L'IFSB, le disrupteur de la formation

L’IFSB, le disrupteur de la formation

800 modules de formation, plus de 900 000 heures de formation dispensées, près de 7 000 stagiaires formés par an, les chiffres sont formels : l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB) est l’acteur incontournable de la formation pour le secteur de la construction au Luxembourg. Et, depuis plus de seize ans, ces chiffres ne font qu’augmenter. Pourquoi ? Comment ?

L’humain au cœur du métier

Au départ, il y a la volonté constante de faire progresser les acteurs de la construction, de les accompagner dans l’amélioration de leurs compétences, certes pour que le secteur puisse bénéficier d’une main d’œuvre qualifiée, mais aussi et surtout pour faire grandir les hommes au rythme des avancées techniques et des évolutions technologiques qu’il vit notamment ces dernières années.

Et puis, il y a aussi cet indéniable constat : le secteur de la construction, de par ses activités, reste accidentogène. Aussi, protéger les hommes qui y travaillent est un devoir, et les sensibiliser aux risques sur chantier, une réelle nécessité. C’est pourquoi, la sécurité et santé au travail ont toujours été au cœur de toutes les formations proposées par l’IFSB. Celles-ci permettent d’acquérir les bons gestes et de maîtriser les techniques efficaces pour travailler en sécurité. Ces formations, ouvertes à tous les types de public (salariés manuels ou de l’encadrement), sont axées sur la pratique et réalisées en conditions réelles de chantier, pour que les gestes enseignés soient assimilés et reproduits en entreprise.

Les formations justement, le cœur de métier de l’IFSB

L’Institut dispense des formations à la fois techniques et qualifiantes, notamment pour les maçons, les conducteurs d’engins et les grutiers. Toujours orientées métiers, elles permettent d’acquérir les connaissances et les compétences techniques liées aux métiers de la construction et de la construction durable. En effet, construire de manière responsable et durable est devenu un défi environnemental, social et même économique qu’il faut savoir relever. Pour cela, la performance énergétique des bâtiments, les matériaux biosourcés ou encore les techniques de construction éco-responsables constituent des modules de formation à part entière, intégrés dans une démarche pédagogique innovante pour le secteur. Les programmes de formation évoluent donc au fil des progressions et mutations de la construction.

Une infrastructure et une vision de la pédagogie uniques

Grâce à son site unique au Luxembourg, l’IFSB met à disposition des stagiaires un véritable chantier-école : 5 000 m2 d’ateliers de formation, 1,5 ha de terrain d’entraînement et même un bâtiment didactique, tout est réuni pour permettre aux stagiaires de mettre en pratique leurs connaissances en conditions réelles de chantier.
Mais, parce que toutes les entreprises de construction ne peuvent pas se déplacer jusqu’à son site à Bettembourg, l’IFSB exporte son savoir-faire et va directement à la rencontre des entreprises, notamment celles qui se situent dans le nord du pays. L’Institut étend précisément sa zone de formation en dispensant des formations construction et sécurité à Mersch. Plus de sites de formations, c’est plus de proximité, mais aussi plus possibilités d’améliorer ses compétences.

La stratégie pédagogique de l’IFSB repose aussi sur une écoute permanente des besoins du secteur de la construction.

Nous avons par exemple identifié un réel besoin de formation au niveau des métreurs, des calculateurs/deviseurs, des chefs de chantier ou des conducteurs de travaux. Ces métiers ne sont hélas pas suffisamment pris en compte dans la formation initiale et, bien souvent, c’est « sur le tas » que ces personnes apprennent leur métier. C’est pour remédier à cet état de fait que l’IFSB a créé la Luxembourg Smart Construction Institute (LUSCI), qui propose déjà depuis plusieurs années des formations de moyenne ou longue durée spécifiquement axées sur ces métiers. Plus technique encore, la LUSCI propose des spécialisations : « auscultation et réparation des ouvrages en béton » ou « conducteur de travaux et concepteur de construction en bois », validées par des diplômes d’université ou de haute école. Enfin, les nouvelles demandes comme le LEAN Management, le BIM, l’économie circulaire ou, dernièrement, l’agriculture urbaine (urban farming) sont étudiées attentivement et des formations adaptées sont proposées aux entreprises mais aussi aux architectes, aux ingénieurs et aux administrations qui en auraient besoin.

Un secteur en mutation auquel il faut se préparer

Selon l’ONU, nous serons bientôt 2,5 milliards de personnes de plus à vivre dans les villes d’ici 2050. Il va falloir faire face à de nouvelles demandes en matière de logements, mais aussi revoir nos techniques de construction pour répondre à ces nouveaux besoins. Il est donc primordial d’améliorer la productivité de la construction et de la rénovation et de repenser le processus constructif dès sa conception. Un des moyens pour y parvenir pourrait venir de la robotisation, de la digitalisation ou encore de l’industrialisation des opérations sur site. Mais cette transition numérique qui impacte directement notre secteur ne pourra se faire sans une mutation nécessaire des métiers et des compétences.

Le digital arrive donc sur chantier et il faut s’y préparer ! Il convient non seulement de savoir exploiter les nouvelles technologies, mais aussi les accueillir de manière intelligente, car leur arrivée sur chantier est une réalité, qui génère des transformations profondes des activités de travail et qui implique la redéfinition des professions existantes, l’émergence de nouveaux métiers, mais aussi de nouvelles compétences.

C’est pourquoi l’IFSB fait évoluer ses formations et développe une véritable stratégie digitale qui intègre les nouvelles technologies au sein de son processus de formation. Par exemple, les engins de chantier qui sont au service des stagiaires sont dotés de systèmes de guidage GPS, tout comme les cannes topographiques, permettant ainsi de réaliser des positionnements de points d’implémentation ou de références sur chantier et d’avoir une plus grande précision des données. De même, au travers de serious games, l’IFSB propose aux stagiaires de s’immerger dans des chantiers virtuels pour identifier les risques et savoir s’y préparer, au moyen de casques de réalité virtuelle.

La stratégie de digitalisation de l’IFSB se retrouve donc dans les formations qu’il dispense mais aussi au sein même son processus de gestion. Preuve en est son site web, véritable plateforme digitale pour la gestion des formations. Inscription en ligne, suivi des salariés et des inscriptions, historique et statistiques actualisées en temps réel, il intègre des fonctionnalités inédites, permettant aux entreprises de bénéficier d’un véritable outil d’aide à la décision et de gestion, intégrant même un plan de formation personnalisé.

C’est à travers cette vision de la « construction 4.0 » que l’IFSB se positionne comme un véritable disrupteur de la formation, conscient que la « ré-évolution » actuelle de notre secteur qui impacte tous ses acteurs ne pourra se faire sans un accompagnement et une mutation des compétences, les entreprises désirant conserver leur compétitivité ne pouvant ignorer plus longtemps les potentiels des nouvelles technologiques pour nos chantiers et nos métiers.

Bruno Renders
Mélanie De Lima

NEOMAG#23
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Publié le jeudi 29 août 2019
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