Vers une utilisation pragmatique de l'économie circulaire

Vers une utilisation pragmatique de l’économie circulaire

La plupart des gens comprennent différemment l’économie circulaire. S’agit-il de recyclage, du tri des déchets, de la réutilisation, est-ce différent de la construction durable ou du développement durable ? Actuellement, il existe plus de 100 définitions. Inutile d’ajouter plus de confusion avec une 101e. Il ne s’agit pourtant de rien de nouveau.

Confusion sur la définition de l’économie circulaire

Pour schématiser simplement, prenons l’exemple d’une famille au début du XXe siècle au Luxembourg qui a besoin d’une nouvelle chaise. Elle passe commande chez un menuisier de la région qui utilise du bois local. À la suite de plusieurs années d’utilisation, la chaise sera réparée et entretenue régulièrement. Elle changera ensuite de fonction en devenant une chaise d’extérieur dans le jardin. Finalement après 40 ans de service, la dernière étape sera le four de la cuisine.

Ainsi, l’économie circulaire a toujours fait partie intégrante de la vie des êtres humains, sans même que celle-ci ait un nom. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’objectif de l’économie circulaire est avant tout de réintroduire autant que possible les produits et matériaux utilisés au-delà de leur cycle de vie usuel, notamment en les intégrant dans de nouveau processus de production et en créant ainsi de nouveaux produits (au lieu de déchets). Ceci tout en augmentant le confort des usagers.

Négatif pour l’image de l’économie circulaire et sa diffusion

Le manque d’information sur l’économie circulaire ou l’utilisation excessive et erronée du terme peuvent être néfastes pour son image. L’incinération des déchets, tout comme une maison à basse consommation avec 40 cm de polystyrène (à base de pétrole, non recyclable) ne font pas partie de l’économie circulaire. « Un déchet est une ressource au mauvais endroit », il faut donc concevoir un projet en ayant pour but de n’avoir que des ressources à la place des déchets.

Actuellement, il n’existe pas encore de norme internationale pour classifier ou déterminer le degré de circularité d’un projet (on peut pourtant citer les récentes normes anglaise BS 8001, française XP X30-901, et le projet international ISO/TS/P 275 qui introduisent des lignes directrices pour un système de management de projet d’économie circulaire). Pour la certification de bâtiments, la dernière version DGNB (Deutsche Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen) prend l’économie circulaire en compte. Mais il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment au niveau de la standardisation et de la réglementation.

Économie circulaire à perpétuité ?

Lors d’une conférence, ma courte conversation avec Walter Stahel, à l’origine du terme cradle-to-cradle, me revient souvent à l’esprit. Il disait que depuis les années soixante-dix, les mouvements écologiques prennent le devant de la scène quelques années puis finissent par disparaître, comme une vague qui s’échoue sur une plage. Pourtant le mouvement de l’économie circulaire a pris beaucoup d’ampleur et paraît avoir plus d’emprise que les derniers cycles.

Une explication est certainement l’exigence d’ajout de valeur dans un projet d’économie circulaire. En effet, sur le cycle de vie entier d’un projet, l’économie circulaire doit augmenter la valeur par rapport à un processus conventionnel. Donc investir 5-10 % de plus aujourd’hui permet de rapporter plus à long terme.

Bâtiment sain et modulable

Cependant, les buts de l’économie circulaire en construction sont d’assurer un espace sain pour les occupants et d’avoir un bâtiment flexible et modulable. Il est important de se concentrer sur la rentabilité sur 5-10 ans de la valeur résiduelle du mobilier et de la modularité des espaces intérieurs, car les entreprises tendent à se projeter sur cette durée. Ainsi, après 10 ans, le mobilier et les équipements auxiliaires peuvent être revendus et l’intérieur du bâtiment peut être remodelé pour satisfaire les besoins des nouveaux occupants. La déconstruction et la réutilisation du gros-œuvre en fin de vie sont également importantes, mais il faut prioriser la prolongation de l’utilisation du bâtiment au lieu de la démolition.

L’économie circulaire chez L.S.C. Engineering Group

The most important thing is to keep the most important thing the most important thing.”- Donald P. Coduto

Il y a de nombreuses raisons d’être optimiste pour le futur de l’économie circulaire. Dans notre métier, cela est très gratifiant de constater la motivation de nos clients qui souhaitent se lancer dans un projet d’économie circulaire en construction ou tout autre projet d’aménagement et d’assainissement.

Éviter l’utilisation des termes hasardeux et continuer de conseiller nos clients en adoptant une vision pragmatique, pratique et innovante nous permet de fournir un travail de qualité. C’est avec cette philosophie que L.S.C. développe des solutions dans le domaine de l’économie circulaire. Actuellement, nous appliquons cette approche dès la phase conception sur des projets d’urbanisation de quartiers et dans la conception statique de bâtiments de grande envergure. L’éventail de prestations proposées permet d’identifier les impacts et les synergies inhérents à tout type de projets.

Samuel Majerus, ingénieur en consultance énergétique
Simon-Christiansen & Associés

Dossier du mois Infogreen « Circulez, il n’y a rien à jeter ! »

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Publié le jeudi 28 mars 2019
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