UrbanLoop : le transport flexible avance

UrbanLoop : le transport flexible avance

Il n’y a pas que le milliardaire-inventeur américain Elon Musk qui s’intéresse au système « urban loops ». Le concept éponyme développé en Lorraine prend bel et bien forme : parti d’un projet d’étudiants nancéiens, il s’est mué en entreprise qui œuvre pour une nouvelle mobilité et une ligne expérimentale est attendue à Tomblaine d’ici quelques mois.

UrbanLoop à la française est né en 2017 à Nancy. C’est un très prometteur système de transport en commun urbain, en site propre, entièrement automatisé. Il se veut durable et même rentable, en poursuivant l’objectif de décongestionner la circulation, en déviant sur ses voies une partie du trafic routier. Il appartient à la catégorie des PRT (personal rapid transit), c’est-à-dire un système de transport de point à point, sans attente ni arrêt intermédiaire ou correspondance.

Porté par une entreprise désormais, il réunit plusieurs acteurs académiques de l’Université de Lorraine en collaboration (public-privé) avec la ville de Nancy et la Métropole du Grand Nancy. Et il entre dans une phase très concrète, puisque le concept sera bientôt testé, grandeur nature, sur un site dédié à son expérimentation, à Tomblaine.

Un projet estudiantin qui a bien « roulé »

Né d’un « simple » projet étudiant à l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy (ENSEM), UrbanLoop agglomère aujourd’hui des étudiants, ingénieurs, chercheurs et entrepreneurs de l’ENSEM, de l’École nationale supérieure des mines de Nancy, Télécom Nancy, l’École nationale supérieure de géologie, l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz, l’École supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction de Metz, l’École nationale supérieure en génie des systèmes et de l’innovation, Polytech Nancy, le Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (LORIA), le Centre de recherche en automatique de Nancy (CRAN), le Groupe de recherche en électrotechnique et électronique de Nancy (GREEN) ou encore l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA), qui collaborent sur les différents domaines abordés.

Mais des doctorants de Normale Sup Paris ou de l’Université de Cincinnati sont aussi en lien avec les pionniers lorrains…

Taille réelle

Dans la lignée des idées poursuivies par le milliardaire-inventeur américain Elon Musk (avec les urban loops et les plateformes hyperloop), UrbanLoop est basé sur un réseau formant des boucles interconnectées. Sur des rails circulent des capsules autonomes, propulsées par des moteurs électriques alimentés par le rail en « très basse tension de sécurité » (TBTS).

Ces capsules accueillent un ou deux passagers, une personne à mobilité réduite avec sa chaise, un cycliste avec son vélo, par exemple. Le réseau, qui promet la flexibilité et une nouvelle mobilité douce intermodale, alternative à la voiture en ville, se matérialise en tubes, enterrés, posés au sol ou suspendus.

En 2019, le concept est sorti des labos, en « taille réelle », avec la construction de capsules pour le démarrage des essais - une boucle de 300 m de long, avec une station, pour la circulation de 3 capsules autonomes, sur le campus de Nancy-Brabois. Un « Circuit de qualification de formation et de démonstration » (CQFD) comprenant 3 boucles, 4 stations et un réseau de capsules est prévu en 2021, sur un espace de 5ha, à Tomblaine, avec l’appui de la Métropole du Grand Nancy, où l’on imagine une mise en œuvre.

Le projet vise la commercialisation, ciblant des villes et zones périurbaines moyennes, à l’horizon 2024. Ce volet est porté depuis 2019 par la société par actions simplifiée (SAS) Urbanloop pilotée par Jean-Philippe Mangeot, directeur du projet initial. L’intérêt de grands groupes et quelques levées de fonds prometteuses entretiennent un certain optimisme quant au développement de l’affaire... à suivre.

Alain Ducat

Images et documents vidéos : Université de Lorraine/UrbanLoop

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Publié le mercredi 13 janvier 2021
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