Toutes les 11 secondes, une fille est excisée

Toutes les 11 secondes, une fille est excisée

Les problématiques de l’excision et des violences basées sur le genre sont d’ordre mondial. Ainsi, prendre le temps de sensibiliser, au Sud comme ici au Luxembourg, est tout aussi important.

La Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines a lieu le 6 février. Les mutilations génitales féminines (MGF) sont des interventions non médicales qui entraînent l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes d’une femme ou d’une fille. Après avoir lu ces deux phrases, il s’est écoulé au moins 11 secondes. Toutes les 11 secondes, une fille supplémentaire a été excisée...

Bien que les mutilations génitales féminines soient une violation des droits de l’homme reconnue au niveau international, dans certains pays où elles sont réalisées, l’excision est si profondément ancrée dans la culture traditionnelle qu’il est difficile pour de nombreux membres de la population de s’opposer à cette pratique. La pression sociale et la peur d’être exclu de la société sont trop fortes. Les MGF ont de nombreuses conséquences à court et à long terme, notamment des hémorragies, des infections et des rétentions urinaires, mais elles peuvent également entraîner la mort. Plus de 200 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui sont concernées par les MGF. 11 secondes se sont écoulées, une autre fille est excisée dans le monde.

Bien qu’il existe une loi contre les MGF au Burkina Faso, cette pratique est omniprésente, tant dans ce pays qu’au Mali. En moyenne, 80% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une MGF. En collaboration avec ses partenaires locaux AAB-FFL et COFESFA, la Fondation Follereau Luxembourg s’engage à renforcer les droits des femmes et à lutter contre les violences basées sur le genre, dont les mariages précoces et forcés, les abus physiques et psychologiques et les mutilations génitales féminines. Concrètement, des plaidoyers sont menés à cet effet auprès des autorités communales, religieuses et politiques pour les sensibiliser aux problématiques des MGF, et concrétiser leur engagement par la signature d’un accord écrit pour l’abandon de cette pratique.

Le lien entre les mutilations génitales féminines et leurs éventuelles conséquences tardives est souvent peu connu de la population concernée. La sensibilisation des communautés et la formation du personnel de santé permettent de transmettre des informations vitales sur les risques et les conséquences de cette pratique. Une autre composante est la prise en charge chirurgicale, sociale et psychologique des femmes et des filles concernées. La sensibilisation des exciseuses et des exciseurs ainsi que la possibilité d’une reconversion professionnelle accompagnée contribuent également, à l’abandon des mutilations génitales féminines.

11 secondes se sont écoulées, une autre fille est excisée dans le monde

Les problématiques de l’excision et des violences basées sur le genre sont d’ordre mondial. Ainsi, prendre le temps de sensibiliser au Sud comme ici au Luxembourg est tout aussi important. C’est en ce sens que la Fondation Follereau Luxembourg, en collaboration avec la commune de Strassen, organisent, du 04 février 18 mars à la mairie de Strassen, l’exposition « 11 secondes » avec des photos du photographe Thierry Winn lors de ses voyages dans les projets de la fondation au Mali , accompagnées de témoignages de filles excisées, des partenaires du Burkina Faso et du Mali, d’anciennes exciseuses traditionnelles et des différents intervenants dans la lutte contre les mutilations génitales féminines.

En exclusivité le 09 mars, COFESFA*, partenaire de la fondation s’engageant pour l’égalité des genres au Mali, sera présent lors d’un évènement au « Centre Paul Barblé  » à Strassen pour échanger sur le sujet de la répartition des rôles dans une famille au Mali et au Luxembourg. En première partie de soirée, le film Ephémère – Naitre femme, devenir maman au Mali - sera diffusé, suivi d’un échange entre les partenaires de terrain de la Fondation Follereau Luxembourg dont les représentantes du collectif de femmes COFESFA au Mali et le public.

Actualité de notre partenaire La Fondation Follereau Luxembourg

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Publié le mardi 8 février 2022
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