
Quartier Brooklyn : un écosystème urbain bas carbone au cœur de Luxembourg
Entre neutralité carbone, qualité de vie et mixité urbaine, le quartier Brooklyn, porté par Eaglestone, redessine Bonnevoie. Rencontre avec Gisèle Lippolis et Matthieu Leyder, qui dévoilent les ambitions d’un ensemble urbain où chaque bâtiment, chaque rue et chaque geste de conception participent à une ville plus durable.
Au sud de la capitale, le quartier de Bonnevoie est en train d’accueillir un nouveau visage de la ville. Brooklyn, le grand développement signé Eaglestone Luxembourg et M3 Architectes, se veut à la fois innovant, responsable et résolument humain.
Pensé comme un écosystème urbain durable, il conjugue logements, bureaux et espaces publics, dans une approche où architecture, environnement et qualité de vie avancent main dans la main. « Le projet fait partie d’un PAP – plan d’aménagement particulier – nouveau quartier », explique Matthieu Leyder, head of Design & Build chez Eaglestone Luxembourg. « Nous avons travaillé avec nos architectes et les services de la Ville de Luxembourg afin que chaque bâtiment et chaque voirie s’intègrent harmonieusement dans un ensemble cohérent. »
Le quartier Brooklyn ne se limite pas à des immeubles. En effet, c’est un véritable morceau de ville pensé dans sa globalité. Gestion de l’eau, voiries, bassins de rétention et toitures végétalisées ont été conçus comme un système intégré.
« L’idée était d’éviter toute surcharge du réseau existant, notamment en cas de fortes précipitations », poursuit Matthieu Leyder. « Chaque bâtiment possède son propre bassin d’orage, et la voirie elle-même joue un rôle tampon. »
La première phase résidentielle a été livrée en septembre. Gisèle Lippolis, responsable des ventes résidentielles, détaille : « Nous avons remis les clés de 44 appartements, et la deuxième phase, 33 logements supplémentaires, est en cours de construction. »
Des résidences lumineuses et confortables
Conçu en partenariat avec M3 Architectes, les bâtiments à vocation résidentielle mettent l’accent sur la qualité de vie. « Nous avons privilégié la hauteur sous plafond, 2,73 mètres, plutôt que de densifier davantage », souligne Gisèle Lippolis. « De grandes baies vitrées inondent les pièces de lumière naturelle, et des stores extérieurs assurent le confort thermique. »
La proximité immédiate de la gare et du tram rend l’acoustique cruciale. « Nous avons réalisé les études acoustiques en fonction du site et investi dans des menuiseries extérieures de performance », précise Matthieu Leyder. « On perçoit à peine les bruits extérieurs tant l’isolation acoustique est performante ».
Le profil des habitants illustre la diversité recherchée. « Nous avons des investisseurs, mais aussi beaucoup de jeunes actifs travaillant à Luxembourg, et des familles. L’idée est de créer une communauté urbaine, vivante et variée », ajoute Gisèle Lippolis.
Malgré un contexte immobilier complexe en début d’année 2024, le rythme des ventes est constant. « Les aides de l’État ont soutenu le marché au bon moment », précise-t-elle. « Et la livraison en avance d’un mois et demi sur le planning annoncé a renforcé la confiance des acquéreurs. »
« The Bridge » : pionnier du carbone neutre
Parmi les bâtiments phares du quartier, « The Bridge » se distingue. « Nous avons été les premiers à obtenir la certification neutre en carbone au Luxembourg », affirme Matthieu Leyder. « Cela nous a poussés à innover. »
Le défi était de réduire l’impact carbone d’au moins 20 % par rapport à un bâtiment de référence. Pour y parvenir, Eaglestone a misé sur :
- du béton et de l’acier bas carbone ;
- de l’aluminium recyclé pour les menuiseries extérieures ;
- des faux planchers de réemploi ;
- et des plafonds réversibles limitant la consommation énergétique.
Cette approche s’inscrit dans la philosophie du groupe. « The Bridge a ouvert la voie. Depuis, nous allons encore plus loin, comme avec le projet The Nest, presque 100 % bois et centré sur le réemploi », confie Matthieu Leyder. Il nuance cependant. « Le Luxembourg progresse, mais il faut aussi une adhésion des futurs utilisateurs. Certains hésitent encore à vivre dans un logement équipé d’éléments réutilisés. C’est une barrière culturelle et psychologique qu’il faut dépasser. »
L’engagement environnemental est aussi une demande des collectivités. « La Ville de Luxembourg, acquéreuse du bâtiment The Bridge, a voulu que les certifications Carbon Neutral, BREEAM et WELL soient poursuivies jusqu’à la livraison », précise-t-il. « Ces labels garantissent non seulement la performance, mais aussi le confort et la santé des occupants. »
Vivre la ville du quart d’heure
Pour Gisèle Lippolis, le quartier Brooklyn incarne la ville du quart d’heure : un lieu où tout est accessible à pied ou à vélo.
« Nous avons voulu inciter à la mobilité douce. Les habitants disposent de grands locaux à vélos, et le tram est à deux minutes. Bonnevoie est un quartier-village : commerces de proximité, parc Kaltreis, Banannefabrik, Rotondes… tout est là. L’idée, c’est que la voiture reste au parking en semaine. »
Brooklyn souhaite s’imposer comme un nouveau modèle d’aménagement urbain au Luxembourg, entre performance technique, éthique environnementale et qualité de vie.
Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger
Visuel : Eaglestone Luxembourg
Extrait du dossier du mois « Du plan à l’impact »























































