Des chiens au service des chauves-souris

La cartographie de plantes ou d’animaux à l’aide des chiens spécialisés dans la détection des espèces représente une approche innovante et prometteuse dans le domaine de la protection de la nature. Cette méthode est particulièrement efficace pour localiser les chauves-souris arboricoles : grâce à leur flair entraîné à détecter les excréments de ces mammifères, les chiens peuvent repérer rapidement tout type de gîte depuis le sol.

Si l’extraordinaire sens de l’odorat des chiens est bien connu, le véritable savoir-faire réside dans leur capacité de à être conditionnés et à signaler des odeurs cibles très spécifiques. Cette compétence est développé depuis plusieurs années par les deux partenaires du projet, le centre de formation « Spürnasenarbeit » et le bureau d’études environnementales « MKEcology ».

Une fois qu’une zone forestière définie est parcourue par le chien, les arbres abritant des colonies peuvent être identifiés. L’objectif du projet, financé par le Fonds pour la protection de l’environnement, est de localiser efficacement ces gîtes afin de les préserver dans le cadre de la gestion forestière, en les désignant comme arbres biotopes ou en les intégrant dans des îlots de vieillissement. La désignation de ces structures constitue une mesure opérationnelle importante du plan de gestion de la zone spéciale de conservation (ZSC) Natura 2000 « Faascht ».

Chauves-souris arboricoles dans la zone habitat Faascht

La zone habitat Natura 2000 « Faascht », situé au sud-est de Steinfort et intégrée au COPIL « Mamer-Eischtal-Grünewald », est un massif forestier riche en diversité. Elle comprend une grande variété de communautés forestières mixtes caducifoliées, une haute diversité structurelle et un âge des peuplements avancé. Outre des lisières et des clairières, la forêt est parsemée de bois mort et d’arbres habitats. Sur les sols argileux lourds, l’eau s’accumule dans de nombreuses dépressions pour former des mares.

Les chênaies à charmes, âgées jusqu’à 140 ans, sont particulièrement précieuses sur le plan écologique. Elles offrent des habitats importants au niveau régional pour diverses espèces de chauves-souris, notamment le grand Murin (Myotis myotis) et le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii), toutes deux inscrites à l’annexe II de la directive européenne Faune-Flore-Habitats (92/43/CEE).

Six autres espèces de chiroptères ont également été recensées : l’Oreillard roux et l’Oreillard gris (Plecotus auritus, Plecotus austriacus), le Murin de Brandt (Myotis brandtii), le Murin de Natterer (Myotis nattereri), le Murin d’Alcathoe (Myotis alcathoe) et la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Certaines de ces espèces utilisent la forêt et ses nombreux microhabitats principalement comme zone de chasse, tandis que d’autres, comme le Murin de Bechstein, forment des colonies maternelles dans les nombreuses crevasses ou cavités des arbres vieillards.

Étant donné le manque de données sur la localisation exacte des gîtes et sur l’écologie de ces espèces de chauves-souris arboricoles, leur localisation précise est essentielle pour assurer leur protection sur le terrain. À ce jour, 41 arbres ont été détectés sur une surface de 10 hectares. Dans la prochaine phase du projet pilote, ces arbres seront escaladés durant la saison hivernale afin de vérifier leur occupation.

Qui en profite ?

• Espèces de chauves-souris arboricoles
• Forêts de chênes et de hêtres
• L’être humain, qui bénéficie de la préservation des forêts riches en biodiversité et des écosystèmes sains.

Acteurs :

• Comité de pilotage Natura 2000 « Mamer-Äischdall-Gréngewald »
• Administration de la nature et des forêts
• Spürnasenarbeit
• MKEcology

Communiqué et visuel par Natura 2000