« Un screening avec des lunettes vertes »

« Un screening avec des lunettes vertes »

Le Pacte Climat est bien intégré dans la gestion des communes du pays. Les projets se développent avec un œil sur la planète. Les responsables communaux peuvent s’appuyer sur les équipes climat et les conseillers qui les accompagnent, comme les experts de Schroeder & Associés.

La version 2.0 du Pacte Climat (programme 2021-2030) est un cadre national, un incitant qui permet d’encadrer les communes dans leur politique de transition énergétique et pour des projets liés à l’adaptation aux effets climatiques ou/et à la décarbonation. Les enjeux sont loin d’être anodins : à l’horizon 2030, le Luxembourg vise à diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre ; le taux 0 s’affiche comme objectif d’ici 2050.

« Ce sont des enjeux assez ambitieux mais pas irréalisables », souligne Lars Linster, chef d’unité « conseil en construction durable » chez Schroeder & Associés et conseiller climat auprès de plusieurs communes du pays. « Si les gens voient la nécessité d’agir, ils vont se donner les moyens de les réaliser. » Sa collègue Catherine Van Rijswijck, urbaniste, partage cet avis. « Cela dépend des communes et des autorités, mais on ressent une vraie motivation. Les communes mettent à disposition les infrastructures et le personnel nécessaires. Il est très constructif de commencer par un bon état des lieux, un véritable screening avec des lunettes vertes, qui permet d’identifier ce qui se fait déjà et de valoriser ce qui est mis en place dans le bon sens. Cela motive d’autant plus nos interlocuteurs locaux. Nous identifions ensemble le potentiel et les opportunités. »

18 communes peuvent compter sur les conseils et l’expérience des experts de chez Schroeder & Associés, 5 étant validés en tant que conseillers-climat par Klima-Agence.

Catherine Van Rijswijck : « Les communes engagent des actions assez naturellement. Nous remarquons que bon nombre de choses ont déjà été faites en amont, sans qu’elles réalisent vraiment que c’était en faveur de la protection du climat et de la nature. » Lars Linster poursuit : « Dans tous les cas, cela fait avancer la participation à la protection de la planète. Si on combine les aides de l’État, le programme communal, les incitations de Klima-Agence et nos conseils, tout cela permet de réaliser les projets d’une manière précise et surtout, durable. »

Des synergies et des citoyens

Et comment se passe un accompagnement ? « Nous travaillons individuellement avec chaque commune et nous essayons aussi de créer des synergies entre communes limitrophes par exemple », poursuit Lars Linster. « Il y a une logique de mise en commun potentielle des solutions dès qu’il y a des problèmes ou des caractéristiques similaires, sur la nature du terrain, de l’espace de mobilité ou de taille critique, par exemple »

Catherine Van Rijswijck : « L’approche transversale est un avantage, sur le plan géographique mais aussi sur la façon de voir les choses dans leur globalité. Et quand les questions se rejoignent dans des domaines comme le développement urbanistique, la mobilité active, la prévention en zone inondable, la gestion forestière, ou encore l’efficacité énergétique, disposer d’équipes pluridisciplinaires et de l’expertise d’un grand bureau peut rassurer les partenaires de terrain et apporter des pistes de solutions transversales. Pour certains projets, cela permet d’élargir la vision et de prolonger des synergies, par exemple au sein d’une région naturelle, comme la vallée de la Moselle ou la Nordstad. C’est intéressant et enrichissant pour tous les partenaires »

Un hall des sports en zone inondable : surélevé avec un vide pour laisser passer l'eau
Un hall des sports en zone inondable : surélevé avec un vide pour laisser passer l’eau - @Schroeder & Associés

Le bureau Schroeder & Associés s’investit ainsi dans une logique de projets et de continuité, installée avec l’implication des acteurs locaux et dans la confiance, avec les autorités et les citoyens. « Nous sommes des motivateurs et des facilitateurs », souligne Catherine Van Rijswijck. « Nous avons une vocation de conseil et d’accompagnement, avant d’être des apporteurs de solutions, qui viennent dans un second temps. »

Le mode de fonctionnement est participatif. « Dans chaque commune, on crée une équipe climat (KlimaTeam), un groupe de travail le plus représentatif possible. L’exemple d’Ettelbruck est intéressant, avec une équipe composée de citoyens engagés et motivés. L’animation du groupe s’en trouve dynamisée et fertile en échanges et en idées. C’est important parce que, quel que soit le domaine, nous aidons à planifier ou améliorer des espaces et des conditions de vie. De leur vie. Les participants peuvent y apporter leur vécu et leur expérience ». Par ailleurs, pour les conseillers, il est aussi important d’avoir dans l’équipe des élus ou/et des fonctionnaires connaissant bien les dossiers, ce qui peut faciliter la prise de décision quant aux mesures. Dans tous les cas, la mixité/diversité dans le groupe est un atout indéniable.

Tout cela permet d’aborder les 6 grands volets d’un Pacte Climat : planification du développement territorial, bâtiments communaux, approvisionnement et gestion des ressources, mobilité, organisation interne et communication.

« La comptabilité énergétique est quelque chose qui motive de plus en plus les élus locaux et les citoyens » souligne Lars Linster. « Les crises successives ont accentué la sensibilité pour la valeur des ressources. Nous faisons des études techniques et des comptages pour chaque bâtiment individuellement et cela permet d’identifier des soucis éventuels, qui auparavant étaient peut-être masqués dans la globalité des factures d’énergie, et de proposer des concepts d’amélioration de l’efficacité énergétique ou/et de rénovation de bâtiments. Nous avons alors un rôle clé d’aide à la décision pour prioriser les projets à mener et la façon de les aborder, en fonction des besoins réels et de l’utilisation rationnelle. On peut par exemple identifier des plages horaires d’occupation, des besoins spécifiques pour certains locaux, des fonctionnalités à repenser… »

Les experts préconisent notamment des concepts stratégiques. Un concept de ressources, une approche globale pour l’adaptation aux effets du changement climatique, par exemple, peuvent être de bons outils pour aider les communes à construire leur vision du futur. Ainsi, sur le front des zones inondables, il faut reconstruire et planifier des lieux de vie. « Depuis 30 ans, le Luxembourg connaît des crues de plus en plus fréquentes, sur tous les cours d’eau. Et le changement climatique promet une augmentation de la cadence et de l’ampleur. L’événement de juillet 2021 a été particulièrement intense sur la Sûre inférieure, dépassant les niveaux d’une crue centennale. Il faut donc repenser les lieux et les techniques pour les aménager, proposer des solutions pour ne pas abandonner le terrain aux dommages. »

Une approche comparable pour les entreprises

Accompagnateurs des communes et des pouvoirs publics, les conseillers-experts de Schroeder & Associés travaillent aussi avec les entreprises, notamment via les programmes d’incitation comme Fit 4 Sustainability. Là aussi, il s’agit de dresser un état des lieux et d’identifier des pistes d’amélioration, des investissements souvent encouragés par les autorités.

« Établir un bilan carbone des entreprises est une base méthodologique éprouvée, à laquelle on ajoute un diagnostic complet et une étude personnalisée des besoins – en mobilité notamment – pour proposer, de la vision globale à l’approche pointue des détails, des solutions concrètes aux effets bénéfiques pour l’empreinte carbone de chaque activité ».

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos/Illustrations : Infogreen / Schroeder & Associés
Article tiré du dossier du mois « INCO₂MPATIBLES »

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Publié le vendredi 17 novembre 2023
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