
Les voitures électriques émettent 70 % de CO₂ en moins que l’essence
En 2024, les émissions du secteur des transports ont reculé de 1,4 %, mais celui-ci reste le principal contributeur aux gaz à effet de serre avec 59,1 %. Selon l’International Council on Clean Transportation (ICCT), les véhicules électriques compensent leur impact de fabrication en un à deux ans et émettent 70 % de moins que les thermiques.
À l’instar des gaz à effet de serres d’une manière générale, la partie attribuée au secteur du transport a diminuée à une proportion presqu’égale, à savoir une réduction de 1,5 % pour le Grand-Duché dans son ensemble et de 1,4 % pour le secteur « transport » selon le bilan provisoire des gaz à effet de serres de l’année 2024, publié le 1er août 2025.
Le secteur du transport est le plus grand émetteur de GES et produit 59,1 % des émissions totales. C’est donc dans ce secteur où on a beaucoup à gagner, entre autres en vitesse de réduction. Il est vrai que le Luxembourg a certes réussi à atteindre ses objectifs de réduction pour la cinquième année consécutive, mais les progrès sont lents, trop lents. Un coup d’accélérateur se justifie.
Nombreux sont celles et ceux qui ne peuvent renoncer à leur voiture privée car connecter les impératifs de travail, de la vie scolaire et de loisirs, semble drôlement compliqué. Remplacer une voiture à moteur thermique en fin de vie au profit d’une voiture électrique à batterie, se heurte trop souvent à des idées préconçues concernant leur bilan énergétique, or une analyse du International Council on Clean Transportation (ICCT) conclut que les voitures électriques rattraperont les véhicules à combustion en termes d’émissions de CO2 plus tôt que prévu.

Il est vrai, la seule fabrication de ces véhicules électriques génère davantage d’émissions que celle des voitures à combustion. Elles proviennent principalement de la production de la batterie, plus précisément de l’extraction et du traitement des minéraux, notamment le lithium, le nickel, le cobalt, ainsi que la fabrication d’autres composants des batteries. Toutefois, les voitures électriques à batterie ne produisent aucune émission polluante lorsqu’elles sont utilisées. Cette dette provenant de la fabrication est généralement compensée en un à deux ans d’utilisation.
Avantages et inconvénients
L’autre partie du calcul des émissions durant le cycle de vie provient principalement de la production énergétique, plus précisément de l’électricité. Les calculs se basent sur un mélange de production d’électricité incluant les énergies renouvelables, mais aussi les voies fossiles traditionnelles, central au gaz ou au charbon. Il est évident : les émissions de la chaîne fossile complète qui nécessite une extraction et un raffinage continus, incluant les GES, perdureront, tandis qu’à mesure que les réseaux électriques continuent de s’orienter vers des sources d’énergie renouvelables, les avantages des véhicules électriques déjà en circulation en termes d’émissions deviendront encore plus évidents.
Par ailleurs, l’impact environnemental des véhicules électriques à batterie va encore être réduit grâce au recyclage de leurs composants minéraux, à l’utilisation de nouvelles technologies de batteries et à l’allongement de la durée de vie des batteries. Le passé a montré qu’on ne peut pas s’attendre à des améliorations similaires de la part des combustibles fossiles.
Le recyclage joue un rôle essentiel dans la réduction des besoins en matière d’exploitation minière. Il permet de récupérer la plupart des matériaux des batteries et de réduire ainsi les émissions relatives à la production d’une nouvelle batterie. Le besoin en minéraux est relativement faible pour une batterie au cours de sa durée de vie. Sans parler des progrès en matière de la chimie et du design des batteries.
En fait, ce n’est plus une compétition si l’on regarde l’ensemble du cycle de vie, incluant production et utilisation, les véhicules électriques à batterie produisent déjà maintenant environ 70 % moins d’émissions que les voitures à essence. Cela représente un avantage trois fois supérieur à celui des véhicules à moteur à combustion et cet avantage est en grandissant à mesure que le réseau électrique deviendra plus propre et que les technologies de batteries et les opérations de recyclage s’amélioreront.
Dans un monde où tous roulent avec des voitures électriques, l’idée de les remplacer par un engin dans lequel se produisent durant la conduite en permanence, des petites explosions dans des cylindres dont le spectre requière l’usage continue d’une boîte de transmission pleine d’huile, le tout alimenté par des liquides inflammables et dont l’usage cause du bruit et des gaz nocifs, ne susciterait guère de l’enthousiasme. D’autant plus qu’on ne peut même pas charger cet engin à son domicile.
Paul Zens, président Eurosolar Letzebuerg asbl
Photos : © Eurosolar Letzebuerg asbl
Extrait du dossier du mois « En route ! »