Neischmelz dans les starting blocks

Neischmelz dans les starting blocks

Le Fonds du Logement lancera cette année la 1re étape de la phase opérationnelle de la réhabilitation de la friche industrielle Neischmelz à Dudelange.

1 575 logements vont être créés par le Fonds du Logement au sein de ce futur quartier mixte, vivant, et qui s’étendra sur 32 ha. 55 % des habitations seront mises en location et 45 % sont destinées à la vente.

Le développement du futur quartier Neischmelz, divisé en 4 PAP, commencera par la réalisation de travaux de déconstruction partielle et d’assainissement sur le PAP Sud, situé à proximité directe de la frontière française.

Le quartier a pour particularité d’intégrer un élément emblématique du patrimoine historique du site, à savoir le laminoir, un bâtiment de 600 m de long et d’une superficie de plus de 30 000 m2 (52 000 m2 en comptant ses annexes).

« La structure primaire en acier sera conservée et pour partie couverte de panneaux photovoltaïques remplissant une partie des besoins en électricité du quartier qui vise une neutralité carbone. Le principe qui a été retenu pour son aménagement est celui de « boxes in the box », accueillant une diversité d’usage et d’activités avec la création de logements et notamment l’accueil du Centre National des Collections Publiques », explique Élie Bourdon, chef de projet Aménagements au Fonds du Logement.

Le lancement des travaux de déconstruction et de dépollution de l’intégralité des pourtours du laminoir est prévu pour mi-2023 et auront une durée de 2 ans à 2 ans et demi. S’ensuivront l’aménagement des infrastructures de voirie, puis la construction des premiers logements.

Deux bureaux d’études ont déjà été recrutés : l’un pour le volet assainissement des sols, l’autre spécialisé dans le domaine de la déconstruction.

En ce qui concerne la déconstruction, l’idée est de revaloriser voire de réemployer un maximum de matériaux et d’éléments de construction sur place. « Nous allons trier les composants et les réemployer autant que possible. Le plus vertueux est bien sûr de réutiliser un luminaire comme luminaire, une porte comme porte et un châssis comme châssis mais cela n’est pas forcément toujours possible. Nous effectuons donc des diagnostics déchets afin de quantifier et d’analyser finement les matériaux disponibles. Cela nous a permis, par exemple, de déterminer que le laminoir est composé de 4 000 tonnes de briques béton jointes au ciment mortier - donc difficilement décollables. Ces briques, une fois concassées, pourraient être réutilisées par exemple dans la construction des futurs logements, entrer dans la composition de pavés de rue ou encore être mises sous voirie sur site », indique-t-il.

« En ce qui concerne les terres, nous prévoyons de mettre en place en place une plateforme de tri qui permettra de déterminer en fonction des usages, les espaces où les réutiliser sur le site tout en maintenant un risque sanitaire zéro pour les futurs usagers. Sous un parking ou sous une route, qui sont des surfaces confinées et scellées, une terre présentant certains impacts peut être utilisée, plutôt que sous un espace vert, par exemple. L’objectif est d’éviter de mettre des camions sur les routes pour évacuer ou importer des terres. Sachant que l’on parle de 500 000 m3 de terre, nous épargnons les allers-retours de 20 000 camions à travers cette démarche vertueuse. Ce marché de travaux doit entrer en soumission d’ici la fin de l’année », poursuit-il.

Des mesures de préservation de la biodiversité seront mises en œuvre lors des travaux. Le site comprend de nombreuses espèces d’oiseaux ainsi que des lézards. Pour protéger les oiseaux, une bande verte où vit une espèce appelée linotte mélodieuse sera maintenue et 60 à 70 nichoirs seront posés sur les espaces verts de la commune pour leur offrir un nouvel habitat. De plus, des arbres, haies et vergers seront plantés à proximité du site. Les lézards ont, quant à eux, été délocalisés sur un terrain annexe aménagé avec des mûriers lors d’une opération de capture encadrée par l’administration de l’Environnement.

Le ruisseau Didelingerbach, en grande partie canalisé sous le site, sera remis à jour, et en partie renaturé, à proximité du CNRA et le château d’eau.

Mélanie Trélat
Extrait du NEOMAG#51
Plus d’informations : http://neobuild.lu/ressources/neomag
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Publié le vendredi 27 janvier 2023
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