Robin Loop, une peinture écocirculaire Made in Luxembourg

Robin Loop, une peinture écocirculaire Made in Luxembourg

Rencontre avec Catherine Heinrichs, responsable QHSE, et Bibiche Thuyns, responsable du service marketing chez Peintures Robin.

Après avoir développé un panel de produits à l’eau pour remplacer la gamme à solvants équivalente, une peinture 100 % biosourcée (Verdello) et une lasure à base d’huile de lin fabriquée à partir de plantes cultivées sur les sources d’eau potable au Luxembourg afin de les protéger (Luxlin) - trois produits ou gammes de produits qui ont tous été récompensés par le Prix Environnement de la FEDIL -, Peintures Robin vient de recevoir cette distinction une quatrième fois grâce à Robin Loop.

Robin Loop est une peinture circulaire, dont l’idée a germé « grâce à » la pénurie de matière première. « Dans ce contexte, nous avons dû chercher une autre manière de nous approvisionner et une autre matière première, qui soit luxembourgeoise et qui puisse retourner sur le marché luxembourgeois, qui aille du consommateur luxembourgeois vers le consommateur luxembourgeois », raconte Bibiche Thuyns, responsable marketing.

« Depuis de nombreuses années déjà, nous mettons au cœur de nos priorités nos valeurs qui sont liées à l’équité, à l’écologie et à l’environnement au sens large. Cela passe surtout par le fait de remplacer progressivement les produits dangereux par des produits plus durables. L’idée est de proposer une gamme de produits naturels et de sortir des dérivés pétroliers », poursuit Catherine Heinrichs, responsable QHSE.

Dans cette optique, Peintures Robin est toujours à l’affût des innovations dans son domaine d’activité. C’est dans le cadre de son travail de veille et de recherche sur l’économie circulaire que l’équipe a découvert une peinture recyclée, produite au Canada. S’inspirant de cet exemple, les réflexions ont commencé pour trouver comment fabriquer et lancer ce type de produit au Luxembourg.

C’est là que la SuperDrecksKëscht entre en jeu et devient le partenaire de cette aventure. En effet, la SDK récupère environ 1 000 tonnes de peinture dans son centre de tri chaque année. Une peinture inutilisée, mais encore utilisable. « Il serait dommage d’incinérer 1 000 tonnes de peinture par an alors qu’une partie de ce volume peut constituer une bonne matière première pour nous et devenir une excellente peinture », commente-t-elle.

Cela fait maintenant près de 2 ans que les deux partenaires sont en discussion autour de ce projet et de nombreux essais ont été réalisés durant ce laps de temps pour garantir la « qualité Robin ».

Il faut d’abord que la matière première soit conforme à trois critères fixés par le fabricant : qu’elle soit blanche, sans danger et à l’eau - et bien sûr qu’elle soit encore applicable. Pour s’en assurer, un premier tri est effectué par la SDK lors des arrivages de peinture en se référant aux étiquettes, et un second tri est réalisé par Peintures Robin en ouvrant les pots et en analysant leur contenu. La peinture est ensuite rééquilibrée, sa qualité est contrôlée une nouvelle fois par le laboratoire après transformation pour être sûr qu’elle soit conforme aux critères de qualité d’une peinture Robin pour l’intérieur blanc mat, puis elle est mise en pots et vendue.

C’est ainsi qu’en 2021, 1re année du lancement de ce produit écocirculaire, 4 000 litres ont été fabriqués et rapidement écoulés. « Nous avons nous-mêmes été surpris par le succès inattendu de ce premier lot », mentionne Bibiche Thuyns. L’objectif, pour les années à venir, est de passer à une production annuelle de 5 000 à 6 000 litres.

« Tout le processus se fait manuellement, les opérations de nettoyage n’utilisent que de l’eau, comme pour les autres produits, il n’y a aucun transport inutile et la production demande très peu d’énergie. Tous ces éléments faisaient partie de nos réflexions et sont essentiels pour nous », précise Catherine Heinrichs.

La prochaine étape consistera à développer une gamme de peinture recyclée de couleur, un processus plus complexe à mettre en œuvre qui est actuellement à l’étude.

Mélanie Trélat
Article paru dans le NEOMAG#45
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
© NEOMAG - Toute reproduction interdite sans autorisation préalable de l’éditeur

Article
Publié le jeudi 28 avril 2022
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires