2017, pour une transition énergétique au service de la compétitivité !

2017, pour une transition énergétique au service de la compétitivité !

Face aux défis économiques, sociaux et environnementaux actuels fixés par l’Union européenne, le Luxembourg se trouve à un carrefour qui appelle une évolution profonde de son modèle énergétique. Il s’agit non seulement de préserver notre environnement, de mettre en place une démarche d’utilisation rationnelle de l’énergie, mais aussi de réduire notre dépendance énergétique.

Rencontre avec Benoît Martin, responsable opérationnel au sein de l’agence sectorielle luxembourgeoise de l’efficacité énergétique des bâtiments COCERT

Le secteur du bâtiment est particulièrement touché par ces nouvelles directives. Il représente en effet 40 % de la consommation d’énergie totale de l’Union européenne. Il présente de fait un enjeu crucial en matière d’adaptation au changement climatique. Cette transition énergétique offre l’opportunité aux entreprises de la construction de s’interroger sur l’avenir de leur secteur et sur les évolutions à prévoir en termes de main-d’œuvre, de compétences, d’adaptabilité pour répondre efficacement aux nouvelles exigences. Mais sont-elles prêtes ?

« L’Union européenne s’est fixé, à travers le Plan climat-énergie, l’objectif 20-20-20, c’est-à-dire : 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, 20 % de réduction d’émission de CO2, 20 % d’augmentation de l’efficacité énergétique d’ici 2020. La transposition luxembourgeoise de cette directive donne lieu à un défi national important, celui de réduire la consommation énergétique de tous les nouveaux bâtiments d’habitation. Ils doivent précisément avoir une consommation d’énergie quasi nulle à l’horizon 2017 », explique Benoît Martin, responsable opérationnel de COCERT.

Afin de garantir la constructibilité de bâtiments d’habitation NZEB ou Nearly Zero Energy Building, à des conditions économiques comparables, indépendamment de leur emplacement géographique, il s’avère utile d’adapter la méthodologie de calcul sans toutefois affecter l’ambition globale. En effet, la méthodologie de calcul de base qui a été mise en vigueur en 2008 reste d’application. Il est cependant prévu d’adapter la méthodologie en introduisant le concept du bâtiment de référence par analogie à la méthodologie utilisée pour les bâtiments fonctionnels (figure 1).

Figure 1
Figure 1 - 1

Benoît Martin l’affirme : « pour préparer tous les acteurs du secteur de la construction aux nouvelles exigences en matière de performance énergétique des bâtiments, il est indispensable que la réglementation pose des objectifs clairs. Les acteurs concernés pourront ainsi appréhender les développements futurs et acquérir les compétences nécessaires à la planification et à la réalisation de constructions énergétiquement plus efficace. Par ailleurs, le Luxembourg, dans sa volonté d’être chef de file, a anticipé la réglementation européenne de près de quatre ans. Il pourra ainsi saisir l’opportunité de devenir un pôle de compétences en matière de performance énergétique des bâtiments » (figure 2).

Figure 2
Figure 2 - 1

« Ces changements sont certes bouleversants et peuvent de prime abord paraître contraignants, mais le secteur s’y prépare depuis plusieurs années déjà, notamment grâce à des centres de formations, comme l’Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment, qui informent et accompagnent les entreprises dans ces évolutions. Notre agence COCERT accueille favorablement ce nouveau règlement grand-ducal. Nos études démontrent que le standard de la construction au Luxembourg est déjà très ambitieux et constitue l’optimum écologique », souligne Benoît Martin. Selon lui, « la dernière décennie, forte en évolutions, a montré la flexibilité et l’adaptabilité du secteur de la construction. On lui a en effet demandé de rendre ses bâtiments plus efficaces énergétiquement de près de 50 % en moins de 10 ans, et ainsi de diviser par deux sa consommation énergétique. La flexibilité, mais aussi la formation, représentent donc des piliers indispensables pour améliorer ses compétences, faire évoluer son savoir-faire et ainsi appréhender au mieux ces changements ».

Mélanie De Lima

Source : NEOMAG

Consultez en ligne NEOMAG #01 octobre 2016

© NEOMAG - Toute reproduction interdite sans autorisation préalable de l’éditeur

Article
Article
Publié le mercredi 26 octobre 2016
Partager sur
Avec notre partenaire
Nos partenaires