Un quartier pensé pour les piétons

Un quartier pensé pour les piétons

Rencontre avec Amélie Vill, chef de projets service construction au Fonds du Logement, Steve Majerus, chargé d’opérations au Fonds du Logement et Caroline Drouard, associée et directrice de département Urbanisme et Aménagement du territoire chez Luxplan.

Le Fonds du Logement a repris, début 2022, le développement du PAP du nouveau quartier An der Schmëtt dans la commune de Biwer. La mission lui a été transférée par le Fonds d’assainissement de la Cité Syrdall, qui avait été créé en 1998 pour revaloriser le site. Un projet inhabituel de par son envergure pour le promoteur public.

Le Fonds du Logement prévoit d’y lotir 5,5 ha sur les 9 ha que compte le site et d’y développer un tout nouveau quartier qui regroupera 164 logements avec une mixité de typologies - maisons unifamiliales, plurifamiliales et immeubles collectifs – pour accueillir une mixité de ménages. 2/3 de ces logements seront mis en location par le Fonds du Logement et 1/3 sont destinés à la vente.

Le plan d’aménagement particulier a été conçu par le bureau d’études Luxplan et le bureau d’architectes Coeba. Il est le fruit d’une étroite collaboration avec la commune, l’administration de la Gestion de l’eau, le ministère de l’Environnement et le ministère de l’Intérieur.

« Nous avons travaillé sur le réaménagement du quartier pour en tirer le meilleur parti en prenant en compte différents éléments existants dans son environnement : la Syre qui traverse le site dont une grande superficie a, de ce fait, été dédiée à la renaturation de la rivière, ainsi qu’à la rétention des eaux pluviales, et la proximité de la gare (à moins de 10 minutes à pied) qui a orienté les réflexions urbanistiques sur la mobilité et notamment la localisation des emplacements de parking », indique Caroline Drouard, associée et directrice de département chez Luxplan.

Les bâtiments placés en quinconce rythment l’espace et permettent d’avoir différentes perspectives. Ils sont implantés de sorte à créer des zones de rencontres et d’échanges, délimitées par un revêtement de sol différent. L’espace public a été libéré de la voiture pour permettre aux habitants de se l’approprier, de s’y promener librement et aux enfants de jouer.

Dans cette optique, les stationnements ont été regroupés dans des carports de manière à pouvoir réduire le recul avant des maisons et consacrer l’espace ainsi gagné à l’aménagement de jardins privatifs à l’arrière. Situés à l’entrée du quartier du côté de la gare, ils permettront aussi d’atténuer l’effet visuel de la voie ferrée et de créer une sorte de frontière en éloignant les maisons. Ils seront couverts de toitures végétalisées.

La circulation se réduira à la desserte des habitations lorsque les habitants déchargeront leurs courses par exemple, au passage du bus scolaire et à la collecte des poubelles qui seront regroupées sur l’axe principal.

La mobilité douce a également été privilégiée pour enjamber la rivière qui sépare le site en deux. Une passerelle permettra aux piétons de passer de la partie nord à la partie sud, assurant ainsi la cohésion du quartier.

« Une autre particularité du projet est l’évacuation des eaux de pluie qui se fera à ciel ouvert : il y aura, dans toutes les ruelles, des rigoles pavées où l’eau s’écoulera vers les bassins de rétention, ce qui participera à la conception visuelle de la rue et à la qualité de vie », souligne Steve Majerus, chargé d’opérations au Fonds du Logement.

Ces rigoles auront également une incidence sur la circulation automobile. Elles ne constitueront pas un obstacle pour les piétons qui pourront les franchir très facilement, mais elles contribueront à la réduction de la largeur de la rue qui sera marquée par un changement de matériau.

Un certain niveau de qualité a été recherché pour les maisons. « Nous voulons atteindre les critères de la certification LENOZ, non seulement pour des raisons écologiques mais aussi pour des raisons économiques. Nous allons par exemple installer des panneaux photovoltaïques sur les toits des maisons et des carports pour réduire les frais de consommation énergétique et compenser les besoins en électricité des pompes à chaleur air-air qui fourniront les habitations en chaleur », précise Amélie Vill, chef de projets service construction au Fonds du Logement.

« Pour ce qui est du choix des matériaux, le concept n’est pas encore finalisé mais l’optique actuelle est d’opter pour de la construction traditionnelle avec une « green touch » : une maçonnerie en monoblocs en terre cuite, du verre cellulaire pour atténuer les ponts thermiques sous le radier et d’autres composants qui correspondant aux standards LENOZ », ajoute Steve Majerus.

La livraison des logements est prévue entre 2025 pour les premiers et 2028 pour les derniers. « Nous voulons produire beaucoup en peu de temps en espérant obtenir de bonnes offres sur le marché de la construction dans le climat actuel de hausse des prix.

Pour nos futurs acquéreurs et locataires, nous sommes confiants qu’An der Schmëtt sera un quartier très attrayant qui combinera les avantages d’un milieu rural et ceux de la ville, accessible rapidement en train ou par l’autoroute Luxembourg-Trèves qui est à proximité directe », conclut Amélie Vill.

Mélanie Trélat
Article NEOMAG#45
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Publié le mardi 3 mai 2022
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