Réduire les risques, prévenir les catastrophes, améliorer la résilience

Réduire les risques, prévenir les catastrophes, améliorer la résilience

Le Luxembourg vient de lancer sa plateforme nationale sur la réduction de risques de catastrophe. Elle constitue un « réseau durable » pour l’échange d’informations et un travail rassembleur sur la cartographie des risques naturels notamment. Transversale, elle se compose du point focal national, d’un comité interministériel, de groupes d’experts et impliquera les communes, le secteur privé, les instituts de recherche ainsi que la société civile.

La plateforme nationale sur la réduction de risques de catastrophe a été officiellement lancée le 3 décembre. « Avec pour objectif de construire une société plus résiliente », commente la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding.

L’action de cette plateforme est à la fois nationale et inscrite dans un processus guidé par les Nations unies.

Mesurer, prévenir, alerter

Sur un plan national, la plateforme entend notamment interagir dans le domaine de l’analyse et de la cartographie de risques, comme les phénomènes météorologiques extrêmes ou les risques technologiques. Il s’agit essentiellement de prévenir et de réduire les risques, de coordonner les actions préventives et curatives, jusqu’à l’alerte à la population le cas échéant. Pour la ministre de l’Intérieur Taina Bofferding et le coordinateur de la plateforme, Pol Henrotte (conseiller de gouvernement adjoint au ministère de l’Intérieur), la plateforme constitue « un nouveau réseau durable qui vise à stimuler un échange régulier, mettre en commun les informations et les données détenues par les différents départements ministériels et coordonner les initiatives prises dans les différents domaines de compétences pour garantir une gestion des risques interdisciplinaire, inclusive et anticipative ».

Selon le communiqué du ministère, cette plateforme est composée « du point focal national, d’un comité interministériel composé de représentants de tous les ministères, ainsi que de groupes de travail avec des experts ».

Les communes, le secteur privé, les instituts de recherche ainsi que la société civile seront impliqués dans les travaux de la plateforme. « Il me paraît évident d’inclure les communes, qui détiennent une proximité certaine avec nos concitoyens, dans les efforts pour la réduction de risques. Ainsi, nous travaillerons ensemble en vue de renforcer la résilience des communes et de réduire ainsi les coûts et dégâts liés à la gestion de catastrophes », souligne la ministre Bofferding.

Making Cities Resilient 2030

L’ambition de la démarche est aussi internationale. « Par ailleurs, ceci s’inscrit dans les objectifs stratégiques de l’initiative ’Making Cities Resilient 2030’ des Nations unies, à laquelle je souhaite adhérer », a confirmé la ministre, dans son discours d’ouverture de la plateforme. L’Agenda 2030 des Nations unies, et plus spécifiquement le cadre d’action de Sendai, vise une réduction essentielle des risques de catastrophe. La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Mami Mizutori, a d’ailleurs félicité le Luxembourg avec un message diffusé lors du lancement virtuel de la plateforme nationale.

Le cadre d’action de Sendai s’applique aux risques de catastrophe à petite ou à grande échelle, fréquentes ou rares, soudaines ou à évolution lente, causées par des aléas naturels ou par l’homme ; aux risques liés aux aléas environnementaux, technologiques ou biologiques. Adopté en 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies pour les années 2015-2030, il vise à réduire le risque et l’impact de catastrophes, en investissant particulièrement dans la prévention, plutôt que de se contenter de réagir en cas de situations d’exception.

En mai 2019, Taina Bofferding avait assisté à la 6e plateforme mondiale sur la réduction des risques de catastrophes des Nations unies à Genève. Elle y avait notamment rappelé que la Coopération luxembourgeoise alloue environ 5% de son budget d’aide humanitaire au financement d’actions de prévention, de la résilience et de réduction de risques de catastrophes. Le gouvernement avait quant à lui réaffirmé l’engagement du Luxembourg dans l’accord de coalition 2018-2023. Et il nommait un « national focal point » au sein du ministère de l’Intérieur, avec pour mission de réinstaurer la coordination en vue d’une plateforme nationale. C’est chose faite.

Alain Ducat

Photo © MINT : Lors du lancement de la plateforme, Taina Bofferding, ministre de l’Intérieur et Pol Henrotte, coordinateur de la plateforme.

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Publié le mardi 8 décembre 2020
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