Services Eaux et Canalisation : priorités et grands projets en cours

Services Eaux et Canalisation : priorités et grands projets en cours

Ce jeudi 21 mars 2019, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, Madame Simone Beissel, échevin, a présenté les grands projets ainsi que les priorités de la Ville de Luxembourg en matière de gestion d’eau potable et d’eaux usées sur le territoire de la capitale.

Le Service Eaux

Doté d’un budget d’environ 30 millions €, le Service Eaux gère la mise en place, l’exploitation et l’entretien des infrastructures d’approvisionnement en eau potable et contrôle la qualité de l’eau distribuée.

  • Une consommation responsable

L’eau potable étant une ressource précieuse et épuisable, la Ville de Luxembourg accorde une importance particulière à une consommation et un comportement responsable. Sur les dix dernières années, la consommation en eau potable n’a augmenté que de 1,7%, alors que la population a connu une croissance d’environ 30% (91.857 habitants fin 2009 ; 119.214 habitants fin 2018).

En effet, en 2018, la fourniture totale en eau potable était de 7.977.512 m3, dont 46,3% en provenance du SEBES et 53,7% des sources de la Ville, contre environ 7.840.000 m3 en 2009. La consommation journalière moyenne, a quant à elle baissé entre 2009 et 2018, passant de 225 litres d’eau par personne par jour à 178 litres (à noter que cette moyenne prend en compte non seulement la consommation des habitants de la Ville, mais également celle des industries, des personnes travaillant à Luxembourg-ville…). Si l’on considère uniquement la consommation des ménages de la capitale, la médiane était de 94 litres par jour par personne ; la consommation de 50% des habitants de la Ville se situait entre 69 et 127 litres par jour.

Cette évolution concernant la consommation de l’eau s’explique par différentes mesures. D’un côté, la Ville de Luxembourg investit de manière conséquente dans le réseau d’eau potable en remplaçant les conduites vétustes, ce qui a permis de réduire la perte en eau. De l’autre côté, la Ville améliore constamment son système de gestion et de surveillance du réseau d’eau potable, permettant une détection rapide des fuites. Pour l’année 2018, 48 fuites ont été enregistrées et réparées. Le volume d’eau non comptabilisé a pu être réduit à 4,8% de la fourniture totale de l’eau.

Par ailleurs, l’amélioration des technologies a également permis de réduire la consommation domestique en eau potable, tout comme les actions de sensibilisation menées régulièrement par le Service Eaux auprès du grand public. Des visites interactives et ludiques destinées aux classes et foyers scolaires et à diverses associations et plusieurs journées portes ouvertes en 2018 ont permis d’expliquer les enjeux qualitatifs et quantitatifs de l’eau et de responsabiliser enfants et adultes quant à la valeur de l’eau potable.

  • Une eau saine

La qualité de l’eau distribuée figure parmi les priorités de la Ville de Luxembourg : environ 137.000 € sont investis annuellement dans les analyses afin de garantir une eau potable parfaitement propre et saine. En 2018, 2.457 analyses ont été effectuées au total, bien plus que le nombre d’analyses obligatoires.

Grâce à une collaboration avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), la Ville a réalisé un suivi quantitatif et qualitatif de ses sources : toutes les six semaines, le LIST mesure les débits des sources de la Ville et effectue des analyses chimiques concernant la qualité des sources et l’influence de l’agriculture sur les eaux souterraines. En ce qui concerne la situation quantitative de l’année hydrologique 2018 (octobre 2017 – septembre 2018), elle s’est améliorée par rapport à 2017 et a permis de sortir d’une situation plutôt critique, sans pour autant combler les déficits des années précédentes. Concernant la qualité des sources, il a été établi que les nitrates et les pesticides constituent toujours la menace principale pour les eaux souterraines. Les études ont montré que la contamination des eaux par les pesticides est surtout d’origine agricole et urbaine et que l’épandage d’engrais azotés sur les terres se situant dans l’aire d’alimentation des captages est principalement à l’origine de la contamination des eaux par les nitrates. Ainsi, en 2018, 40 des 62 sources étaient hors service, ce qui correspond à un volume d’eau de 4.795 m3 par jour, voire 1.750.175 m3 par an.

