T’ees : des thés glacés porteurs de valeurs

Comment est né le projet T’ees ?

Aleks Panzone : J’ai rencontré deux des co-fondateurs de T’ees lorsque j’étais étudiant à LUNEX. Nous avions tous le désir d’entreprendre. En 2020, nous nous sommes lancés dans le digital, ça a commencé à marcher mais le Covid a rendu les choses plus difficiles et nous avons rapidement voulu nous réorienter vers quelque chose de plus tangible. Après une session de brainstorming, nous avons décidé de créer du thé glacé.

T’ees affiche plusieurs engagements qui se reflètent dans les boissons que vous produisez.

La responsabilité de notre entreprise a toujours été très importante pour nous et nous faisons en sorte que chacune de nos décisions soit en accord avec nos valeurs qui sont construites autour de quatre aspects : nous proposons des boissons locales, naturelles, engagées sur le plan social et environnemental.

Les thés glacés T’ees sont produits à 100% au Luxembourg dans des ateliers protégés, par des personnes en situation de handicap ou atteintes d’autisme. Ils sont sans sucre ajouté, sans conservateurs et sans produits chimiques. Enfin, nous participons à la plantation d’arbres et à la protection de la forêt amazonienne.

D’où proviennent les matières premières qui servent à fabriquer vos boissons ?

Nous utilisons un maximum de produits régionaux et lorsque ce n’est pas possible, nous essayons de rester proches du Grand-Duché. Par exemple, l’eau, les pommes ou encore les fraises qui composent nos produits sont luxembourgeoises. Pour des questions de prix, la bouteille, le bouchon et l’étiquette de nos thés glacés viennent d’Autriche.

Nous avons la chance de travailler avec un atelier de production qui collabore avec des producteurs locaux depuis une vingtaine d’années, ce qui a facilité les choses pour nous.

Justement, pourquoi avoir choisi l’asbl Autisme Luxembourg pour la production de vos thés glacés ?

Les thés glacés T’ees sont produits à 100% au Luxembourg dans les ateliers protégés de l’association, par des personnes en situation de handicap ou atteintes d’autisme.

L’un des co-fondateurs avait participé au projet des Mini-Entreprises lorsqu’il était au collège et, à l’époque, il avait travaillé avec Autisme Luxembourg. Lorsque nous cherchions un atelier de production pour T’ees, nous avons décidé d’ajouter une dimension sociale à notre projet en faisant appel à eux, sachant qu’ils ont aussi une solide expérience dans la production de produits alimentaires. Nous sommes très contents de ce partenariat duquel découle quelque chose de très positif !

En quoi consiste votre engagement pour la protection de l’environnement ?

En plus de nous fournir et de produire le plus localement possible, nous faisons des dons à deux organisations : One Tree Planted qui plante des arbres partout dans le monde et Jungle Keepers qui agit pour la protection de la forêt amazonienne.

Nous sommes aussi en train de réfléchir à comment participer à la plantation d’arbres au Luxembourg, encore une fois pour agir plus localement. Nous cherchons une structure avec qui nous pourrions mettre cela en place.

Sentez-vous que les consommateurs sont sensibles à vos engagements ?

Oui, ils sont attachés aux valeurs locales et sociales que nous défendons. Il faut cependant nuancer parce que, forcément, le prix en rayon de nos produits est plus élevé que celui des grandes marques qui nous concurrencent. Certains sont prêts à dépenser cette somme, certains non. Nous faisons en tout cas notre maximum pour sensibiliser et informer les différents publics sur nos engagements, notamment via les réseaux sociaux.

Quelles sont vos ambitions pour l’avenir ?

Sur le court-moyen terme, nous voulons développer d’autres produits. Nous avons récemment lancé le jus de pommes Pomme d’Or et nous allons continuer d’explorer cette piste. Nous ne voulons pas nous pas nous cantonner aux thés glacés.

La distribution à l’international est une option pour le plus long terme, mais c’est quelque chose de compliqué. Nous voyons encore un grand potentiel de développement au Luxembourg, nous nous concentrons sur cela pour l’instant.

Sur un plan plus personnel, l’objectif à terme est de travailler à plein temps pour notre entreprise. Nous sommes aujourd’hui trois à être impliqués dans Tee’s, nous avons tous fini nos études il y a plus ou moins un an et nous avons tous un emploi salarié à côté de ce projet entrepreneurial. Pour l’instant, nous vendons 5.000 à 7.000 bouteilles par mois et on s’approche des 150.000 bouteilles vendues depuis le lancement de notre activité. Nous ne vivons pas encore de cette activité, mais nous sommes très satisfaits du succès que rencontrent nos produits !

Propos recueillis par Léna Fernandes
Photos : T’ees