Coup d'envoi de la COP28 à Dubaï

Coup d’envoi de la COP28 à Dubaï

Après Charm el-Cheikh en 2022, la conférence internationale de l’ONU sur les changements climatiques dépose ses bagages aux Émirats arabes unis jusqu’au 12 décembre. Comme à l’accoutumée, son but est d’inciter les pays à passer la vitesse supérieure sur la transition énergétique. Un rendez-vous auquel participe le Luxembourg.

La COP28 vise à résoudre la crise climatique en s’accordant sur les moyens de limiter la hausse des températures à 1,5 °C et de parvenir à des émissions nettes nulles d’ici 2050. Pour beaucoup d’observateurs, cette édition, qui a déjà fait couler beaucoup d’encre vu sa localisation, est une des plus importantes depuis Paris en 2015.

Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat
Simon Stiell, secrétaire exécutif d’ONU Climat

« Plus de 160 dirigeants mondiaux se rendent à Dubaï, car seule la coopération entre les nations peut permettre à l’humanité de revenir dans la course », a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif d’ONU Climat. « Mais la COP28 ne peut pas être une simple séance de photos. Les dirigeants doivent agir, le message est clair. Et lorsqu’ils quitteront Dubaï après le sommet d’ouverture, le message qu’ils adresseront à leurs négociateurs devra être tout aussi clair : ne rentrez pas chez vous sans un accord qui fera une réelle différence. »

Le financement de la lutte contre les changements climatiques est au cœur de cette transformation. La reconstitution du Fonds vert pour le climat, le doublement des ressources financières pour l’adaptation et l’opérationnalisation du fonds pour les pertes et les dommages sont essentiels pour que le seuil de 1,5°C reste à portée de main et que personne ne soit laissé pour compte.

« La réalité est que si les pays en développement ne bénéficient pas d’un financement beaucoup plus important, la révolution des énergies renouvelables restera un mirage dans le désert. La COP28 doit en faire une réalité », a ajouté Simon Stiell.

Une étape importante

Plus de 97.000 personnes (délégations, médias, ONG, lobbys, organisateurs, techniciens...) sont accréditées (deux fois plus que l’an dernier), et environ 180 chefs d’États et de gouvernements sont attendus.

Le Luxembourg est bien représenté. Ces vendredi et samedi, S.A.R. le Grand-Duc, accompagné du ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, se rendra à Dubaï.

Outre la participation au sommet climat de haut niveau, S.A.R. le Grand-Duc et le ministre Wilmes profiteront de l’occasion pour rencontrer des acteurs de la société civile, ainsi que pour visiter les pavillons des principaux partenaires du Luxembourg dans le domaine de l’action climat. Le Ministre participera également à la séance de lancement du Club Climat dont le Luxembourg est l’un des premiers supporters. Le Club Climat, initié par le G7 en décembre 2022, a pour objet d’accélérer la décarbonisation de l’industrie mondiale en ligne avec les objectifs de l’accord de Paris, en commençant par l’acier et le ciment.

Parmi les nombreux engagements attendus, les organisateurs souhaitent des actions concrètes comme tripler les renouvelables d’ici 2030 ou doper les aides financières des pays riches vers les plus vulnérables. Les grandes multinationales, également invitées à participer à cette COP28, vont également prendre la parole afin de proposer des solutions pour cette transition climatique.

Il est que certains dossiers passeront moins bien que d’autres, comme l’épineux sujet des énergies fossiles. Débats qui s’annoncent assez tendus auprès de certains pays producteurs. John Kerry reste optimiste quant à la réussite de ce nouveau rendez-vous, même s’il est conscient que la tâche s’annonce ardue : « c’est au fruit qu’on juge l’arbre », a déclaré l’émissaire américain pour le climat qui avait marqué les esprits à Paris.

La capitale qui a certainement marqué un tournant dans la transition énergétique, même si tout n’est pas encore parfait… loin de là ! Depuis 2015, une centaine de pays se sont engagés à la neutralité carbone, le solaire est devenu l’énergie la moins chère pour générer de l’électricité, le pic de la demande en énergies fossiles est en vue cette décennie et l’Agence internationale de l’énergie s’attend à ce que plus du tiers des voitures neuves dans le monde soient électriques en 2030, un scénario impensable avant 2015.

Sébastien Yernaux
Photo : ©ONU Climat

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Publié le jeudi 30 novembre 2023
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