Comment le Luxembourg réduit les pesticides dans son agriculture

Comment le Luxembourg réduit les pesticides dans son agriculture

En présence de Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement et de Fernand Etgen, ministre de l’Agriculture, le LIST et ses partenaires ont présenté ce 21 novembre 2017 des résultats encourageants pour la deuxième année expérimentale d’un projet dédié à réduire le risque de contamination des eaux souterraines des ressources en eau du Luxembourg grâce à une rotation adaptée des cultures de colza.

Depuis 2015, dans le cadre du projet « Efficient Crop Rotation Systems for Oilseed Rape » (EFFO) - cofinancé par le ministère du Développement durable et des Infrastructures, le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et de la Protection des consommateurs et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche - le LIST et ses partenaires, le Fördergemeinschaft Integrierte Landbewirtschaftung, la Chambre d’Agriculture et le Lycée technique agricole aspirent à réduire le risque de contamination potentielle des eaux souterraines par les pesticides utilisés dans la culture du colza d’hiver. Largement présent au Luxembourg, le colza d’hiver est cultivé sur 4.000 ha en moyenne par an et se caractérise par une utilisation intensive d’engrais et de pesticides, en particulier d’herbicides. Cette observation amère soulève la question d’une agriculture plus verte. Les partenaires travaillent ainsi, grâce à des essais de terrain agricoles multilatéraux, à l’identification de techniques de culture adaptées et à l’exploration de substituts potentiels.

Des résultats prometteurs après deux années expérimentales

L’an passé, les partenaires ont pu révéler le potentiel de nouvelles techniques de cultures, notamment celle du « colza associé » qui consiste en une culture mixte de colza, de lentilles et de trèfle. Permettant de réduire tant le nombre d’applications d’herbicides que le risque de contamination des eaux souterraines, elles peuvent être intégrées avec succès dans l’agriculture même si elles modifient les procédures opérationnelles des agriculteurs. Comme pour l’année précédente, les résultats de cette deuxième année expérimentale semblent toujours très encourageants :

  • La culture du colza oléagineux biologique a surpris avec de très bons rendements. Ce constat indique clairement que les conditions de croissance étaient favorables au colza en 2017, et ce, malgré la forte pression d’insectes nuisibles. Si ces résultats doivent être confirmés dans les années à venir, cette culture apparaît d’ores et déjà comme une réelle opportunité pour les agriculteurs producteurs biologiques.
  • Une nouvelle approche technique basée sur les drones a été développée en coopération avec la start-up allemande GEOCOPTIX afin d’identifier les plantes adventices, des plantes qui poussent spontanément sur le terrain. Cette approche de télédétection est la première étape pour établir des techniques agricoles de précision au Luxembourg et développer de nouvelles techniques d’application pour la protection de l’environnement.

Essais terrain et renforcement de coopération pour l’agriculture de précision

Comme pour l’année précédente, les essais sur le terrain se poursuivront au cours des prochaines années et se concentreront sur les résidus des herbicides dans le sol des différentes variétés expérimentales. En tant que solution alternative possible au colza, le chanvre producteur de pétrole sera cultivé puis testé. Des séries de données sur la composition des plantes adventices en interaction avec les techniques culturales seront également enregistrées.

Afin de garantir le développement d’outils efficaces d’agriculture de précision étroitement liés aux pratiques agricoles luxembourgeoises, les partenaires du projet de recherche et GEOCOPTIX renforceront leur coopération dans les années à venir.

Pour plus d’informations sur EFFO, rendez-vous sur la page projet.

Source : LIST

Article
Article
Publié le jeudi 23 novembre 2017
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires