Syrie : Les médecins se battent pour sauver des vies dans les enclaves assiégées et bombardées

Syrie : Les médecins se battent pour sauver des vies dans les enclaves assiégées et bombardées

« Les hôpitaux qui sont encore en activité dans les zones assiégées sont confrontés à tous les problèmes qu’une situation extrêmement critique engendre », dit Pierre Boulet-Desbareau, coordinateur des opérations MSF en Syrie. 

« Nous ne sommes pas en capacité d’intervenir directement dans ces zones, mais nous soutenons, autant que nous le pouvons, le personnel médical sur place. La situation en Syrie est très difficile à décrire. Lorsque nous pensons que la situation ne peut pas empirer, celle-ci continue pourtant à se détériorer ... »

Cela fait des semaines que les zones assiégées de la région rurale de la Ghouta orientale, près de Damas, sont touchées par des bombardements quasi-quotidiens. Le jeudi 5 février, une soixantaine de raids aériens ont été signalés dans la région. Deux centres médicaux ont été touchés et le personnel et les patients ont été évacués. Le 8 février, un infirmier a été tué alors qu’il se rendait à l’hôpital. Les centres médicaux que Médecins Sans Frontières soutient dans la région ont pris en charge des centaines de blessés. Les contacts quotidiens que nous entretenons avec ces structures médicales nous permettent de continuer à recueillir des données médicales pour mieux comprendre les besoins, alors même que les bombardements se poursuivent et ont des conséquences catastrophiques.

Le vendredi 23 janvier, un raid sur un marché bondé a provoqué une crise majeure. Les hôpitaux de fortune soutenus par MSF dans la région de la Ghouta orientale ont pris en charge 147 blessés, dont la moitié avait besoin d’une opération. Parmi ces blessés, on dénombrait vingt enfants. 

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« Le mois dernier, la situation dans les enclaves assiégées de la région de Damas est devenue totalement catastrophique »,  explique Pierre Boulet-Desbareau. « Les hôpitaux que nous soutenons sont dépassés par le nombre de patients, et les demandes d’approvisionnement médical ont monté en flèche. Les bombardements massifs du 5 février et le raid qui a frappé un marché bondé le 23 janvier sont particulièrement atroces. Mais ces attaques sont loin d’être des cas isolés – elles s’inscrivent dans le climat de violence extrême que nous observons aujourd’hui. À distance, nous faisons notre possible pour aider les médecins syriens qui prennent en charge directement les victimes de ces attaques et tentent de dispenser des soins de santé de base. Mais, en de telles circonstances, il est extrêmement difficile d’assurer le bon fonctionnement de ces centres. »  

Outre les quatre structures médicales que MSF parvient encore à maintenir dans ce pays confronté à une terrible guerre et une grande instabilité, l’organisation médicale a développé un programme de soutien d’urgence pour appuyer les médecins dans plus de 100 structures de santé. Ces hôpitaux et centres de santé sont opérationnels, bien que MSF ne soit pas présente sur place. Nous assurons un soutien matériel et organisons des formations à distance pour aider les hôpitaux à faire face à des situations médicales extrêmes. De plus en plus, nous sommes amenés à donner la priorité aux structures situées dans les zones assiégées. Depuis deux ans, l’équipe de MSF est en contact permanent avec le personnel médical syrien - une fois par semaine dans tous les cas, et souvent une fois par jour - alors que les médecins et les infirmiers tentent désespérément de continuer à soigner les patients.

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Contact presse
Christophe Hebting, Communication & Press Manager

christophe.hebting@luxembourg.msf.org

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Publié le jeudi 26 février 2015
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