L'électrique ne branche pas les luxembourgeois : trop ou pas assez borné ?

L’électrique ne branche pas les luxembourgeois : trop ou pas assez borné ?

Pourtant écologiques, économiques et parfaits pour le territoire grand-ducal et sa superficie, les véhicules électriques peinent à se faire une place sur les routes luxembourgeoises. En enquêtant auprès de constructeurs et d’internautes, nous avons trouvées quelques pistes de réponses.

ZOE est une petite citadine de 4,08m de long pour 1,94m de large dotée d’un moteur électrique de 88ch/65kWh au couple 25 m/kg. Pourtant « très attendue », selon Séverine Watrin, responsable marketing chez Renault Luxembourg, ZOE peine a séduire.

Arrivée au Luxembourg en juin dernier, seule une trentaine emprunte nos routes et il est peu probable que la cinquantaine de modèles vendus soit atteinte d’ici décembre. En effet, si les chiffres sont bons pour un début, il y a fort à parier que cet engouement ne soit dû qu’à sa nouveauté, preuve en sont les chiffres presques identiques réalisés par ses autres cousines électriques. Chez Citroên, les ventes de C-Zero sont « en dessous des attentes et des objectifs gouvernementaux », confie Michel Braquet, gérant de l’Etoile Garage Luxembourg, qui nous apprend que, disponibles depuis 2011, 25 C-Zero circulent actuellement sur les routes grand-ducales : 24 ont été achetées en 2012, 1 en 2013. Pour la Nissan Leaf, on dénombre une quinzaines de modèles vendus.

Et si l’électrique à tant de mal à séduire au Grand-Duché, et même en général, c’est d’abord et avant tout à cause de leur faible autonomie.

Pas assez borné pour se brancher

Considéré, pour les voitures diesel ou essence, comme un moyen de drague, le coup de la panne ne semble pas du tout faire rire lorsqu’il s’agit de voitures électriques ! Il faut dire qu’avec une autonomie ne dépassant pas les 150km pour la plupart des modèles et une absence encore trop béante de bornes de recharges, rien n’est fait pour rassurer.

Actuellement, au Luxembourg, seule une trentaine de bornes ont déjà été installées, que ce soit dans les parkings de certaines entreprises (comme pour les P&T), de centres commerciaux (Cactus) ou chez les constructeurs eux-mêmes (sept garages Renault proposent des bornes 24h/24, 7j/7) et toutes sont gratuites (sauf la borne Total inaugurée début juillet). Ces chiffres étant en constante augmentation puisque « de nouvelles bornes sont installées presque tout les mois par le gouvernement pour qui c’est une priorité ».

Electrique et chauvinisme

Cependant, quand bien même il y aurait autant de stations de recharge que de stations essence, toutes les voitures ne pourraient pas s’y brancher, les prises et voltages différant selon certains modèles. ZOE, par exemple, ne peut être rechargée à la borne Total qui ne peut faire le plein que de C-Zero, iOn (Peugeot) ou Leaf.

L’électrique est aussi un peu chauvine ! Non seulement toutes les voitures électriques ne peuvent pas être rechargées par n’importe quelles bornes, mais en plus elles ne peuvent pas se brancher à l’étranger. Les normes, les voltages, tout change lorsque l’on passe de l’autre côté de la frontière car les bornes ne sont pas harmonisées. Comme pour pouvoir brancher notre séche-cheveux lorsque l’on part en Angleterre, il faut alors investir dans des adaptateurs. Plutôt fâcheux pour le Luxembourg qui acceuille chaque jour des milliers de frontaliers. Et difficile à comprendre pour nous autres européens a qui l’on a appris la libre circulation.

Dans la suite de notre série L’électrique ne branche pas les luxembourgeois , Infogreen analyse le contexte grand-ducal ainsi que l’épineux problème du prix de ces bijoux écologiques. Pour finir sur des notes plus optimistes, découvrez Twizy, la seule électrique qui fonctionne vraiment bien !

Photos ©Florie Colarelli

 

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Publié le jeudi 1er août 2013
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