Microplastiques : quelles rivières du Luxembourg sont les plus polluées ?

Microplastiques : quelles rivières du Luxembourg sont les plus polluées ?

Tsipora Dana, jeune étudiante française de 15 ans, a toujours vécu au Luxembourg. Elle fréquente l’école internationale St George et s’intéresse particulièrement aux sciences. Avec son amie Sophie, elles se sont intéressées aux microplastiques présents dans les rivières du Luxembourg et ont présenté leur projet au concours Jonk Fuerscher.

Quel projet Sophie et toi avez-vous proposé pour le concours national Jonk Fuerscher organisé par la Fondation Jeunes Scientifiques Luxembourg (FJSL) ?

Tsipora Dana : Nous avons examiné combien de morceaux individuels de microplastiques se trouvent dans les rivières, dans des zones urbaines, rurales ou à proximité d’un chantier. Nous avons constaté qu’il y en avait le plus près du chantier, qui n’est pas un environnement très propre, en raison notamment des emballages alimentaires et des bouteilles d’eau jetées au sol. Venaient ensuite les rivières urbaines, dans des zones très fréquentées où la pollution est importante.

Et enfin, dans les zones rurales, il y avait peu de microplastiques, car il y a peu de passage hormis des randonneurs, qui essaient de recycler ou en tout cas mettent leurs déchets à la poubelle. Nous avons collecté des échantillons, les avons analysés et avons essayé de déterminer les types de microplastiques.

Comment avez-vous procédé pour faire ces analyses ?

Nous avons utilisé des bocaux en verre, en portant des gants pour éviter toute contamination, et nous avons prélevé l’eau dans la rivière. Puis nous les avons ramenés à l’école, où nous les avons analysés au microscope. Nous avons observé la taille des microplastiques et utilisé un guide pour déterminer leur type.


« On peut aussi savoir depuis combien de temps un microplastique est dans l’eau : par exemple, si des plantes ont poussé dessus ou s’il est enchevêtré avec des micro-organismes, cela indique qu’il est présent depuis longtemps. »

Tsipora Dana

Comment vous est venue cette idée de projet ?

Tout d’abord, il y a beaucoup de problèmes liés à la pollution de l’eau au Luxembourg. Dans le passé, il y a déjà eu des soucis, et aujourd’hui encore, ce n’est pas parfait. L’eau pose problème partout.

Nous nous y sommes aussi intéressées car, en biologie, nous avons fait une expérience sur les microplastiques dans le maquillage, les produits de soin et les savons. Nous avons découvert qu’il y avait beaucoup de microplastiques dans des produits de base comme le shampoing. Nous nous sommes donc dit qu’il pourrait y avoir des microplastiques ailleurs aussi.

Nous voulions savoir si le Luxembourg était pollué, parce que nous y vivons. Nous faisons parfois de la randonnée - notamment dans le cadre de Mérite Jeunesse. Et puis, on sait quil y a une énorme pollution plastique dans le monde entier.

Quel(s) prix avez-vous remporté grâce à ce projet ?

Au concours Jonk Fuerscher, nous avons reçu l’opportunité d’aller présenter notre projet au Portugal, ce qui n’a malheureusement pas pu se faire. Nous avons aussi remporté le RTL Public Choice Award grâce à la vidéo de présentation du projet que nous avions préparée.

Maintenant que vous avez confirmé la présence de microplastiques dans les rivières du Luxembourg, voulez-vous poursuivre cette expérience ?

Je pense que nous aimerions trouver une solution pour filtrer les microplastiques. Il en existe déjà avec le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology) – nous avons contacté des scientifiques – mais elles sont très coûteuses. Et si on les mettait dans les rivières, cela pourrait aussi séparer les poissons ou les micro-organismes, ce qui n’est pas souhaitable. Donc nous essayons de trouver une autre solution.

Pensez-vous être prêtes à temps pour la présenter au prochain concours, en mars 2026 ?

J’espère, mais on verra !

Chaque semaine, découvrez un projet présenté par des étudiants luxembourgeois dans le cadre du concours national Jonk Fuerscher de la Fondation Jeunes Scientifiques Luxembourg (FJSL).


À lire également, l’interview de Sousana Eang, directrice de FJSL : « L’environnement, préoccupation majeure des jeunes scientifiques »

Marie-Astrid Heyde

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Publié le lundi 1er septembre 2025
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