Une ambition au top européen

Une ambition au top européen

Claude Turmes voit grand pour intégrer progressivement les énergies vertes dans l’économie luxembourgeoise. Solaire, éolien, biogaz ou encore géothermie, tous les outils pour améliorer la transition énergétique.

Le Luxembourg continue son petit bonhomme de chemin pour intégrer progressivement les énergies renouvelables dans sa consommation annuelle. En 2020, le pays a d’ailleurs atteint son objectif de 11%, le dépassant même avec un score de 11,7%.

« Même si nous sommes encore loin des pays scandinaves, ce résultat est bon », souligne Claude Turmes, Ministre de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire. « En 2010, nous n’étions même pas à 2% d’énergies vertes. Grâce aux efforts et aux obligations de la directive renouvelable de 2008, nous avons mis en place des actions concrètes pour accélérer cette transition verte. Par exemple, sur le plan de l’énergie solaire, entre 2013 et 2018, nous faisions en moyenne 5 mégawatts annuels. En 2021, nous sommes passés à 50 mégawatts. Comment ? En multipliant par 10 les installations photovoltaïques. Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faudrait parvenir à 80 - 100 mégawatts annuels. »

Le secteur éolien est également concerné. « Nous continuons d’avancer avec peu d’installations mais elles sont conséquentes comme sur le plateau de Bourscheid. On y remplace 13 vieilles éoliennes par 7 nouvelles, ultramodernes. Même si on passe de 13 à 7, on double la quantité d’électricité produite grâce à leur hauteur. »

Le biogaz a aussi la cote. « Nous sommes en train de relancer cette énergie produite en collaboration avec les agriculteurs. Nous avons également quelques projets industriels de biomasse où on va produire de l’électricité et de la chaleur que ces entreprises pourront utiliser dans leur processus et remplacer progressivement le gaz. Nous avons donc toute une panoplie pour progresser plus rapidement et se diriger vers les 25% d’ici 2030. »

La géothermie dans le Sud

Le Luxembourg fourmille d’idées pour diminuer son impact environnemental. « Nous souhaitons notamment remplacer le fuel et le gaz utilisés par le chauffage par des pompes à chaleur. En parallèle, nous menons une recherche pour passer du gaz vers la géothermie dans le sud du pays, entre Dudelange et Esch. Nous souhaitons utiliser le procédé de géothermie profonde avec un premier projet à Dudelange. »

Cependant, Claude Turmes a conscience que l’effort collectif passe également par des aides financières attrayantes. Les agriculteurs sont incités, par exemple, à placer des panneaux sur leurs toits. Les communes sont invitées à mettre à disposition leurs bâtiments pour aussi les équiper de panneaux. Enfin, les citoyens ne sont pas oubliés au niveau des aides. « Nous allons promouvoir l’autoconsommation via un programme solaire à domicile pour que les gens puissent charger leurs voitures électriques avec le solaire de leurs toits. Nous avons donc un programme complet. Le plus important, c’est d’accélérer en offrant de bonnes conditions financières. Et donc, nous avons un budget conséquent pour tout concrétiser. De plus, nous sommes en train de mettre en place, avec le Ministère de l’Environnement, un guichet unique pour accélérer les demandes d’autorisations pour les grands projets. »

Et Claude Turmes de conclure : « 25% en 2030, c’est le minimum car nous sommes en urgence climatique ! Mais à terme, il faudrait aller sur 100 % d’énergies renouvelables. Ça sera principalement l’électricité renouvelable, car dans ce secteur, les coûts du solaire et de l’éolien vont beaucoup diminuer. Et puis, une nouvelle forme d’énergie commence à émerger depuis 5 ans : l’éolien en mer. Des accords sont signés avec le Danemark pour un vaste projet. »

Sébastien Yernaux
Documents-infographie : MEA / Photos : ©Sophie Margue et ©Marc Lazzarini
Article paru dans le dossier du mois « Transmission en mouvement »

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Publié le lundi 14 mars 2022
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