Méditer au travail : une solution au stress professionnel ?

Méditer au travail : une solution au stress professionnel ?

10 minutes de méditation par jour suffisent… sauf si on est très occupé : alors, une heure peut être nécessaire*. Et – chance ! – le lieu de travail est souvent un endroit approprié à la méditation.

Quelques mots à propos du stress

Selon l’agence européenne pour la sécurité au travail, le stress survient lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. Au Luxembourg, 43% des travailleurs subissent un stress continu ou fréquent (CSL, OGBL, LLHM - 2010). L’Uni et le Statec faisaient état en juillet 2020 de la multiplication des facteurs de stress suite à l’apparition de la crise sanitaire et des différentes restrictions (fermetures, confinement, télétravail) qui ont suivi.

Les conséquences du stress professionnel sont des troubles et des souffrances tels l’anxiété, la dépression ou encore plus récemment le burn out (et ses déclinaisons, le brown out, le bore out) : ils débouchent sur l’absentéisme et le présentéisme, et en font sur le plan humain un véritable gâchis produit par l’organisation. La gestion du stress au travail se fait soit de façon préventive ou curative, soit de façon structurelle ou individuelle.

Méditation, de quoi s’agit-il ?

Si elle peut être incluse à certaines occasions précises dans des démarches curatives, la pratique méditative quotidienne, courante, est à ranger parmi les mesures préventives. Il s’agit d’un entraînement de l’esprit, tout comme on peut s’entraîner au tennis ou au violon, ou faire du jardinage. Cet entraînement est basé sur l’observation constante, attentive, sans jugement de ce qui survient dans le champ de nos perceptions, et la manière dont ces perceptions sont accueillies par notre esprit.

Selon les exercices, il s’agit de se concentrer sur les sensations, les émotions ou encore les pensées. Les études neuroscientifiques récentes réalisées sur des programmes de pleine conscience (mindfulness) ont avéré que la méditation est une pratique efficace pour améliorer la concentration, l’accueil des émotions, la mémoire et réduire le stress. Pratiquée de façon laïque, ses effets s’expliquent – et se mesurent scientifiquement, dorénavant – de façon systémique, biologique, par une boucle de rétroaction physiologique entre le mental et le corps.

À titre individuel, chacun peut en faire l’expérience, simplement. Commencez par observer votre état personnel – corporel ou émotionnel – à un moment donné, puis respirez disons, dix fois, en comptant sur vos doigts les inspirations et expirations, en concentrant uniquement votre attention sur une des choses parmi les suivantes : le flux de l’air de votre nez aux poumons et retour, vos doigts, ou encore le comptage.

Au terme des dix respirations, observez votre état et comparez à celui quelques minutes plus tôt. Qu’observez-vous ? Eh bien, les études montrent que des pratiques régulières – quotidiennes, mais pas nécessairement longues – de ce type ont une incidence sur certains aspects de la qualité de vie : capacité à s’endormir plus facilement le soir, appétit plus sélectif, mémorisation plus aisée, concentration, réduction de certaines anxiétés, meilleure estime et confiance en soi lors de réunions, discussions davantage bienveillantes et, partant, meilleur rapport aux autres.

De façon structurelle, les entreprises peuvent mettre en place des programmes de pratique de l’attention dans l’environnement de travail. Étalés sur plusieurs semaines, ces programmes consistent en des séances hebdomadaires, guidées, centrées sur le contexte professionnel, souvent en groupe, parfois avec des exercices individuels à la maison.

Un exercice-minute parmi d’autres, pour vous ancrer au travail : le STOP-FEEL-GO

Entre deux tâches, voire au milieu d’une tâche, (STOP) arrêtez-vous. (FEEL) Fermez les yeux, si c’est confortable – si ça ne l’est pas, fixez votre regard sur un point au loin dans la salle, ou sur votre bureau, la tasse de thé ou de café, votre bouteille d’eau. Interrogez votre état : comment vous sentez-vous en cet instant précis ? Faites-en l’observation, sans chercher à trouver une raison, une solution, une explication. Nommez la sensation qui surgit – est-elle physique, émotionnelle ? Considérez-la pour ce qu’elle est : un état passager, qui n’était pas là le week-end dernier, ni hier, et qui aura changé demain, ce soir, dans quelques minutes. Respirez profondément, disons, trois ou cinq fois. Et (GO), reprenez votre activité, poursuivez votre journée.

Pour en savoir plus :

- Cerveau et méditation, Matthieu Ricard et Wolf Singer, 2017, Allary éditions
- Méditer au travail pour concilier sérénité et efficacité, Michael Chaskalson, 2013, Édition des Arènes


*adapté de François de Sales

Article d’Allagi, partenaire Infogreen
Photo : Allagi, photo prise avant la crise sanitaire

Article tiré du dossier du mois « Bien-être : au travail ! »

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Publié le jeudi 1er avril 2021
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