Pour protéger au mieux ses sources, la Ville poursuit ses projets de délimitation des zones de protection des eaux souterraines. Concernant le site de Glaasburen, le règlement grand-ducal est en vigueur depuis octobre 2018. Les quatre autres dossiers (Siweburen/Millebaach, Kopstal, Polfermillen, Birelergronn) sont actuellement en cours de traitement : la délimitation des zones de protection autour des captages de Siweburen/Millebaach et Kopstal pourra être finalisée au cours de l’année 2019.

Dans le même état d’esprit, la Ville a mené en 2018 des projets-pilotes en collaboration avec la Chambre d’Agriculture concernant les différentes techniques de désherbage du maïs près des captages de sources à Kopstal et poursuit ses actions de sensibilisation destinées aux agriculteurs.

  • Un approvisionnement garanti

Au cours de l’année 2018, le Service Eaux a mené 25 projets de réseau ; 7 km de conduites ont été remplacées, 1,3 km de nouvelles conduites ont été posées, 350 raccordements ont été remplacés et 141 nouveaux raccordements ont été posés.
La Ville a également effectué des études et lancé plusieurs projets afin de garantir à long terme l’approvisionnement en eau potable d’une population croissante. Le développement démographique et urbain nécessite en effet des modifications et une extension du réseau d’eau potable : exploitation maximale des sources propres de la Ville par la construction de stations de traitement, réalisation de forages-captages pour consolider l’alimentation en eau de certains quartiers, assainissement de captages de sources vétustes pour une optimisation de l’exploitation, construction de réservoirs et de châteaux d’eau pour permettre un stockage adéquat et une distribution optimale de l’eau potable dans tous les quartiers de la capitale.

Station de traitement Kopstal

Suite à la détection de pesticides et d’une contamination bactériologique dans les sources de Kopstal en 2016, celles-ci ont été majoritairement mises hors service. Afin de pouvoir utiliser à nouveau ces eaux (rendement total d’environ 1.530.000 m3/an), la Ville a décidé de construire une nouvelle station de traitement, permettant un traitement par ultrafiltration, suivi d’une filtration par charbon activé. Alors que les études ont été poursuivies en 2018, l’avant-projet définitif sera présenté au premier trimestre 2019.

Forage-captage au lieu-dit Tubishof

Afin de consolider ses eaux propres dans la région du sud-ouest, un forage de reconnaissance avait été réalisé en 2015 au Tubishof à Cessange. Suite aux résultats des études et des analyses, la Ville a décidé de construire un forage-captage dans la rue Kohlenberg pour alimenter les châteaux d’eau de Cessange (Tubishof) et du Ban de Gasperich. Pour atteindre les valeurs souhaitées, un gazage, un dégazage et un filtrage à l’aide de filtres à sable sous pression seront nécessaires, tout comme une installation permettant une réduction de la teneur en fer. Le projet, d’un montant de 1.935.000 € ttc, a été approuvé en juin 2018 par le Conseil communal : les travaux débuteront mi-2019 et la mise en service est prévue pour 2020.

Réhabilitation des captages de sources Glaasburen – site « Brennerei » à Dommeldange (C8, C9, C10)

Étant donné l’état vétuste des captages des sources C8 et C9 datant des années 1960, l’exploitation des sources a été abandonnée. Cependant, la qualité chimique de ces sources, disposant d’un débit journalier de 100 à 150 m3, est très bonne. Pour cette raison, la Ville a décidé de renouveler les captages, tout en maintenant en grande partie leur fonctionnement (emplacement, fractures alimentant le captage).
Concernant le captage C10, les eaux sont également de très bonne qualité, mais l’exploitation de la source a également été abandonnée en raison de la vétusté des installations. Comme la source a un débit variant entre 400 et 500 m3 par jour, une réhabilitation du captage s’est imposée. Avec le nouveau système, comprenant entre autres des puits d’une profondeur de 10 mètres et de nouvelles installations techniques, la Ville espère augmenter la quantité d’eau captée à 600 m3 par jour.
Approuvé en 2017, le projet est actuellement en cours d’exécution ; la remise en service des sources est prévue pour fin 2019.

