Combattons le réchauffement climatique avec les satellites

Combattons le réchauffement climatique avec les satellites

Pour les urbanistes, la conception de villes capables de s’adapter à un climat plus chaud et extrême est un véritable défi. Avec des milliers de kilomètres de rues et des millions de maisons dans certaines grandes villes, où devrait-on investir en priorité pour faire face à ce problème ? Heureusement, grâce aux données satellites thermiques, les urbanistes peuvent maintenant dire où l’impact sera majeur et où l’on doit intervenir en premier.

L’augmentation des températures extrêmes est un bon exemple de l’impact du réchauffement climatique. Dans les villes, ces conditions extrêmes peuvent être encore plus dangereuses à cause de l’effet d’îlot de chaleur urbain. Il pousse la température urbaine jusqu’à 4 degrés de plus le jour, et 10 degrés de plus le soir, par rapport à la campagne environnante. Pourquoi ? Parce que les villes manquent de rafraîchissement apporté par l’évapotranspiration des plantes et sont faites de matériaux qui absorbent la chaleur (comme le bitume et l’asphalte).

Pour combattre ce problème, la première étape est d’identifier les surfaces qui causent l’augmentation de température et d’élaborer une carte des températures de surfaces dans les villes.

Heureusement, les satellites sont capables de mesurer la température de surface au sol. La mission Sentinel-3, constituée d’une paire de satellites, a été lancée par l’Agence Spatial Européenne en 2016 et peut générer des cartes avec une résolution de 1 km.

Mais cette résolution n’est pas suffisante pour les urbanistes qui doivent localiser les zones problématiques avec beaucoup plus de précision. Jusqu’à récemment, la solution consistait en des campagnes aériennes pour obtenir ces cartes avec une plus haute résolution, mais à un coût très élevé. WEO possède dorénavant une solution basée sur l’intelligence artificielle, qui aligne les mesures de température avec les images satellites de haute résolution pour “zoomer” à une résolution de 10 mètres. Résultat : une vue très claire des différentes températures urbaines.

Utiliser les données satellites nous permet de produire les cartes en quelques jours (et dans le futur en quelques heures) et à un coût bien inférieur aux campagnes de prises de vues aériennes. Cela signifie que l’on peut accéder à des cartes mises à jour régulièrement, et que l’on peut suivre les progrès des villes en termes d’adaptation.

Les cartes peuvent être utilisées par exemple pour identifier les quartiers possédant un risque plus élevé de températures extrêmes. Cela permet également d’identifier les surfaces les plus chaudes pour prioriser les interventions, comme l’installation de chaussées spéciales qui augmentent la réflexion du soleil, ou de toits verts pour rafraîchir les températures et créer de la verdure.

En les combinant avec les informations de WEO sur la végétation, les villes peuvent même identifier les meilleurs emplacements potentiels pour planter les arbres, et suivre la croissance de la végétation intra urbaine. Ceci afin d’améliorer la couverture des zones d’ombre en été et l’évapotranspiration pour réduire les températures.

Figure 3 : Un exemple d’un toit vert
Légende photo principale : Figure 1 : Carte de température de surface au sol – Ville de Luxembourg

Auteurs : Rowan Steele & Jack-Antoine Charles
Photos : WEO
Article paru dans le dossier du mois Infogreen « Arborescence »

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Publié le jeudi 24 février 2022
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