« Je n'ai pas peur d'apprendre »

« Je n’ai pas peur d’apprendre »

Ce mercredi, Life Project 4 Youth lançait son action « Regards croisés sur l’inclusion des jeunes » via une conférence sur le thème « L’importance du projet de vie ». Deux autres sont déjà programmées. L’occasion d’écouter des témoignages de personnes de terrain, mais également de jeunes qui ont pu rebondir à la suite d’une formation qui leur a ouvert les yeux sur leurs perspectives. Un événement, en collaboration avec Infogreen.lu et modéré par Frédéric Liégeois.

Pour se lancer dans la vie professionnelle, il faut être armé de patience, de détermination et de conviction. Malheureusement, une grande majorité de jeunes ne disposent pas d’un tel bagage. Ou tout simplement, n’ont pas vraiment de perspectives claires. Ils font partie de la classe baptisée « NEET », pour Not in Education, Employment or Training (« ni étudiant, ni employé, ni stagiaire ») qui trouve son origine en Angleterre. Il s’agit d’une classification sociale d’une certaine catégorie de personne inactive. Elle concerne principalement des adolescents introvertis qui ne sont pas insérés dans le système éducatif, mais aussi des adultes coupés de toute vie sociale, et renfermés sur eux-mêmes.

Selon Ariane Toepfer, de Youth & Work, « beaucoup de jeunes, soutenus par notre association, ont peur de l’avenir. Ils ont d’ailleurs un sentiment de stagnation au début de leurs formations en nos murs. Ils sont assez déstabilisés car ils manquent de sens et de but dans la vie. L’étape de l’adolescence est, selon moi, importante car elle permet de développer son avenir sur le long terme, ainsi qu’une identité personnelle propre. »

Deux jeunes, passés par Youth & Work, ont également apporté leurs témoignages. « Avant d’intégrer le programme, j’ai rencontré beaucoup de difficultés sur le plan familial », a expliqué Ruben (20 ans). « J’avais besoin d’aide pour me reconstruire et retrouver une certaine confiance en moi. Je pense que beaucoup de jeunes éprouvent des difficultés pour se confier. Or, c’est très important d’être conseillé par des experts. C’est ma tante qui m’a convaincu de suivre une formation pour ensuite trouver du travail. Et je ne le regrette vraiment pas. »

Même discours pour Ursula (28 ans). « Après ma sortie de l’école, j’ai d’abord tenté de gérer seule ma carrière professionnelle. Mais les nombreux défis n’ont jamais abouti. C’est pour cette raison qu’2019, j’ai décidé de prendre soin de moi et non de ma carrière. Je me suis donc lancé dans un BTS. Grâce à ces cours et aux nombreux conseils, je sais qu’aujourd’hui, je suis prête et surtout, que je n’ai pas peur d’apprendre ! »

Un choix professionnel réfléchi

Une conférence pour le moins intéressante où chaque intervenant a mis en avant les efforts de chacun afin d’améliorer l’intégration des jeunes, une action collective de la communauté pour leur ouvrir des perspectives d’avenir, mais également pour diminuer leur présence dans les statistique du chômage.

Se sont relayés au micro des experts dans leurs domaines :

  • Patrick Thill (chercheur en sciences sociales et politiques au LISER) qui a évoqué le chômage des jeunes en Europe dans un contexte de crise, les enjeux et dynamiques ;
  • Jeanne Gailly (ex-coach dans un centre LP4Y à Jakarta) qui a mis en avant l’importance du projet de vie et de l’écosystème, les clés d’une intégration réussie ;
  • Catherine Verdier (Fondatrice de Psyfamille, psychologue, thérapeute, analyste pour enfants et adolescents) qui a donné un avis pertinent sur le décrochage.
  • Ariane Toepfer, (coach et gérante de Youth & Work) s’est exprimée sur comment initier et tenir compte du projet de vie d’un jeune NEET.

La carte blanche de Michel Reckinger, président de l’Union des Entreprises luxembourgeoises, a ponctué cette première conférence. « Il est important que les jeunes connaissent le monde du travail avant de quitter l’école, via des stages et des visites d’entreprises présentes dans les différents domaines. Je suis en faveur d’une orientation scolaire dès le plus jeune afin que l’arrivée dans le monde du travail résulte d’un choix réfléchi et non du pur hasard. Les formations professionnelles sont également importantes. Elles ne doivent pas incarner un facteur de coûts, mais un facteur de productivité. Le monde économique a besoin des jeunes pour se développer. »

La prochaine réunion, programmée le 16 juin, aura pour thème « L’inclusion professionnelle, un investissement ». Pour revoir cette conférence, vous pouvez vous rendre sur la page YouTube.

Programme détaillé des futures conférences et ateliers : www.agora4youth.lu

Compte-rendu de Sébastien Yernaux

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Publié le jeudi 20 mai 2021
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