Alimentaire : Un goût prononcé pour des pratiques responsables

Alimentaire : Un goût prononcé pour des pratiques responsables

Pour l’IMS, la consommation alimentaire doit entrer dans une logique durable, du citoyen consommateur à l’entreprise qui met une cantine à disposition de ses employés.

Les débats sur l’alimentaire cristallisent de nombreuses passions car ils touchent au cœur des préoccupations des citoyens. Au menu des discussions : des thèmes aussi variés que l’accès à l’alimentation pour tous, la santé, la protection de la biodiversité, la raréfaction des ressources, ou encore la stimulation de l’économie locale. Le dissensus est alimenté par l’implication de multiples acteurs, des producteurs aux consommateurs, en passant par les restaurateurs, les grands groupes industriels, les grossistes ou encore les distributeurs.

La question de l’alimentaire est vaste puisqu’elle impacte les trois piliers de la RSE

Le pilier environnemental est largement ébranlé par les menaces liées aux nouveaux modes de consommation et de production. Nous mangeons toujours plus de protéines animales et, dans un contexte de mondialisation des échanges, certains produits ont parcouru des milliers de kilomètres avant de finir dans nos assiettes. Pour exemple, l’empreinte carbone d’un kilo de viande de bœuf provenant d’Amérique du Sud équivaut à un parcours de 1.600 km en voiture et il aura fallu 15.000 litres d’eau pour le produire.

Aussi, les pratiques intensives et l’utilisation accrue d’intrants agricoles qu’elles requièrent sont largement en cause avec des dommages majeurs sur notre écosystème. Les modes de production sont certes au cœur des débats mais c’est l’ensemble du cycle de vie des produits qui est en cause. Concrètement, les emballages, l’acheminement, la réfrigération, la gestion des périmés et invendus, le recyclage des déchets, les comportements des consommateurs mais aussi des producteurs, distributeurs ou restaurateurs sont désormais au centre de toutes les attentions. Le volet social est aussi très présent dans les discussions.

L’accès à l’alimentation pour tous est une préoccupation de premier ordre. Les derniers chiffres d’Eurostat montrent que près d’un quart de la population européenne est actuellement menacé de pauvreté ou d’exclusion. Une question se pose : comment faire face à la faim qui s’installe dans nos sociétés d’abondance ? Sur le plan de la santé, la crise de la vache folle en 1996 a marqué les esprits et constitué une césure, invitant au principe de précaution et à plus de traçabilité pour répondre aux exigences sanitaires. Aussi, surpoids, obésité, maladies cardiovasculaires, allergies sont les corollaires de notre diète moderne et représentent un coût majeur pour notre société.

Enfin, le volet économique reste au cœur des préoccupations. Face à la mondialisation des échanges, le principe de responsabilité interroge à plusieurs titres : comment éviter le déclin économique des producteurs locaux et valoriser les terroirs proches ? Comment assurer des conditions de vie décentes aux producteurs d’aliments exotiques des pays en développement ? Comment éviter la perte économique liée à la disparition de certaines espèces et terroirs et sécuriser ses ressources ? Enfin, comment limiter le gaspillage alimentaire qui impacte aussi bien le pouvoir d’achat des consommateurs que les revenus des producteurs ?

Des ingrédients pour de meilleures pratiques

Face à ces enjeux, les initiatives se multiplient. Ainsi, les mouvements Slowfood, Euro-Toques ou encore la campagne de SOS Faim « Changeons de menu » sensibilisent et invitent à des pratiques plus responsables. Les circuits courts sont de plus en plus valorisés et le succès des « paniers » permet aux consommateurs et producteurs de se retrouver autour de valeurs communes, répondant ainsi au besoin croissant de transparence sur l’origine et le mode de production des aliments.

De leur côté, les géants de l’alimentaire adaptent peu à peu leurs stratégies sous l’impulsion de leaders tels Starbucks et sa politique de soutien aux producteurs de café ou encore Danone qui bouscule son business model pour « apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre ».

Mais cette approche responsable ne se limite pas aux entreprises du secteur alimentaire : les organisations sont également concernées lorsqu’elles proposent une cantine à leurs salariés ou organisent une réception. La sélection des prestataires et des menus se doit d’être un choix éclairé. Gestion des déchets, provenance des produits, plats végétariens ou biologiques sont au menu des discussions. Afin de guider les organisations dans leur politique d’achats alimentaires responsables, IMS Luxembourg a publié un guide pratique à l’attention de ses membres, première publication abordant le sujet de la restauration d’entreprise. Chaque organisation peut agir en fonction de la spécificité de ses activités et de son environnement. À cet égard, la bonne pratique des hôpitaux Schumann quant à leur gestion des déchets alimentaires et la redistribution aux plus nécessiteux est particulièrement inspirante.

À sa manière, chaque acteur économique se doit de contribuer à un alimentaire durable.

Extrait d’un article issu du magazine IMS, Sustainability MAG#1
Dossier du mois Infogreen « De la Terre à l’assiette »

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Publié le lundi 4 février 2019
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