Une autre perspective sur la qualité de vie au travail

Une autre perspective sur la qualité de vie au travail

Selon la Chambre des Salariés, au Luxembourg 23 % de la population active montre des signes de burn out et 23 % des arrêts maladie de plus de 21 jours sont liés à une dépression ou au stress chronique. Pour endiguer ces chiffres, Touria Yousfi et Odette Sangaré ont créé en 2016 un collectif dont l’objectif est de travailler sur la prévention des risques psycho-sociaux : stress chronique, violences internes et externes.

Stress Revolution, c’est son nom, propose une approche pluridisciplinaire et regroupe, pour ce faire, 11 spécialistes issus de 7 domaines : chefs de projet en risques psychosociaux, en activités physiques et santé, en évolution systémique des organisations, psychologues, sophrologues, et enfin professeurs d’activités physiques et psychocorporelles préventives.

Stress Revolution promet d’offrir « une autre perspective sur la qualité de vie au travail  ». « Nous vivons actuellement ce qu’on appelle le VUCA Time, acronyme pour Volatility, Uncertainity, Complexity, Ambiguity. C’est une période, marquée par la mondialisation et la digitalisation, très différente de celle qui l’a précédée où l’on connaissait stabilité et continuité, où l’on avait des repères et où la rationalité et les stratégies d’entreprise pouvaient s’appliquer de façon linéaire. Cette transition génère des difficultés d’adaptation. Or, seules les entreprises qui peuvent s’adapter perdureront  », explique Odette Sangaré, sophrologue et formatrice salariée chez CESAP, la structure qui porte Stress Revolution, « Nous accompagnons les entreprises, et personnes à travers un cheminement, pour les aider à gérer ces changements. Nous travaillons dans une logique systémique et considérons que l’ensemble des acteurs et évènements sont interconnectés et interdépendants. Nous cherchons ainsi non pas la stigmatisation des acteurs, mais la responsabilisation et l’action volontaire concrète et coordonnée des différentes parties prenantes. Le VUCA Time est un état de fait, notre but est que chacun dans l’entreprise en devienne acteur en intégrant ces paramètres, ce qui permet à l’entreprise et au salarié et d’en tirer des bénéfices ».

Le cheminement dont il est question passe en premier lieu par une prise de conscience, puis par la sensibilisation qui consiste à informer sur les enjeux pour l’entreprise comme pour les salariés et les solutions qui s’offrent à nous. Vient ensuite la phase de « trans-formation » : des formations « action » dispensées de façon interactive dans un but de développement des softskills et ressources du personnel. Elles sont dédiées aux managers, aux collaborateurs, et aux personnes de confiance (celles qui reçoivent les difficultés des autres : ressources humaines, délégués syndicaux, travailleurs désignés…) et visent à permettre à chacun d’être acteur de sa propre qualité de vie au travail et de celle de ses collègues. L’organisation peut ensuite évoluer en toute autonomie. À chaque étape, des mesures d’impact peuvent être réalisées.

« Nous travaillons sur les trois dimensions de l’être humain -le cognitif, les relations sociales et le corps-, et cherchons à réduire la charge mentale, la charge émotionnelle et la charge physique car, pour s’adapter au VUCA Time, il faut que l’ensemble des dimensions de l’Homme réagissent ensemble. Notre action est axée sur la transmission d’outils concrets, directement transposables dans le quotidien professionnel », précise Touria Yousfi, fondatrice et directrice de CESAP, chef de projet en activités physiques et santé.

En conclusion, il faut savoir qu’au Luxembourg, l’absentéisme et le présentéisme (le fait d’être présent sans être en capacité de faire pleinement son travail) coûtent environ 2 300 euros par salarié et par an et qu’un euro investi dans la prévention rapporte 13 euros à l’entreprise par exemple en termes de créativité, de pleine présence et d’agilité du personnel. Investir dans l’agilité et l’adaptabilité des femmes et des hommes peut devenir un gain tant pour l’entreprise que pour la santé du personnel.

Mélanie Trélat
Photo Fanny Krackenberger

Source : CSL – newsletter 4-2018 - Risque d’épuisement professionnel en augmentation et autonomie au travail en recul ; Inspection générale de la Sécurité sociale. Aperçu N° 2 - L’absentéisme pour cause de maladie en 2012
Site stress revolution : www.stressrevolution.lu
Contact : Touria YOUSFI - 661.812.098 – info@cesap.lu

Dossier du mois « Social Impact »

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Publié le lundi 10 décembre 2018
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