Assainissement des captages de sources de Birelergronn (B9, B10, B10A)

Datant de 1900, les captages des sources de Birelergronn connaissent régulièrement des problèmes bactériologiques dus à l’état des installations, à la proximité du ruisseau « Stackelgesgriecht » et au mode de captage des eaux souterraines. La Ville a dès lors décidé d’assainir ces captages de sources pour en optimiser l’exploitation. Ainsi, un seul ouvrage, situé à une plus grande distance du ruisseau, remplacera les trois captages actuels : il sera construit de manière à éviter les infiltrations directes des eaux de surface et à capter les eaux à l’intérieur du massif.

Château d’eau au Kirchberg

Afin de garantir l’approvisionnement d’une partie du Kirchberg, un projet pour la construction d’un nouveau château d’eau a été élaboré : la nouvelle tour à deux réservoirs séparés aura une capacité totale de 1.000 m3 et s’intégrera parfaitement dans son environnement grâce aux matériaux choisis (bois local, nichoirs pour oiseaux et chauves-souris…). Le devis d’environ 8,47 millions € ayant été approuvé en 2018, le début des travaux est prévu pour fin 2019 et la finalisation pour 2021.

Réservoir d’eau potable au Limpertsberg

Le projet de construction d’un réservoir d’eau potable au Limpertsberg prévoit le remplacement de la cuve existante par deux cuves de 900 m3, avec une possibilité d’ajouter une troisième cuve en cas de croissance démographique plus forte que prévu, ainsi que la construction d’une nouvelle chambre à vannes. Vu la grande importance de l’ouvrage pour le quartier, il a été décidé de conserver la façade du réservoir existant en tant que témoin du patrimoine architectural. Le devis de 2.633.670 € ttc ayant été approuvé en mars 2018, les travaux démarreront en été 2019 et se termineront selon toutes prévisions fin 2020.

  • World Water Day 2019 : « Ne laisser personne de côté »

Cette année, la Journée mondiale de l’eau du 22 mars était placée sous le thème « Ne laisser personne de côté » : en effet, l’accès à l’eau potable est un droit fondamental reconnu par les Nations Unies depuis 2010.

Afin de faciliter l’accès à l’eau à tous les citoyens de la Ville, le Service Eaux a mis en place 24 bornes d’eau potable à différents endroits de la capitale, tels que la Grand-Rue, la place de la Constitution, le parc de Merl ou encore près des aires de jeux pour enfants et du « Skatepark Péitruss ». De nouvelles bornes seront également installées à l’avenir, entre autres près du bâtiment historique de la poste et dans le nouveau parc qui sera aménagé au Ban de Gasperich. Par ailleurs, la Ville distribue gratuitement de l’eau potable lors de différents événements, comme le « Spillfest » sur la Kinnekswiss ou la course « Race for the Kids », que ce soit par l’intermédiaire du chalet « Waasserhaischen » ou de fontaines d’eau mobiles (« Waassersail » / « Waassercube »).

Le Service Canalisation

Avec un budget de 46.294.073 € pour l’année 2018, le Service Canalisation gère les stations d’épuration et le réseau de canalisation (réseaux locaux, collecteurs principaux de transport, bassins de rétention, stations de pompage) et entretient les cours d’eau sur le territoire de la capitale. En 2018, 13.329.000 m3 d’eaux usées ont été assainis par le Service Canalisation.

  • Le projet global d’extension de la station d’épuration de Beggen

Étant donné que plusieurs communes limitrophes, notamment Bertrange, Strassen, Leudelange, Rodegen et la partie ouest du Findel, sont raccordées à la station d’épuration de Beggen, et vu la croissance démographique des dernières années et celle projetée pour les années à venir, une extension de la station d’épuration de Beggen, mise en service en 2012, s’avère nécessaire. Par ailleurs, l’Administration de la Gestion de l’Eau a prévu d’introduire des normes de rejet plus sévères, entraînant entre autres la nécessité de prévoir une installation d’élimination des micropolluants dans les effluents de la station d’épuration.

Afin de faire face à ces défis, le Service Canalisation a élaboré un projet de modernisation et d’extension de la station d’épuration de Beggen, présentant actuellement une capacité de traitement de 210.000 équivalents-habitants et permettant l’élimination de carbone, d’azote et de phosphore, conformément aux normes de rejet en vigueur depuis 2006.

