Troisième révolution industrielle, où en est-on dans le domaine du bâtiment ?

Troisième révolution industrielle, où en est-on dans le domaine du bâtiment ?

À la suite des propositions émises par les différents groupes de travail dans le cadre du processus de Troisième révolution industrielle, une plateforme a été déployée au sein du Conseil national pour la construction durable qui vise à définir le bâtiment du futur. Elle utilise la dynamique Rifkin et l’ouverture d’esprit qui en découle pour prioriser et planifier les actions à prendre en bonne intelligence avec l’ensemble des acteurs impliqués.

Interview de Tom Eischen, président du CNCD, et Vanessa Tarantini, responsable du groupe de travail Bâtiment du futur

Quel est l’objectif de la plateforme Bâtiment du futur ?
T. E. : Elle a pour objectif de développer une vision holistique du bâtiment du futur. Cette vision place l’homme au cœur du bâtiment. En plus d’être énergétiquement efficace, ce dernier devra aussi prendre en considération d’autres aspects comme la santé, la durabilité et l’économie circulaire, et il devra intégrer les technologies qui permettent de simplifier la vie aux usagers. Le bâtiment du futur a donc plusieurs facettes que nous avons isolées et que nous avons décidé de traiter l’une après l’autre. Il existe déjà des règles claires et des instruments dans le domaine de l’énergie ; nous considérons donc ce volet comme particulièrement avancé. Nous nous concentrons maintenant sur les volets Smart, économie circulaire/durabilité et santé.

Comment ce travail sur l’économie circulaire se traduit-il concrètement ?
T. E. : Dans ce domaine, on trouve des projets, des idées, des bonnes pratiques, mais aucune définition précise de ce qu’est un bâtiment circulaire, ni aucun outil de mesure. Pour avoir une compréhension commune, nous avons élaboré un plan en 3 actions : la création d’une liste positive de matériaux à caractère circulaire, l’extension de la certification LENOZ sur le volet économie circulaire et l’introduction, dans le Pacte Climat, de critères permettant d’identifier et de mesurer le niveau des communes qui ont mis en place des initiatives dans le domaine de l’économie circulaire.

Quelles sont les avancées sur l’aspect Smart ?
T. E. : Un bâtiment intelligent sur le plan énergétique peut produire de l’électricité, consommer ce qu’il produit et alimenter, par exemple, une voiture électrique avec sa propre production. Cela soulève des questions sur le financement du réseau et des infrastructures. Nous devons donc rendre les tarifications, la rémunération et la taxation « Rifkin Ready ». C’est pourquoi nous allons clarifier le cadre législatif actuel sur la production, l’autoconsommation et l’électromobilité et proposer une réforme début 2018.

V. T. : L’aspect Smart ne concerne pas seulement l’énergie. Il s’agit aussi de rendre le bâtiment intelligent connecté. Pour cela, nous devons déterminer les protocoles qui permettront aux différents appareils de communiquer les uns avec les autres au sein d’un bâtiment, et aux bâtiments de communiquer entre eux au sein d’un quartier ou au sein d’une ville. Le bâtiment, parce qu’il se trouve dans un quartier qui lui-même se trouve dans une ville, a un impact sur ces sphères plus larges.

Mélanie Trélat

Source : NEOMAG #11

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Publié le mercredi 3 janvier 2018
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