Une innovation en béton !

Une innovation en béton !

Imaginez pouvoir monter un mur stable et performant 3 fois plus vite qu’aujourd’hui. Ce sera bientôt possible grâce aux blocs de béton innovants de Chaux de Contern développés en partenariat avec le laboratoire « Solid Structures » de l’Université du Luxembourg et l’entreprise ASARS.

Reprenant le principe des Lego, le projet consiste à ériger des murs sans qu’il soit nécessaire de recourir au mortier pour les joints horizontaux, mais simplement en emboîtant des blocs de béton les uns dans les autres. Les bénéfices d’une telle innovation sont multiples : gain de temps sur chantier (pose rapide, par tous les temps et pas d’attente de durcissement du mortier à prévoir notamment) et simplification du démontage car il suffit de déboîter les blocs. Cette technique originale répond également aux critères des Nearly Zero Energy Buildings mais aussi à une démarche d’économie circulaire, dans la mesure où les blocs ne sont pas démolis. Ils peuvent être recyclés ou même directement réutilisés et l’absence de déchets réduit ainsi leur impact environnemental.

Le nouveau bloc a été étudié dans une première thèse de doctorat à l’Université du Luxembourg sous la supervision de professeur Danièle Waldmann par Shahriar Agaajani, de la société ASARS Constructions, qui a étudié les caractéristiques des murs ainsi construits, « il est possible de construire tout un étage en un seul jour et de le recouvrir immédiatement d’un toit en béton ». La partie scientifique de son travail, où il étudie le transfert de charge dans de tels murs, vient d’être récompensé par l’International Masonry Society, sise à Londres, qui lui a décerné le prix 2015 de la meilleure thèse. Ses recherches ont conclu à une forme optimale de bloc à 80 % creux, composé de deux phases porteuses et de traverses à l’intérieur, sans armatures à l’intérieur. Leur capacité portante est alors plus importante que dans le cas de blocs traditionnels.

Des prototypes ont été fabriqués, en collaboration avec Chaux de Contern. Des murs entiers de 2,5 mètres de haut ont ainsi pu être érigés en laboratoire, pour les tester et éprouver leur résistance en appliquant une compression allant jusqu’à 180 tonnes. Le chercheur Shahriar Agaajani a également mis en place un algorithme pour simuler la répartition et la concentration de charge dans le mur selon différentes configurations.

Grâce à ce « mur virtuel », les chercheurs ont pu identifier les points de faiblesse potentiels et optimiser les éléments de construction. Le travail est poursuivi par le doctorant Gaël Chewe qui est aussi supervisé par le professeur Danièle Waldmann.

Chaux de Contern et Neobuild ont choisi de soutenir cette innovation, respectivement pour son industrialisation et sa promotion, car elle permettrait à la fois de simplifier les techniques de construction, mais également de répondre à un besoin immédiat des entreprises en quête de solutions, non seulement polyvalentes mais aussi « circulaires ».

Les recherches se poursuivent actuellement à l’Université du Luxembourg et chez Chaux de Contern ; le produit devrait être commercialisé fin 2017, à temps pour accompagner les entreprises à appliquer la nouvelle règlementation en matière d’efficacité énergétique obligatoire pour toute nouvelle construction.

Mélanie De Lima

Source : NEOMAG

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Publié le vendredi 20 janvier 2017
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