
La moto électrique gagne du terrain au Luxembourg
My Ways Electric Mobility, filiale de Prefalux, mise sur la moto électrique pour transformer la mobilité au Luxembourg. Matthieu Degrave, responsable des ventes du Groupe Prefalux et Fabio Tinoco, gérant de My Ways, expliquent pourquoi cette alternative séduit autant par ses performances que par son impact écologique.
Il y a cinq ans, Prefalux lançait une nouvelle filiale avec une idée en avance sur son temps : développer au Luxembourg la mobilité électrique sur deux roues. « Nous voulions ouvrir une voie nouvelle, complémentaire à la voiture électrique, en explorant l’univers du scooter, de la moto et du vélo électrique », résume Matthieu Degrave.
Aujourd’hui, l’entreprise, implantée à Junglinster, s’apprête à ouvrir un showroom au sein de GRIDX (20 septembre), un centre commercial dédié aux solutions de mobilité à Wickrange. My Ways y présentera un large éventail d’options, de la trottinette jusqu’à la moto électrique, en passant par des vélos connectés comme ceux de VanMoof.
Une alternative crédible aux thermiques
Pour beaucoup, la moto électrique reste une curiosité. « Nous sommes au stade où Tesla se trouvait il y a dix ans », constate Matthieu Degrave. Les réticences sont encore fortes, mais les performances parlent d’elles-mêmes.
Le distributeur exclusif de Zero Motorcycles au Luxembourg souligne que les modèles atteignent aujourd’hui 300 à 350 km d’autonomie, un niveau comparable, voire supérieur, aux équivalents thermiques. « Une moto électrique délivre un couple continu impressionnant, avec plusieurs modes de conduite adaptés aux villes limitées à 30 km/h. C’est plus simple et plus agréable qu’avec une thermique », ajoute-t-il.
Outre la puissance, l’argument écologique est évident : zéro émission et zéro bruit. « En milieu urbain, le silence devient un atout. Les futures directives européennes viseront autant la pollution sonore que les gaz d’échappement », insiste Fabio Tinoco.
Des atouts économiques et pratiques
L’entretien est un autre facteur clé. « Pas de vidange, pas d’hivernage, peu d’usure des freins grâce à la régénération. L’économie d’usage est incomparable », insiste Matthieu Degrave. Côté carburant, l’équation est limpide : « parcourir ses trajets quotidiens coûte 1 à 2 euros d’électricité, contre plusieurs litres d’essence pour une moto thermique. »
Les modèles séduisent également par leur facilité de prise en main. « C’est du plug and play : pas de boîte de vitesses, démarrage instantané, même une marche arrière électrique. Cela attire aussi une nouvelle clientèle à la recherche de plus de maniabilité », précise-t-il.
Quant à la recharge, elle dépend de la technologie embarquée. « La plupart se branchent sur des bornes domestiques type 2. La marque Zero, par exemple, privilégie la charge rapide à domicile, idéale pour ceux qui veulent coupler moto et panneaux solaires », explique le gérant de My Ways. Selon la capacité des batteries, compter entre une heure et une heure et demie pour passer de 20 à 80 %.
Un marché en devenir
Au Luxembourg, la moto électrique reste un marché « balbutiant », mais les ventes progressent. La clientèle est variée. « Les jeunes urbains sont attirés par des modèles design comme RGNT, les passionnés de sportives par la marque Ultraviolette, tandis que les amateurs de motocross seront séduits par le côté silencieux de Sur-Ron et Talaria. Une fois essayée, la moto électrique est adoptée. Elle offre performance, confort et un vrai gain de temps face aux embouteillages », assure Matthieu Degrave.
Si les puristes restent attachés au bruit et à l’odeur de l’essence, la tendance est claire. Comme pour l’automobile, ce qui faisait sourire il y a dix ans s’impose aujourd’hui comme une évidence. La moto électrique suivra probablement la même trajectoire.
Sébastien Yernaux
Photos : My Ways (portrait de Fabio Tinoco)
Extrait du dossier du mois « En route ! »










