Une toiture végétale comme 5e façade

Une toiture végétale comme 5e façade

Grâce à la toiture végétale installée par IBIC, filiale de SOPREMA, le nouveau siège de BNP Paribas Fortis, appelé "Montagne du Parc", dispose d’une véritable 5e façade tout aussi spectaculaire que les 4 autres, qui sert parfaitement la volonté du maître de l’ouvrage de créer un bâtiment emblématique, répondant aux défis du futur.

Une expression architecturale d’exception

Montagne du Parc’ est un bâtiment exceptionnel à bien des égards. D’une part parce qu’il s’agit du nouveau siège de BNP Paribas Fortis, où s’installe sa direction et sont rapatriés une série de services jusqu’ici éparpillés dans Bruxelles, sur une surface de 100 000 m2. D’autre part parce que cette construction occupe le site historique des activités de la Générale de Banque (l’ancêtre de la banque actuelle), soit la totalité de l’îlot bordé par la rue Montagne du Parc, la rue de la Chancellerie, la rue Baron Horta avec Bozar, et la rue Royale avec le Parc de Bruxelles.

On comprend donc que, sur le plan architectural, la volonté du maître de l’ouvrage ait été d’apporter une réponse forte, à l’expression singulière, qui puisse à la fois assumer cette situation géographique particulière en reliant avec ouverture et transparence le haut et le bas de la ville, et respecter les bâtiments environnants tout en adoptant un style distinct.

Des pentes hors normes

Dans sa conception, le bureau d’architecture autrichien Baumschlager Eberle & Styfhals Architects qui ont remporté le concours international lancé par BNP Paribas Fortis, a ainsi joué sur les volumétries pour créer un lien avec les gabarits des constructions voisines. Vu l’inclinaison du terrain entre la rue Baron Horta et celle de la Montagne du Parc, il en résulte un nombre d’étages différent selon que l’on se trouve côté Bozar (6 étages) ou côté Chancellerie (9 étages).

Or, la toiture est ici une surface continue qui absorbe les différences de niveaux, sans volumes émergents afin de conserver une fluidité à la volumétrie. Ce qui constitue un vrai défi en termes techniques car cela crée des pentes plus importantes que celles des toitures traditionnelles. « Du côté de la rue Montagne du Parc, on trouve même une zone exceptionnelle avec une toiture en forme de goutte d’eau sur un des coins du bâtiment », explique Éric Delgoffe, Senior Partner Architecte du bureau belge Jaspers-Eyers Architects choisi pour chapeauter la bouw-team à Bruxelles et concrétiser le projet.

Le défi de la 5e façade verte

Cette toiture est donc visible depuis plusieurs endroits. C’est une véritable 5e façade, qui devait par conséquent être exempte de tous les éléments techniques habituellement installés sur les immeubles de bureaux. Et verte, comme le souhaitait le maître de l’ouvrage et y incitent l’IBGE et la Région bruxelloise. Après la pose d’une étanchéité bitumeuse et anti-racines de SOPREMA par sa société ZDP (Zolderse Dakprojecten), c’est à IBIC, filiale de SOPREMA, qu’est revenue la délicate mission de végétaliser les quelque 6 000 m2 de toiture. Andy Timmerman, Project Leader chez IBIC : « Il s’agit d’une toiture plate extensive, avec une épaisseur de substrat de 8 cm. Mais pour les parties en pente exceptionnelle, il a fallu trouver – et même quasi inventer – un système qui permette de les traiter de la même manière. »

Une solution imaginée de toutes pièces

« Nous avons ainsi eu l’idée d’utiliser des structures alvéolées dans lesquelles installer le substrat », explique Andy Timmerman. « Cependant, la courbure du toit est telle (45° minimum et presque à la verticale à certains endroits), qu’il a fallu fixer ces structures sur les formes courbées pour éviter que le substrat ne glisse, notamment en cas de fortes pluies. Nous avons donc installé des équerres pour servir d’ancrage, enduites d’une étanchéité liquide de SOPREMA. Nous avons ensuite posé sur celles-ci un madrier en azobé, un bois exotique imputrescible, et enfin intégré dans cette armature des matelas de sédum pré-cultivé, d’une longueur de 4 à 5 m et jusqu’à 12 m. Nous avons également ajouté une irrigation automatique, car sur ces parties quasi verticales, le substrat reçoit logiquement moins d’eau de pluie et la retient aussi moins bien. » Notons également qu’IBIC se charge de l’entretien de la toiture verte entre la réception provisoire et la réception définitive du projet qui devrait intervenir avant la fin de cette année pour y célébrer les 200 ans de BNP Paribas Fortis.

Une réussite technique, esthétique et urbanistique

Cette réalisation est emblématique « car elle démontre qu’il est possible de résoudre des problèmes même lorsqu’ils sont assez complexes », souligne Éric Delgoffe. Andy Timmerman est d’ailleurs ravi qu’une partie de la toiture verte soit visible depuis la rue, « ce qui n’est pas le cas de la plupart de nos travaux. » En outre, du point de vue de l’inscription dans le paysage, cette toiture verte, assimilable à une façade, est nettement plus intéressante et agréable à regarder, « ce qui correspond aux vœux des instances urbanistiques de dissimuler les techniques autant que possible, surtout dans les milieux super urbains comme les centres-villes », précise l’architecte.

De multiples atouts

Ce ne sont pas là les seuls atouts d’une toiture végétale. Andy Timmerman : «  De manière générale, j’y vois plusieurs avantages. Le premier est écologique : plus il y a d’espaces verts, mieux c’est pour la nature et la biodiversité. Ensuite, en été, ce type de toiture permet de conserver une température plus fraîche à l’intérieur du bâtiment. Troisièmement, une toiture végétale sert de tampon en cas de fortes précipitations – surtout quand elles alternent avec des périodes de grande sécheresse, ce qui semble devoir être de plus en plus fréquent : la toiture verte retient une partie de l’eau, ralentit son évacuation vers les gouttières et diminue ainsi la quantité d’eau envoyée dans le réseau d’égouts, ce qui évite de le saturer. »

Penser au futur dès maintenant

Montagne du Parc a déjà remporté plusieurs prix : un FEBE Element Award 2021 pour la structure extérieure et les planchers en post-tension ; un MIPIM Award 2022 dans la catégorie meilleur immeuble de bureau notamment pour l’aspect novateur de l’expression architecturale et sa relation avec l’environnement ; le prix du public aux BELFA Facility Awards 2022.

Et il est évident que nous avons ici affaire à un immeuble qui sort de l’ordinaire. Pour les raisons déjà citées, et parce qu’il est l’expression du signal fort que le maître de l’ouvrage souhaite adresser : installer son siège dans un bâtiment énergétiquement très performant. Éric Delgoffe : « Dès le départ du projet, il a clairement indiqué sa volonté de décrocher la certification BREEAM Excellent et d’ériger un immeuble qui réponde non seulement aux exigences technologiques d’aujourd’hui mais également tourné vers le futur. » Travailler avec les produits de SOPREMA est à cet égard très pertinent, « parce qu’ils rencontrent les besoins actuels concernant la circularité des matériaux, leur réutilisation dans le processus de fabrication. » Outre ces aspects écologique et de durabilité primordiaux, Éric Delgoffe conclut en soulignant l’efficacité de la collaboration avec SOPREMA et IBIC, toujours de très bon conseil, et qui se montrent infatigables et inventifs quand il s’agit de trouver des solutions à des défis inédits.

Pour plus d’informations : https://www.soprema.be/fr/

Communiqué
Publié le vendredi 10 février 2023
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