Le point sur les enoprimes

Interview d’Arnaud Zoller, conseiller en énergie enoprimes

Quelles sont les missions de l’energieagence et comment collabore-t-elle avec Enovos sur les enoprimes ?

Enovos est l’un des deux actionnaires de l’energieagence, au même titre que le ministère de l’Énergie. En termes de collaboration, Enovos a délégué le volet « mise en valeur des économies d’énergie » à l’energieagence qui gère donc les dossiers de demande d’enoprimes, dont une partie s’adresse aux clients professionnels (ainsi qu’aux administrations) et l’autre aux clients particuliers.

Quel est l’objectif des enoprimes ?

Le but est d’encourager les économies d’énergie. Lorsque les enoprimes ont été lancées, il s’agissait d’encourager le remplacement de chaudières gaz ancienne génération par des chaudières gaz nouvelle génération. Maintenant que les réticences et les préjugés sur l’utilisation de l’électricité pour le chauffage sont levés et que la technologie a évolué, les usagers sont prêts pour passer aux pompes à chaleur.

Vous mettez donc l’accent sur les pompes à chaleur ?

La pompe à chaleur est un sujet majeur en ce moment dans la mesure où de nombreuses personnes souhaitent sortir du gaz, ou tout au moins réduire leur consommation. Nous subventionnons les pompes à chaleur air-eau et les pompes à chaleur géothermiques (aussi nommées eau/eau ou sol/eau).

Nous travaillons avec des entreprises partenaires. Elles gèrent toutes les démarches administratives pour le client qui, hormis quelques signatures, n’a rien à faire. Ces professionnels apportent également une plus-value en termes de conseil technique lors de la planification du projet, par exemple en ce qui concerne le dimensionnement de l’installation ou encore pour le bruit car le ministère impose le respect de normes acoustiques strictes pour éviter les problèmes de voisinage.

À quel type de projets sont-elles adaptées ?

Contrairement à ce que l’on croit souvent, les pompes à chaleur ne sont pas réservées aux nouvelles constructions, mais elles sont aussi adaptées aux projets de rénovation.

Il est aussi possible de réaliser une hybridation, c’est-à-dire d’adjoindre une pompe à chaleur à une chaudière gaz ou mazout, afin de couvrir une partie des besoins avec la pompe à chaleur et le reste – par exemple, quand on arrive à des températures extérieures très basses – avec la chaudière classique. Cette option permet aux personnes qui n’osent pas franchir le pas de le faire. Peu importe la manière dont on y arrive, l’important c’est de faire évoluer les mentalités.

Peut-on la coupler avec des panneaux photovoltaïques ?

enoprimes ne propose pas de primes pour cela parce que le programme promeut la réduction de la consommation énergétique et non la production d’énergie renouvelable, mais il existe effectivement la possibilité d’ajouter à la pompe à chaleur, tout de suite ou dans le futur, des panneaux photovoltaïques pour produire de l’énergie. Le client pourra ensuite choisir de revendre son électricité ou de l’autoconsommer en faisant fonctionner sa pompe à chaleur. De plus, d’ici quelques années, les solutions de stockage se seront développées. En installant aujourd’hui une chaudière à gaz, on se ferme cette opportunité de réaliser une économie potentielle pour les 15 à 20 années à venir.

Quelles sont les nouveautés en termes d’enoprimes ?

Les primes pour les pompes à chaleur et les projets d’isolation restent particulièrement attractives. Mais enoprimes soutient aussi d’autres projets, comme le remplacement du chauffage, le remplacement des fenêtres, la mise en place d’une installation solaire thermique ou une ventilation mécanique contrôlée.

Les enoprimes sont-elles cumulables ?

Il existe aussi des primes étatiques (Klimabonus) et des primes communales qui sont cumulables avec les enoprimes. Ces dernières varient d’une commune à l’autre. La Ville de Luxembourg, par exemple, ajoute 50% à la prime Klimabonus de l’état. Pour une pompe à chaleur, ses citoyens peuvent donc recevoir environ 5.000 euros d’enoprimes, entre 5.000 et 10.000 euros de primes Klimabonus (en fonction de paramètres comme la puissance de la pompe à chaleur) et entre 2.500 et 5.000 euros de primes communales. Le fonds nova naturstroum d’Enovos ajoute également une somme. Certes, la pompe à chaleur a un prix plus élevé qu’une chaudière à condensation, mais les primes couvrent une bonne partie de ce surcoût.

Nous conseillons nos clients sur les enoprimes et nous communiquons aussi sur les autres primes car notre but est de faire aboutir un maximum de projets qui vont dans le sens des économies d’énergie.

Mélanie Trélat

Extrait du NEOMAG#57
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