Consom'acteur, Holmes ? Alimentaire, mon cher Watson !

Consom’acteur, Holmes ? Alimentaire, mon cher Watson !

« Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’en achètent plus pour que ça se vende pas »
(Coluche)

« Que ton aliment soit ta seule médecine ! », aurait dit Hippocrate. Force est de constater que, depuis l’explosion des industries agro-alimentaires et autres visions des productions intensives, les notions d’alimentation, de santé et de qualité ont pu faire le grand écart. Et si tout était question d’alternative, de bonne information, de responsabilité de chaque maillon de la chaîne, de la production à la consommation ?

Un concept a fait son chemin, un mot-valise formé de « consommateur » et « acteur ». Le consom’acteur, c’est une personne qui, à la fois, reçoit et crée des informations, des activités ou des biens. C’est le contraire du client passif, prêt à avaler – au propre comme au figuré – n’importe quoi, pourvu que ça aille vite, que ce soit moins cher, que ça comble un besoin – même créé de toutes pièces – que ça flatte quelques instincts allant au-delà de la survie… Le marketing l’a bien compris qui, dans son « Intelligence Client », s’appuie sur l’évolution des comportements des consommateurs, recherchant aujourd’hui une ultra-personnalisation des services et une interactivité avec les marques.

Justement, c’est le consommateur qui a la main. À lui de choisir. Et le choix du client-roi est, par définition, souverain. « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’en achètent plus pour que ça se vende pas », plaisantait Coluche. Sérieusement au fond. Un consom’acteur se donne le choix, le droit d’être informé correctement. Il est sensible à sa consommation, et pas uniquement alimentaire. Il voit plus loin que le produit, il voit son cycle de vie et de renaissance. Il évite le gaspillage et privilégie les circuits maîtrisés. Il s’intéresse aux origines, aux matières premières, aux producteurs, à la transformation, à l’éthique, à la logistique, à la distribution, à l’emballage… Bref, il a des convictions et, souvent, les partage avec les professionnels de sa filière de prédilection.

L’information est une clé. Le contrôle, les garanties, les labels, en sont d’autres. Il ne faut pas tout mélanger, mais on peut observer les tendances, les comprendre sans nécessairement y adhérer, les adopter mais en connaissance de cause. Bio, végétarien, local, fairtrade, « made in Luxembourg (ou ailleurs) », vegan, responsable, sain, en vrac, de saison, certifié, sans conservateur ajouté, sans gluten… Les options sont multiples et, peut-être, pas exclusives à qui s’informe pour agir bien et consommer juste.

Que l’on parle de se nourrir ou plus généralement de bonnes pratiques, l’idéal c’est la qualité recherchée. On peut la trouver au-delà des étiquettes à mettre sous la loupe. Et si chacun était son propre enquêteur pour éclairer ses choix ? « Consom’acteur, Holmes ? Alimentaire, mon cher Watson ! »

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Alain Ducat

Article
Publié le lundi 23 mars 2020
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