Performance économique et performance environnementale progressent ensemble

Performance économique et performance environnementale progressent ensemble

L’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg propose une mesure de la productivité totale "verte" qui tient compte des externalités négatives due à la pollution par émission de CO2.

Dans cette étude, publiée comme working paper de l’Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg (STATEC), les auteurs, Dr Michel Prombo et Dr Anne Dubrocard, mettent en œuvre plusieurs méthodes de calcul basées sur des techniques d’enveloppement des données appliquées à 15 pays de l’Union européenne et aux États-Unis observés de 1995 à 2011.

Lorsque la pollution est prise en compte, le Luxembourg gagne une place tandis que les États-Unis en perdent 12 !

Les classements des pays selon leur performance en matière de gain de productivité sont modifiés lorsque l’environnement est pris en compte à travers la production non désirée d’émission de CO2. Les hypothèses retenues pour modéliser les rendements d’échelle ou l’évolution du progrès technique modifient également les classements traditionnels en termes de productivité totale des facteurs. En comparant systématiquement les pays sur une liste de critères, apparaît un classement des classements, dans lequel le Luxembourg se taille la 4e place, ex-aequo avec la Belgique et précédé par la Suède, la Finlande et l’Allemagne.

Au Luxembourg, le progrès technique est le principal moteur de la croissance de la productivité jusqu’en 2000

En règle générale, la productivité totale des facteurs est aussi à la source du niveau de vie d’un pays. Elle englobe donc la part de la croissance de la productivité imputable à des facteurs immatériels, tels le progrès technique ou l’innovation organisationnelle. Cette productivité est ici mesurée en tenant compte des effets externes négatifs induits par le processus de production se distingue entre le progrès technologique et l’efficience technique. L’étude montre qu’au Luxembourg, le progrès technique est le principal moteur de la croissance de la productivité jusqu’en 2000. Ensuite, les pertes d’efficacité expliquent le recul de la productivité en 2001, puis à nouveau depuis 2008.

- 1

Le graphique montre l’indice de base, sans CO2, qui est un indice de Malmquist simple, ainsi que les indices de de Malmquist-Luenberger et de Malmquist-Luenberger Séquenciel qui reposent sur l’utilisation des fonctions distance directionnelles, prenant en compte le CO2.

L’approche proposée dans cette contribution, prolongeant des études antérieures du STATEC, utilise la programmation linéaire et les fonctions distance directionnelle développées dans un nouveau module du logiciel R pour mesurer la productivité totale des facteurs et ses composantes. L’approche séquentielle retenue est particulièrement intéressante dans le cas du Luxembourg. Si l’on admet qu’un niveau de production atteint par le passé fait partie de l’ensemble des productions atteignables dans les périodes ultérieures, alors une détérioration observée pour le Luxembourg peut aussi être imputable à une baisse d’efficacité technique.

Communiqué par le Statect / Photo ©

Article
Article
Publié le vendredi 8 août 2014
Partager sur
Nos partenaires