Connaissez-vous la sylvothérapie ?

Connaissez-vous la sylvothérapie ?

Qui a déjà ressenti un sentiment de plénitude calme sur un chemin au milieu des arbres ? D’apaisement à la vue d’une rivière qui serpente et ruisselle sous les futaies ? De contentement, de joie physique aussi simple que satisfaisante au retour d’une balade en forêt ?

Souvenez-vous - ou imaginez - les arbres, le bruissement léger de leurs feuilles parcourues par le vent, l’écoulement de l’eau du ruisseau au milieu de quelques rochers. Sentez le parfum de la forêt qui émane de part et d’autre du sentier, les rayons de soleil sur votre visage. Passez le pont qui enjambe le rieux, ou traversez ce gué qui mène à une clairière et écoutez-y le chant des oiseaux qui se répondent. Fermez les yeux, faites vivre un instant ce paysage en pensée. Que se passe-t-il en vous, en écho de cette évocation ?

Nombreux sont les écrivains, artistes et scientifiques qui ont partagé les bénéfices de la nature - partant, de la forêt – pour le corps et l’esprit. Dans une théorie qu’il nous propose en 1984, Edward Wilson émet le concept de biophilie (du grec « bios », la vie et « philos » qui aime d’amitié) selon lequel nous, humains, avons une tendance innée à établir une relation avec le monde vivant et la nature. Ce que la psychologie environnementale mesure. Ainsi, également au début des années 80, Roger Ulrich (géographe américain) montre que des patients qui ont subi une opération chirurgicale récupèrent mieux (i.e. physiquement et moralement : ils sortent plus vite de l’hôpital en ayant moins besoin d’antidouleurs) lorsque depuis leur chambre ils ont une vue sur un paysage naturel.

Au travail aussi

Ce constat a été élargi à d’autres contextes : Terry Hartig (Université d’Upsala) expose que la proximité ou la vue de la nature augmente le bien-être sur le lieu de travail.

Les employés qui disposent d’une vue sur un parc, des arbres, des plantes ou des fleurs ont moins de maux de tête et plus de satisfaction que ceux qui ont une vue sur un parking ou un bâtiment adjacent. Et des aménagements de bureaux comprenant des plantes, ou dans une certaine mesure de grandes photos de paysages (arbres, forêts, mer, montagne…) aux murs peuvent déjà faire l’affaire.

Apaisement, ressourcement, concentration, créativité : il s’agit là de quelques-unes des expériences que chacun d’entre nous peut faire par lui-même au contact des arbres et de la forêt. Une bonne raison de s’arrêter dans sa journée pour s’imaginer arbre, aller se promener en conscience en forêt ou y suivre des activités de méditation guidées entre collègues ou en famille, la faire rentrer chez soi ou encore en prendre soin, pour les habitants qui y vivent, nous-mêmes et nos enfants.

« Allons dans les bois
Parce que nous voulons vivre sans hâte
Vivre, intensément,
Et sucer toute la moëlle de la vie
Mettre en déroute tout ce qui n’est pas la vie
Pour ne pas découvrir, à l’heure de notre mort
Que nous n’avons pas vécu »
(H.D. Thoreau)

Jean-Philippe Wagnon, coopérateur Allagi, Philo et méditation pour petits et grands

Pour en savoir plus :

Une Écologie du bonheur, E Lambin (Ed. Les essais du pommier)
Shinrin Yoku, Li Qing (First éditions)

Photo : Allagi
Article paru dans le dossier du mois « Arborescence »

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Publié le jeudi 10 février 2022
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