Nexxtlab – Un seul objectif : faire de la troisième révolution industrielle une réalité

Nexxtlab – Un seul objectif : faire de la troisième révolution industrielle une réalité

Cette convergence des technologies de l’information, des énergies renouvelables et des moyens de transport aura un impact sur la manière de gérer les réseaux électriques. Pour anticiper cette évolution, le gestionnaire de réseaux a élaboré une approche différente, plus dynamique, et a uni ses forces avec powerdale s.a. pour créer nexxtlab.

Opérationnelle depuis février 2018, cette nouvelle entité a pour vocation de développer des solutions innovantes dans le domaine de la gestion énergétique en coordination avec l’introduction massive de l’électromobilité.

Le choix de Powerdale comme partenaire dans la création de NEXXTLAB n’est pas le fruit du hasard. Cette société basée en Belgique développe des solutions hardware et software pour la mobilité électrique et l’energy management. Elle est le principal fournisseur du projet Chargy, le réseau public de bornes de charge pour véhicules électriques au Luxembourg. « Suite au lancement de ce projet, nous nous sommes rapidement demandé si nous pouvions aller plus loin et agir plus efficacement pour accélérer la transition énergétique voulue par notre gouvernement », commente Alex Michels, Président de NEXXTLAB et Head of Asset Management chez Creos. « Nous avons organisé avec les responsables de Powerdale des ateliers de réflexion. Ceux-ci ont abouti à la création de NEXXTLAB, une structure flexible, à mi-chemin entre un laboratoire d’idées et une start-up, capable de mener à bien des projets novateurs dans des délais courts pour les gestionnaires de réseaux. »

L’électromobilité, la clé d’une transition énergétique réussie

« Nous sommes convaincus que l’intégration des énergies renouvelables et de la mobilité verte est la clé pour réussir cette transition énergétique », poursuit Olivier Piraux, CEO de NEXXTLAB. « Sur ce postulat, nous voulons développer, de manière coordonnée avec les réseaux, des projets qui proposent non seulement des solutions technologiques et de nouveaux modèles business mais – et ce n’est pas le moindre des détails ! – facilitent aussi l’acceptation humaine. Pour la plupart des gens, la gestion de l’énergie n’est pas nécessairement la première priorité. Il faut donc leur proposer des mécanismes qui les incitent à devenir davantage responsables de leur propre production et consommation d’énergie, et ce de manière coordonnée et solidaire. »

Même si la recherche et le développement font partie intégrante de ses activités, NEXXTLAB a surtout pour vocation de délivrer des projets, produits et services pouvant être déployés très rapidement chez ses clients. « Notre société fonctionne comme une véritable entreprise indépendante », précise Alex Michels. « Ainsi, la relation entre Creos, qui est actionnaire à 50 %, et NEXXTLAB est dans une logique client-fournisseur. Creos commande des projets à NEXXTLAB qui, en retour, lui apporte des solutions concrètes. »

« Creos n’est d’ailleurs pas notre seul client », ajoute Olivier Piraux. « Nous devons trouver notre financement par nous-mêmes et travaillons aussi bien avec des entreprises publiques que privées. Dans cette logique, l’efficacité et la rapidité sont des facteurs déterminants pour attirer de nouveaux clients. Plutôt que de réinventer des technologies déjà existantes, nous préférons les intégrer en les améliorant dans les solutions proposées à nos clients. Nous sommes une structure ouverte et tournée vers la collaboration avec les centres de recherche, les universités et les sociétés partenaires. C’est aussi une des raisons pour laquelle nous nous sommes implantés ici, dans ce véritable pôle de savoirs qu’est Belval. »

Quatre projets différents mais cohérents avec la stratégie de l’entreprise

Parmi les nombreux projets de NEXXTLAB en cours de réalisation, quatre en particulier retiennent l’attention. Le premier s’appelle Simulation Matrix. Cet outil de contrôle va permettre aux gestionnaires de réseaux de simuler, à partir de données réelles, plusieurs configurations de leurs réseaux par rapport à différents scénarios de pénétration de l’électromobilité et des énergies renouvelables. Les gestionnaires pourront ainsi visualiser les effets sur leurs réseaux non seulement des différents taux de pénétration – léger, fort et déséquilibré – mais aussi des mécanismes qu’ils ont prévu de mettre en place pour les réguler. En d’autres termes, s’il devait y avoir une introduction forte de l’électromobilité ou des énergies renouvelables dans les années à venir, les gestionnaires de réseaux sauront quels moyens activer pour y faire face de manière efficace.

