« Remettez-vous en question constamment »

« Remettez-vous en question constamment »

Implantée au Luxembourg depuis 1986, la société TK Elevator occupe actuellement près de 50 salariés, dont trois quarts sur le terrain. La direction et la gérance ont été confiées à Clément Wampach en 2005. Depuis lors, le chiffre d’affaires a quadruplé. Un résultat positif dû à une philosophie de vie qui regarde toujours vers l’avant et partagée par l’ensemble du staff. Rencontre avec un manager pas comme les autres.

Quelle est votre philosophie de travail ?

Nous essayons d’être exemplaires dans les domaines dans lesquels nous nous engageons. Pour l’engagement social, nous avons travaillé sur le référentiel de l’INDR pour obtenir le label « Entreprise Responsable ». Cela fait longtemps, par exemple, que nous avons mis en place une politique de gestion des déchets récompensée par le label SuperDrecksKëscht©. Beaucoup d’efforts ont également été réalisés en matière de sécurité, santé et bien-être au travail. Dans ce contexte, nous avons obtenu le label « Sécher a Gesond mat System » de l’Association d’Assurance Accident. Au niveau qualité, nous nous sommes efforcés de répondre aux référentiels proposés par le « Mouvement Luxembourgeois de la Qualité et de l’Excellence » (MLQE) et avons remporté le « prix luxembourgeois de la qualité et de l’excellence » dont nous sommes très fiers. Enfin, je peux citer le label « Made in Luxembourg » ou encore notre engagement sociétal avec la signature de la « Charte de la Diversité ». Là aussi, nous voulons donner l’exemple car la diversité est une richesse, dans l’entreprise comme dans la société luxembourgeoise en général.

Qu’en pensent les employés ?

Je crois que, pour beaucoup d’entre eux, c’est une raison de fierté. Nous sommes le seul ascensoriste à avoir obtenu l’ensemble de ces labels qui ont l’ambition de se référer toujours aux meilleures pratiques dans chaque domaine. Je pense notamment au label de l’AAA qui n’a été attribué qu’à 46 entreprises au Luxembourg. Nous avons donc pris des engagements assez exceptionnels à l’égard de tous les salariés. Ils savent que nous nous efforçons vraiment de tout mettre en œuvre pour leur santé, sécurité et bien-être. En même temps, il s’agit aussi d’une question de respect vis-à-vis de chaque collaborateur. Nous prenons très au sérieux leur environnement de travail, les outils mis à leur disposition, etc. Ils suivent des formations régulières, qu’elles soient propres à leurs spécialisations, mais également concernant les premiers secours, l’usage des extincteurs, l’habilitation électrique, le port de charges ou encore la gestion du stress. Nous avons organisé des ateliers de bien-être où chacun a pu participer à des entretiens qualitatifs réalisés par une société experte qui ont mené à un certain nombre de conclusions. Celles-ci ont directement influencé le design et l’aménagement de nos nouveaux bureaux à Contern.

Est-ce que vous encouragez d’autres sociétés à se lancer dans cette voie ?

La prise en compte accrue du bien-être des salariés est indispensable. Quand on analyse les causes des arrêts-maladie au Luxembourg, on constate que les problèmes psychosociaux arrivent en tête. Et ce n’est certainement pas le confinement qui a aidé à améliorer cette situation. Beaucoup de gens ont été profondément affectés sur le plan psychique. Ils ont dû apprendre à gérer simultanément leurs responsabilités professionnelles et éducatives, notamment le « home schooling ». Et ce, dans un même espace alors qu’un quotidien traditionnel, c’est d’avoir un lieu d’habitation et un lieu professionnel séparés. La route parcourue entre ces deux endroits permet de changer de casquette avant de retrouver ses proches. C’est vraiment une frontière psychologiquement importante. La gestion du temps a donc été bouleversée pour beaucoup de personnes.

D’autres projets en vue ?

Nous venons de réaliser un bilan carbone. Ce n’était pas obligatoire vu la taille de notre société au Luxembourg, mais cela nous a permis de nous positionner sur les potentiels leviers d’action, notamment au niveau de la flotte automobile, un sujet essentiel dans une société de service comme la nôtre. Depuis lors, nous avons encore participé à une initiative du service Santé&Travail en Industrie en réalisant un audit de tous les aspects Covid dans l’entreprise. Je suis notamment satisfait de l’aménagement de nos nouveaux bureaux à Contern qui ont permis, par exemple, à chacun de manger sereinement tout en gardant une distance de sécurité confortable. Je suis également très satisfait que nous n’ayons jusqu’à présent eu aucun collaborateur contaminé directement dans l’entreprise. Enfin, je soutiens pleinement la campagne de vaccination en libérant un temps de travail pour se rendre dans un centre, sans obliger les collaborateurs à prendre congé.

D’où viennent toutes ces idées ?

J’aime me dépasser. Même dans ma vie privée, aussi durant mes loisirs congés, je souhaite toujours apprendre, je lis beaucoup, j’aime en connaître davantage. C’est peut-être dans mon ADN car ma grand-mère s’était encore inscrite à l’Université de Barcelone, à plus de 60 ans. A l’époque, une femme luxembourgeoise de cet âge qui s’inscrit à des études universitaires à l’étranger, c’était assez exceptionnel. En tout cas, cette volonté personnelle de dépassement déteint sur l’ensemble du staff et nous avons donc une culture de la remise en question permanente pour toujours faire mieux.

Un conseil aux jeunes entrepreneurs ?

Soyez prêts à vous remettre constamment en question ! Il faut toujours garder un regard critique sur son propre projet car rien n’est acquis et de nouvelles opportunités peuvent naître chaque jour. Et puis, n’acceptez pas que l’échec ait « le dernier mot ». Échouer, c’est généralement l’occasion d’une remise en question pour un nouveau départ, pour progresser et se dépasser.

Propos recueillis par Sébastien Yernaux
Photos : Fanny Krackenberger
Article tiré du dossier du mois « Tellement de raisons d’agir ! »

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Publié le mercredi 11 août 2021
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