GES : l'agriculture est aussi coupable !

GES : l’agriculture est aussi coupable !

Les émissions de gaz à effet de serre issues de l’agriculture, des forêts et des pêches ont quasiment doublé au cours des cinquante dernières années et pourraient continuer à augmenter de 30% d’ici 2050, si les efforts pour les réduire ne sont pas intensifiés, selon de nouvelles estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture publié vendredi 11 avril dernier.

Le vendredi 11 avril dernier, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a publié, pour la première fois, ses propres estimations mondiales des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues de l’agriculture, de la foresterie et d’autres utilisations des terres contribuant ainsi au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).

Les émissions de l’agriculture et de l’élevage sont passées de 4,7 milliards de tonnes d’équivalent CO2 en 2001 à plus de 5,3 milliards de tonnes en 2011, soit une hausse de 14%, traduisant essentiellement une expansion des productions agricoles totales dans les pays en développement.

Les émissions nettes de gaz à effet de serre dues aux changements d’affectation des terres et à la déforestation ont affiché un recul de près de 10% au cours de la période 2001-2010, soit en moyenne 3 milliards de tonnes d’équivalent CO2/an, grâce à une baisse de la déforestation et une hausse des volumes de carbone atmosphérique piégés dans de nombreux pays.

Dans le même temps, quelque 2 milliards de tonnes équivalent CO2/an ont été absorbées par les puits de carbone forestiers.

La fermentation entérique : première responsable

Les données de la FAO basées sur les rapports des pays montrent que si ces émissions continuent à croître, elles augmentent moins que les émissions de combustibles fossiles d’autres secteurs, de sorte que la part du secteur de l’agriculture, de la foresterie et d’autres utilisations des terres sur le total des émissions anthropiques est en recul.

La première source d’émissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture est la fermentation entérique, c’est-à-dire le méthane provenant des rots et flatulences issus de la digestion des ruminants. Elle représentait 39% des émissions totales de GES du secteur en 2011, et a augmenté de 11% entre 2001 et 2011.

Les émissions issues de l’application d’engrais synthétiques représentaient 14% des émissions agricoles (725 millions de tonnes équivalent CO2) en 2011. C’est la source d’émissions agricoles qui augmente le plus rapidement (environ 37% depuis 2001).

Les émissions de méthane dans les rizières représentent 10% du total des émissions agricoles, et les feux de savane 5%.

En 2011, 45% des émissions de gaz à effet de serre liées à l’agriculture ont eu lieu en Asie, suivie des Amériques (25%), de l’Afrique (15%), de l’Europe (11%) et de l’Océanie (4%), selon les données de la FAO. Cette répartition régionale est restée relativement stable au cours de la dernière décennie. En 1990 toutefois, la contribution de l’Asie au total mondial était inférieure (38%), tandis que celle de l’Europe était beaucoup plus importante (21%).

Communiqué par la FAO / Photo ©fedi sur Pixabay

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Publié le mercredi 16 avril 2014
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