Une seconde vie pour le jean et le cuir

Une seconde vie pour le jean et le cuir

Risaïkourou signifie recyclage en japonais. C’est aussi le nom que Shirley Dewilde, styliste formée à Bruxelles, a choisi pour la ligne d’accessoires réalisés à partir de vêtements existants qu’elle a créée en 2015. Une ligne labellisée Made in Luxembourg par la Chambre des Métiers.

Sortir du circuit d’achat traditionnel, donner une seconde vie à des vêtements et matières en les découpant, en les déstructurant et en les détournant pour en faire des créations originales, telle est l’impulsion à l’origine de la marque Risaïkourou.

C’est il y a un peu moins de 10 ans que Shirley Dewilde a eu le déclic, alors qu’elle travaillait pour une ressourcerie namuroise dont les responsables ont eu l’envie de lancer une collection de vêtements faits à partir de matériaux de récupération. La styliste utilisait alors des textiles comme le chanvre, le lin ou le coton qui, bien qu’étant naturels et bio, avaient le désavantage d’avoir beaucoup voyagé pour arriver jusqu’à son atelier. « Je restais d’une manière ou d’une autre dans cette forme de consommation qui me convenait de moins en moins. Si je voulais diminuer mon impact environnemental, il fallait aussi que je réduise mon empreinte carbone », explique-t-elle. Elle s’est donc tout de suite enthousiasmée pour cette idée et, depuis, n’a plus acheté le moindre mètre de tissu pour réaliser ses créations.

Le 2e déclic est apparu quelques années plus tard. En plus de créer elle-même des modèles avec des tissus de seconde main, Shirley donne des cours d’upcycling au cours desquels elle essaie de sensibiliser les participants au non-achat de vêtements neufs. « J’ai été fort étonnée de me rendre compte que les gens étaient prêts à acheter des fripes ou des vêtements alternatifs, mais qu’ils étaient freinés dans leur élan car ils ne savaient pas où en trouver », raconte la cré-actrice, « C’est aussi en partie pour pouvoir leur offrir cette possibilité que j’ai créé Risaïkourou ».

Risaïkourou propose toute une gamme d’accessoires, notamment des casquettes, des sacs et des obis (larges ceintures japonaises), fabriqués avec deux matières phares : le cuir et le jean. Chaque pièce est unique. « Ma matière première est principalement issue de dons. Lorsque j’ai commencé à parler de mon projet de récupération autour de moi, les gens m’ont tout de suite dit : J’ai plein de pantalons à donner, est-ce que ça t’intéresse ?  », indique Shirley Dewilde. Ces vêtements étant des dons, il est concrètement difficile de garantir la provenance des matières, mais elles ont le mérite d’exister et le fait de prolonger leur espérance de vie a forcément une influence positive sur notre environnement.

Au passage, précisons que les produits de la jeune entreprise sont labellisés Made in Luxembourg par la Chambre des Métiers. L’impact positif se perçoit donc aussi au niveau sociétal. « Redonner vie à des fripes, c’est ressentir que nous pouvons avoir de l’influence sur notre environnement et que nous pouvons utiliser notre pouvoir créateur pour changer ce qu’il y a autour de nous ! », conclut la styliste.

Vous pouvez aussi découvrir les accessoires Risaïkourou sur le site : http://www.risaikourou.com/. La marque sera en vente dès cet été sur : http://www.sopilipili.com/ et, toujours représentée par Sopilipili, elle sera présente au Lët’z go local d’Ettelbruck le 2 et 3 mars 2019.

Mélanie Trélat
Source photo : © Risaïkourou
Dossier du mois Infogreen « Les dessous du textile »

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Publié le jeudi 28 février 2019
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