Schuttrange : la mobilité douce pour la qualité de vie

Schuttrange : la mobilité douce pour la qualité de vie

Petite commune en périphérie de la Ville, Schuttrange veut sans cesse améliorer la fluidité du trafic de transit et promouvoir la mobilité douce sur son territoire et pour ses habitants. L’équipe du bourgmestre Jean-Paul Jost multiplie les projets et explore toutes les pistes.

Schuttrange ne manque pas d’atouts. Cette commune de 4250 habitants est à la fois située dans un cadre verdoyant en campagne et à quelques minutes de la Ville. Les défis sont à la mesure du transit de véhicules. « Nous avons évidemment du trafic vers l’A1, beaucoup de véhicules qui vont vers la capitale, les centres d’emplois du Kirchberg notamment », explique le bourgmestre Jean-Paul Jost. « Le trafic est frontalier mais aussi résident. Et il y a un flux de et vers notre zone d’activités - quelque 4000 emplois - qui s’ajoute à la vie locale bien entendu, les écoles, la piscine, les centres sportifs ». Les instruments de mesure en place comptabilisent environ 10000 véhicules par jour ouvrable, avec des heures de pointe bien marquées.

« Un des grands défis, c’est d’améliorer le service en général, via les transports publics notamment. À titre d’exemple, les transports en commun (bus+tram) permettent d’atteindre le Limpertsberg en 45 minutes, alors qu’en voiture, il faut, en période creuse, une vingtaine de minutes. Nous collaborons avec les communes voisines, avec les administrations et les ministères, pour sans cesse rendre plus attractif le transport en commun, les dessertes locales et l’interconnexion entre les différents moyens de locomotion ».

En toute sérénité

La mobilité douce est une piste, notamment cyclable, que Schuttrange encourage, en multipliant les initiatives et les réflexions, en veillant aux infrastructures et à la praticabilité aussi. « Le cycliste doit pouvoir se déplacer en toute sérénité. Des petites choses s’avèrent essentielles, comme des emplacements et des box pour sécuriser les vélos aux points d’arrêt, une station de réparation de vélos, des douches aux bureaux, la libération des trottoirs – notamment en hiver, etc », souligne Daniel Flies, responsable du service « environnement et énergie » à l’administration communale de Schuttrange, qui travaille en étroite collaboration avec le Collège des bourgmestre et échevins.

« La mobilité douce a été intégrée dans le PAG et prévoit des couloirs de mobilité douce à travers la commune », développe M. Jost. « Nous sommes dans une vallée en périphérie et il est important de faciliter la vie des adeptes du vélo, électrique ou non, qui sont par ailleurs de plus en plus nombreux ». La commune entend repérer et négocier toutes les opportunités, par exemple profiter du tracé d’un nouveau collecteur d’eaux usées pour une piste cyclable entre Munsbach et Senningerberg, et prévoit des chemins mixtes entre la gare de Munsbach et le parc d’activités Syrdall ainsi que des trottoirs élargis entre les centres de Schuttrange et de Munsbach. Un passage aisé pour la mobilité douce sous l’autoroute, vers Niederanven est en construction. « Chaque projet d’infrastructure peut être pensé de manière globale. C’est une logique d’aménagement du territoire, qui tient compte des déplacements et de la mixité des fonctions. Il faut prévoir et essayer de mobiliser des terrains quand on peut, ce qui n’est pas toujours simple ».

Sensibiliser et proposer

Le rapport au foncier se double du rapport social au véhicule personnel, comme partout dans le pays. Mais l’équipe du bourgmestre Jost plaide pour une évolution des mentalités et constate d’ailleurs un intérêt marqué des plus jeunes pour les transports en commun et la mobilité douce en général. « Notre rôle est aussi de sensibiliser. Pour la semaine de la mobilité, nous avons par exemple invité des experts autour du thème de la mobilité douce, avec le ministre Bausch, ProVelo, des ingénieurs spécialisés dans les infrastructures de partage de mobilité, des universitaires allemands qui ont fait une étude sur l’aspect comportemental, ou encore des représentants de villes modèles. »

Et puis, bien sûr, il faut favoriser les déplacements de chacun dans la commune, selon les besoins. Un service de taxi-bus à la demande a été mis en place et fonctionne plutôt bien : le Syribus affiche en moyenne une quinzaine de courses par jour (6/7 jours), plus de 4000 courses par an. Cette navette 100% électrique est utilisée par les personnes âgées, les écoliers, les jeunes sportifs… « La demande est variée, vers Niederanven, pour le commerce régional et les services, mais aussi vers les autres communes limitrophes et l’aéroport du Findel par exemple, qui est à 10 minutes ».

L’offre vient en complément de dessertes locales RGTR que la commune essaie d’améliorer en collaboration avec ses voisines et les administrations concernées. « Nous aimerions par exemple que les abribus offrent des informations plus complètes avec par exemple des codes QR permettant en temps réel de voir sur son smartphone quand arrive le prochain bus ». Et la commune entend poursuivre sa sensibilisation, notamment au partage des véhicules – le système Flex est disponible à la gare locale.

On peut noter encore que Schuttrange mesure chaque investissement pour encourager l’électrification, avec notamment en tout 3 bornes de recharge installées sur son territoire et une flotte de véhicules communaux électriques (3 voitures, 2 camionnettes et 2 vélos).

« Dans tous les cas », conclut le bourgmestre, « l’enjeu est de garantir la qualité de vie de nos concitoyens, et la mobilité réfléchie en fait partie, laquelle a un impact sur la qualité de l’air et le niveau du bruit environnemental ».

Alain Ducat, avec la commune de Schuttrange, partenaire Infogreen
Article tiré du dossier du mois « Mobilis in mobile »

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Publié le lundi 27 septembre 2021
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