Ce projet vise une augmentation de la capacité épuratoire, qui sera de 450.000 équivalents-habitants après extension, dont 84% en provenance de la Ville de Luxembourg et 16% en provenance des communes limitrophes raccordées. De plus, il prend en compte les seuils de rejet plus contraignants et une nouvelle phase de traitement des eaux usées, visant une élimination des micropolluants. Cette quatrième phase de traitement s’ajoutera ainsi au prétraitement mécanique, à la décantation primaire et au traitement biologique, et permettra l’élimination entre autres de résidus de médicaments, de produits de contraste utilisés en radiologie, de substances chimiques industrielles ou encore d’édulcorants, substances qui peuvent avoir des effets néfastes sur les espèces aquatiques, les cours d’eau, tels que l’Alzette, et l’eau potable en cas de non-élimination.

L’avant-projet sommaire de l’extension de la station d’épuration comprend dès lors la construction d’une nouvelle décantation primaire, de 9 bassins d’épuration biologiques SBR (sequencing batch reactor - traitement biologique séquentiel), d’une station de pompage d’alimentation SBR, d’une installation de déshydratation des boues en excès, d’un troisième digesteur permettant la fermentation des boues, d’une station de traitement des micropolluants et d’un nouveau bâtiment de service, remplaçant l’ancien.

La réalisation partielle de la nouvelle biologie SBR, première phase des travaux approuvés en juin 2018 pour un montant d’environ 27 millions € ttc, débutera en 2019 et permettra d’ores et déjà une capacité de traitement supplémentaire de 50.000 équivalents-habitants, tout en respectant les normes de rejet actuelles.
Le devis estimatif de l’avant-projet sommaire de l’extension globale de la station d’épuration s’élève à 198.750.000 € ttc ; la procédure pour l’obtention d’une subvention étatique est en cours, les frais restants étant répartis entre la Ville de Luxembourg et les autres communes raccordées. La finalisation globale du projet (phase 1 et 2) est prévue pour 2027.

  • Le collecteur de liaison entre les stations d’épuration de Beggen et de Bonnevoie

La mise hors service de la station d’épuration de Bonnevoie en 2016 a nécessité la construction d’une nouvelle artère principale de liaison entre les stations d’épuration de Beggen et de Bonnevoie. Les travaux pour la réalisation de ce projet, comprenant la pose par fonçage souterrain d’une canalisation d’une longueur totale de 6.150 mètres, ont débuté en février 2012. En 2018, le fonçage de la fosse F4 vers la fosse F5 (540 mètres) a été achevé et le fonçage entre la fosse F6 et la fosse F5 (600 mètres sur 761 mètres au total) a été réalisé. En mars 2019, le dernier tronçon de fonçage a pu être achevé.

Ainsi, après l’achèvement définitif des travaux d’aménagement des chambres de visite et des travaux d’équipement électromécaniques, le collecteur de liaison entre les stations d’épuration de Beggen et de Bonnevoie sera mis en service en 2020.

  • Construction de nouveaux collecteurs pour eaux usées et eaux pluviales dans la rue de Neudorf

En février 2016, des travaux de construction de nouveaux collecteurs pour eaux usées et eaux pluviales ont été entamés dans la rue de Neudorf afin de créer les capacités hydrauliques nécessaires en vue du développement urbain des quartiers raccordés au Neudorf. Ce projet, dont le devis voté s’élève à 19.539.396,36 € ttc, est subsidié par l’état à hauteur de 7.329.695 €.

En janvier 2019, les travaux de fonçage ont été achevés sur toute la longueur du projet, soit 1.370 mètres. Cette année, le projet se poursuivra par la construction de regards de révision dans les fosses de fonçage, la fixation d’un collecteur d’eaux usées dans le collecteur d’eaux pluviales, le raccordement à la fosse 5 des canalisations en provenance de la rue du Kiem et de la partie en amont de la rue de Neudorf, travaux exécutés en tranchée ouverte, et la remise en place des réseaux déviés. La fin du chantier est prévue pour automne 2019.

Plus d’informations sur les projets et perspectives des Services Eaux et Canalisation :

  Rapport d’activités 2018 du Service Eaux
  Rapport d’activités 2018 du Service Canalisation

Communiqué Ville de Luxembourg

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Publié le mardi 26 mars 2019
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