Le deuxième projet s’appelle Feeder Flex. Il a pour objectif de mieux utiliser la capacité de réseau disponible grâce à l’intelligence artificielle. « Imaginons la situation suivante », explique Sébastien Thill, Application Software Engineer. « Une entreprise souhaite s’implanter dans un endroit bien précis et a besoin d’un certain niveau de puissance pour pouvoir être opérationnelle. Or le gestionnaire de réseaux ne dispose peut-être pas de la capacité suffisante pour lui garantir à tout moment cette puissance. Plutôt que de mettre en route un chantier visant à placer un câble plus puissant qui répondra à la demande, la solution consiste à utiliser un système d’apprentissage automatique – du machine learning – qui, sur base des données de consommation de la zone étudiée, va essayer de mieux répartir l’énergie disponible en fonction des besoins de l’entreprise en question. Tout le monde en effet ne consomme pas 24 heures sur 24 la capacité d’énergie mise à sa disposition. Ainsi, les besoins énergétiques d’une banque en dehors des heures de bureau sont beaucoup plus faibles qu’en journée. Cette capacité d’énergie qui n’est pas utilisée par la banque pourrait être très utile pour le particulier localisé dans la même zone de distribution qui voudrait profiter de la nuit pour recharger sa voiture électrique. L’avantage de notre système est qu’il va se perfectionner au fur et à mesure des différentes situations rencontrées et fournira des réponses de plus en plus pertinentes. »

Le Smarty Dongle est un produit ouvert qui a pour but de faciliter l’accès à la mesure en ligne de la consommation électrique. « Grâce au déploiement des compteurs intelligents au Luxembourg (projet Smarty), tous les utilisateurs disposent d’un port de communication sécurisé qui, moyennant l’ajout de ce petit module, va permettre de lire directement les données de consommation de l’installation connectée », détaille Sébastien Thill. « Ses données sont facilement téléchargeables et peuvent être lues sur tout type de téléphone mobile ou de tablette. Le particulier pourra ainsi gérer immédiatement sa manière de consommer. Le produit existe actuellement à l’état de prototype mais de nombreux opérateurs privés ont déjà manifesté leur intérêt pour cette solution dynamique qui apporte de la valeur ajoutée au projet national Smarty en facilitant les interactions avec les utilisateurs. »

Le projet 3D Flex représente le modèle ultime du smart grid. Son ambition est d’encourager les gens à participer globalement à l’équilibre du réseau et à la distribution propre de l’énergie. « Nous pensons que le grand défi de la transition énergétique ne sera pas d’ordre technologique mais économique », indique Christoph Emde, Business & Project Manager. « Je vais illustrer mon propos par un exemple. Si un particulier a des panneaux photovoltaïques et s’il investit dans des batteries pour stocker cette énergie, il n’utilisera probablement cette énergie que dans un but égoïste : rester autonome sans se préoccuper de ce qui se passe en dehors de chez lui. Et pourquoi agirait-il autrement ? Il n’existe à l’heure actuelle aucun autre moyen de rentabiliser ses investissements. C’est précisément ce que les gestionnaires de réseaux devront mettre en place avec un modèle économique qui va pousser les gens, au moyen d’incitations financières, à investir à petite ou grande échelle dans des batteries ou des moyens de production décentralisés et planifiables et de mettre leur énergie à disposition du réseau au bon endroit et au bon moment. Grâce à ce nouveau modèle business, toutes les parties seront gagnantes. Le gestionnaire sera moins souvent obligé d’intervenir sur son réseau par de gros travaux pour répondre à une demande d’augmentation de la puissance de consommation ou de production d’énergie. Le client qui a formulé la requête sera satisfait par cette approche collaborative. Quant au consommateur-producteur qui a activement participé à l’alimentation du réseau, ses investissements seront amortis plus rapidement. Notre but final est que les gens comprennent qu’utiliser leur énergie autoproduite ou stockée dans leurs batteries stationnaires, voire même dans leurs voitures électriques, pour satisfaire uniquement leurs propres besoins n’est pas la méthode la plus rentable. La meilleure manière d’optimiser ses investissements est de mettre, de manière coordonnée et pilotée, une partie de son énergie à disposition du réseau. »

2019 sera l’année des réalisations

Des projets novateurs, une équipe qui s’élargit de mois en mois, le bilan de NEXXTLAB est très positif après moins d’un an de fonctionnement. « Nous avons beaucoup réfléchi au début », concède Alex Michels. « Nous savions où nous voulions aller mais nous ignorions encore à l’époque quels chemins prendre pour y arriver. Cette période de réflexion est aujourd’hui terminée. Nous avons aujourd’hui des commandes pour des projets stratégiques qui s’étaleront sur plusieurs années. »

« Notre ambition n’est pas de devenir le plus gros mais bien le plus beau du marché », conclut Olivier Piraux. « Nous souhaitons rester une structure flexible et ouverte. Nous devons à présent nous forger une réputation et asseoir notre crédibilité. Et ceci passera par la réalisation dans les délais impartis des nombreux projets qui nous ont été confiés. À cet égard, 2019 sera pour nous une année charnière. »

Photo : de g. à d. : Alex Michels, Christoph Emde, Sébastien Thill, Olivier Piraux
Actualité creosnews, le blog des énergies en réseaux

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Publié le mardi 2 juillet 2019
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