Une finance plus durable et une économie plus circulaire

Une finance plus durable et une économie plus circulaire

Initiée par le ministère de l’Économie en collaboration avec la Chambre de Commerce et IMS Luxembourg, l’étude stratégique Troisième révolution industrielle a été présentée en novembre 2016.

Réalisée en collaboration avec l’économiste américain Jeremy Rifkin et son équipe selon une approche participative, elle a mobilisé pendant un an plus de 300 personnes réparties dans 9 groupes de travail. En est ressorti un compte-rendu proposant une vision à l’horizon 2050, ainsi que des actions et outils concrets pour préparer le pays à entamer sa mutation. Parmi les thématiques qui ont été traitées : la finance et l’économie circulaire.

Finance

Le Luxembourg figure parmi les leaders de la domiciliation de fonds d’investissement dans le monde (notamment dans le domaine de la microfinance) et de la distribution transfrontalière de fonds en Europe. Il est également en train de se positionner en tant que hub de la fintech.

Les réflexions du groupe de travail Finance ont abouti à un constat : pour conserver ce statut de place financière forte, le secteur peut, d’une part, miser sur l’innovation technologique et, d’autre part, renforcer son caractère durable. Il doit donc s’inscrire à l’échelle internationale comme un champion de la durabilité et un précurseur de la révolution numérique.

Pour atteindre ce double objectif, la première des mesures stratégiques préconisées par les participants était le déploiement d’une plateforme de développement de la finance durable, projet qui a d’ailleurs été retenu pour une réalisation à court terme. Venaient ensuite le déploiement de la microfinance pour générer des projets innovants et durables bottom-up, la création d’un coffre-fort de données sécurisé comme condition préalable à la mise en place de contrats intelligents, le traitement des questions réglementaires et le développement de l’éducation financière.

Économie circulaire

Dans le domaine économique, consommation et croissance sont étroitement liées. Or, les chaînes d’approvisionnement telles qu’elles existent aujourd’hui sont si complexes et si longues qu’elles permettent difficilement d’identifier les matériaux et ingrédients qui composent un produit, les produits ne sont d’ailleurs pas conçus en vue d’être démontés et réutilisés, et l’infrastructure actuelle se prête mal à la logistique inversée, a noté le groupe de travail dédié à la thématique « économie circulaire ».
Un chiffre marquant ressort de son état des lieux : chaque euro généré par notre activité économique engendre dans le même temps environ 2,5 kg de déchets !

Si le Luxembourg veut devenir la 1re nation circulaire, selon l’ambition affichée par le groupe de travail, il devra s’appuyer sur de nouveaux business models basés sur le principe de produit « as a service » ou de « pay for performance » soutenus par des plateformes d’objets connectés. Il devra également développer la logistique inversée, renforcer la sécurité dans la transmission des données et promouvoir l’ecodesign et l’upcycling des matériaux usagés dans une chaîne industrielle de production pour créer de la valeur ajoutée.

7 mesures stratégiques ont émergé des réflexions menées par le groupe : l’implémentation d’un système de taxation, la mise en place de filières de formation à l’écoconception et à l’écoproduction, la promotion à grande échelle du design circulaire et des nouveaux business models soutenue activement par le Gouvernement, le développement de la production locale et l’incitation des producteurs à utiliser prioritairement les sources d’énergie renouvelables.

Mélanie Trélat
Photo : stanislav-kondratiev-632497-unsplash
Article tiré du dossier du mois « Actifs alternatifs »

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Publié le vendredi 19 juillet 2019
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