Économie locale (7) : le bio fait sa part

Économie locale (7) : le bio fait sa part

L’étude 4 Frontières menée par l’Observatoire de la formation des prix voit que le nombre de produits biologiques a sensiblement augmenté dans les magasins de la Grande Région. Un marché en soi, avec ses codes et ses prix comparés.

L’Observatoire de la formation des prix est né fin 2011, des suites de discussions sur l’évolution de la situation économique et sociale, des finances publiques et sur le paquet de mesures décidées par le gouvernement pour répondre aux conséquences de la crise financière et économique de 2008. Son comité de suivi, pour en analyser les rapports et études, est composé de représentants des consommateurs, des organisations patronales et du gouvernement. Dernier document sur la table : la nouvelle « Étude 4 frontières ».

Cette étude compare les prix des produits identiques dans un échantillon de grandes surfaces alimentaires. Le principal objectif est de déterminer si le niveau de prix de l’offre commerciale territoriale est compétitif au niveau de la Grande Région, même si une telle comparaison transfrontalière constitue une opération complexe à cause de limites méthodologiques.

Un chapitre spécifique au bio

Néanmoins, l’analyse de l’Observatoire permet de tirer quelques conclusions intéressantes. Et l’étude consacre notamment un vaste chapitre aux produits bio.

La conclusion générale indique que « le nombre de produits biologiques recensés dans les magasins de l’échantillon a sensiblement augmenté dans 3 des 4 pays analysés par rapport à la dernière édition de l’étude, démontrant une réelle tendance de consommation et un intérêt croissant des consommateurs ainsi que des producteurs par rapport à cette typologie de produits ».

En préliminaire, on peut noter que l’analyse a été faite sur base d’une recherche du mot « bio » dans le libellé du produit contenu dans les bases de données. Les produits n’étant pas vraiment bio (les produits biodégradables ou dont la marque contient le mot bio mais le produit en soi ne l’est pas) ont ensuite été exclus. À contrario, elle pourrait ne pas prendre en compte des produits biologiques ne contenant pas le mot « bio » dans leur libellé.

Rappel aussi : selon la loi européenne, seuls les produits contenant au moins 95% d’ingrédients agricoles certifiés biologiques peuvent comporter les termes « biologique » ou « bio » dans leur dénomination de vente. En dessous de 95%, ces termes ne peuvent apparaître qu’au niveau de la liste des ingrédients.

Depuis le 1er juillet 2010, le logo communautaire est obligatoire sur ces produits.

Une gamme élargie, des prix variés

La recherche sur « bio » a permis d’identifier dans la base de données 168 codes (il y en avait 120 à la dernière étude !) de produits disponibles dans au moins deux enseignes au Luxembourg et présents dans au moins deux des pays examinés. Et l’étude note que le nombre de produits bio sur ce marché de la Grande Région a sensiblement augmenté, surtout en Belgique et en France où l’on compte respectivement 91,8% et 75% de produits en plus par rapport à la dernière vague de l’étude. Seule l’Allemagne, curieusement, a vu baisser le nombre de produits référencés bio.

Selon les données, le niveau de prix des produits bio (disponibles dans deux pays au moins) est légèrement supérieur à celui des produits « classiques ».

Les produits bio en France s’avèrent, en moyenne, 8,3% moins chers par rapport à la moyenne de la Grande Région et de 2,4 points inférieurs par rapport aux « produits classiques », un résultat principalement tiré par les produits du rayon épicerie et produits frais bio, qui sont les moins chers de la Grande Région. C’est en Belgique que le bio est le plus cher, la moyenne restant plus élevée que celle de la Grande Région, et l’écart, qui frôle les 10% désormais, se creuse encore par rapport à l’année dernière.

Le Luxembourg dans la diversité

Selon l’analyse des assortiments communs dans cette zone de chalandise sans frontière, le Luxembourg est légèrement plus cher, en moyenne. Mais c’est aussi au Grand-Duché que la variété des produits est la plus importante, et où l’on trouve le plus grand nombre de produits en commun avec un autre pays. Et, parmi les six enseignes analysées, quatre proposent des produits à un prix inférieur à celui de la moyenne en Grande Région.

L’étude a tenté de mieux évaluer le niveau de prix dans les enseignes luxembourgeoises observées. La base de données complète, sur 111.540 codes, recense 5.369 produits bio. Dont 4.975 ne se trouvent que dans un seul magasin du pays. Ce n’est évidemment pas très étonnant dans une logique de ligne la plus directe entre producteur et consommateur. Ainsi, l’échantillon se réduit à 394 produits vendus dans au moins deux enseignes au Luxembourg. Un seul est présent dans les 6 enseignes.

Globalement, les produits bios sont donc plus nombreux et se trouvent encore en majorité au rayon épicerie (51%), bien complété par les liquides et les produits frais. Notable évolution : la part dans le rayon DPH (droguerie parfumerie hygiène) a augmenté sensiblement, passant de 3,5% à 14,2%.

Alain Ducat

Photo : canstockphoto

Le rapport de l’Observatoire de la formation des prix peut être téléchargé sous le lien suivant : https://odc.gouvernement.lu/fr/publications.html

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Publié le mardi 19 mai 2020
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