
Agir pour protéger les populations les plus touchées par la crise climatique
Des millions de personnes dans le monde subissent déjà de graves répercussions sanitaires de l’urgence climatique, mais la charge la plus lourde repose sur les populations les plus à risque.
À la COP30, MSF appelle à agir pour protéger les populations les plus touchées par la crise climatique.
« Nous voyons les effets tous les jours dans les différents endroits où nous travaillons, et les personnes vivant dans des situations de vulnérabilité sont les plus touchées — précisément celles qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre. Ces communautés paient de leur vie et de leur santé une crise qu’elles n’ont pas créée. »
María Guevara, secrétaire médicale de Médecins Sans Frontières (MSF).
Bien que les effets de l’urgence climatique sur la santé soient de plus en plus évidents, les débats relatifs à la santé ont historiquement été relégués au second plan dans les discussions de haut niveau des conférences climatiques de l’ONU.
La COP30, actuellement en cours jusqu’au 21 novembre à Belém (Brésil), représente une occasion cruciale de sensibiliser la population mondiale aux conséquences du changement climatique sur la santé et de promouvoir des stratégies efficaces d’adaptation et de résilience face aux défis liés au climat.
« Les personnes en situation de vulnérabilité sont les plus affectées, alors qu’elles sont celles qui contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre. »
María Guevara, secrétaire médicale de MSF
Témoins du coût humain de la crise climatique
Les équipes de MSF constatent que les phénomènes météorologiques extrêmes répétés et qui se chevauchent — inondations, sécheresses, tempêtes — augmentent à un rythme vertigineux dans de nombreuses régions.
Les communautés sont frappées à nouveau avant même d’avoir eu le temps ou les moyens de se remettre de la catastrophe précédente.
Ces phénomènes aggravent les risques physiques et endommagent les infrastructures, mais ils érodent également la résilience psychologique et émotionnelle, provoquant des traumatismes complexes non seulement à cause de l’impact immédiat, mais aussi en raison de la séparation des familles, de l’insécurité alimentaire et du déplacement forcé.
C’est ce qui s’est produit récemment au Brésil, lorsqu’une série d’épisodes successifs de pluies torrentielles, d’inondations et de glissements de terrain ont touché l’État méridional du Rio Grande do Sul en 2023 et 2024, causant des centaines de morts et des centaines de milliers de déplacés.
Des engagements à l’action
La COP30 doit amener les pays à présenter des objectifs climatiques plus ambitieux. Jusqu’à présent, le non-respect des engagements de réduction des émissions a entraîné un réchauffement planétaire continu. Si le changement climatique continue de s’accélérer, les conditions de vie de nombreuses personnes deviendront tout simplement inacceptables.
Mais au-delà des objectifs, il est urgent d’agir.
« Les pays et les communautés les plus touchés ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin — un soutien financier et technique concret, susceptible d’améliorer réellement la santé des populations et les systèmes de santé sur le terrain. »
María Guevara, secrétaire médicale de MSF
Intégrer la santé et l’humanitaire dans l’agenda climatique
MSF plaide pour l’intégration d’une perspective sanitaire et humanitaire plus solide dans l’agenda de la conférence, et pour la mobilisation d’actions concrètes visant à protéger la santé des communautés les plus vulnérables.
Un autre point essentiel est de garantir un large accès aux stratégies d’adaptation au climat, afin de ne pas perpétuer des mécanismes qui creusent les inégalités et favorisent les pays riches. Ce défi est d’autant plus grand que le financement de l’adaptation est nettement insuffisant pour répondre aux besoins, ce qui accentue encore la fracture des inégalités.
Malgré un contexte difficile, un aspect encourageant de la conférence de Belém est le rôle que devraient jouer les populations locales et autochtones dans l’élaboration et la mise en œuvre des solutions, nourrissant l’espoir que la mise en œuvre tant retardée puisse enfin progresser là où elle est la plus nécessaire.
« Notre expérience montre qu’une approche descendante ne serait pas seulement inefficace, mais qu’il serait imprudent de ne pas s’appuyer sur les savoirs des communautés traditionnelles pour faire face à un défi aussi complexe que l’urgence climatique. Si nos efforts négligent les connaissances locales et autochtones, nous risquons d’ignorer les besoins réels et d’aggraver les inégalités existantes. »
Renata Reis, directrice exécutive de MSF Brésil.
Communiqué et photos par MSF Luxembourg
























