Rapport du GIEC : les États doivent arrêter de tergiverser !

Rapport du GIEC : les États doivent arrêter de tergiverser !

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a révélé aujourd’hui la tâche gigantesque et urgente qui nous attend pour limiter le réchauffement de la planète tout en fournissant un plan clair pour y parvenir.

L’objectif d’1,5 degré Celsius est encore tenable selon le GIEC [1] Leur constat est sans appel : pour ne pas dépasser 1,5 degré Celsius de réchauffement des températures globales moyennes, les émissions mondiales de CO2 doivent être divisées par deux d’ici 2030, avant de tomber à “zéro net” au plus tard au milieu du siècle. Le réchauffement planétaire devrait dépasser 1,5 degré entre 2030 et 2052 s’il se poursuit au rythme actuel, ce qui renforce l’urgence de réduire les émissions.

Les mesures naturelles de lutte contre le changement climatique, telles que la protection des forêts et le reboisement, pourraient contribuer à plus d’un tiers des mesures de réduction efficaces d’ici 2030, limitant ainsi le réchauffement climatique à 2 degrés et pouvant contribuer de manière significative à l’objectif climatique de 1,5 degré.

Le monde est en feu - pour éviter l’augmentation dramatique des incendies, des tempêtes violentes et des pertes en vies humaines, le monde doit diviser par deux ses émissions mondiales au cours de la prochaine décennie - l’enjeu n’est rien de moins que la vie et la mort pour des millions de personnes dans le monde. Martina Holbach, responsable de la campagne pour le climat à Greenpeace Luxembourg, déclare : L’heure de vérité est venue, soyons vraiment honnête et admettons que nous ne faisons que tricher avec des mesures de protection du climat seulement cosmétiques. Nous n’avons plus le temps de prendre des décisions modestes. C’est le moment de se lever, d’être courageux et de voir les choses en grand.

Charge aux États de mettre les bouchées doubles sur le climat “Il s’agit du rapport scientifique le plus important que nous ayons jamais eu sur le climat. Les représentants des gouvernements et des entreprises ne peuvent plus se cacher et doivent agir avec toute l’urgence requise. Nous devons tous assumer nos responsabilités et faire ce que nous pouvons pour éviter un changement climatique catastrophique”, précise Martina Holbach.

C’est un grand défi, mais c’est faisable, est-ce que nous y parviendrons ? Personne ne le sait ; Ce qui compte aujourd’hui est que nous choisissions de faire du changement climatique notre priorité absolue. C’est la seule manière de nous protéger contre les effets dévastateurs, lesquels, selon la science, s’intensifieront dès que nous aurons passé la hausse de 1,5 °C de la température moyenne globale. Y renoncer, c’est renoncer à l’espèce humaine, à l’espèce animale, à notre fantastique planète. Nous nous y opposons ! Nous ne pouvons renoncer à tout cela pour des raisons politiques ou une avidité économique. , conclut Martina Holbach.

C’est le moment où tout est en jeu et, chacun doit s’attaquer au problème. Nous devons être plus rapide et plus audacieux, impliquer tous les niveaux, aucun secteur ne doit être négligé. Le système financier doit également être en phase avec le défi de 1,5 °C, car le transfert des flux d’investissement sera crucial pour éviter à l’avenir la construction et le maintien des infrastructures à forte intensité de carbone. Les entreprises et les investisseurs en avance sur la question peuvent ouvrir la voie en alignant leurs stratégies sur l’objectif de 1,5 °C.

Greenpeace est convaincue que le Luxembourg et son secteur financier peuvent jouer un rôle de premier plan dans la protection du climat mondial. L’ONG estime qu’une part importante des 4 200 milliards d’euros actuellement gérés par l’industrie des fonds luxembourgeoise est investie dans les combustibles fossiles et les industries à forte intensité de carbone. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, des milliards de fonds du secteur privé doivent être mobilisés. Les fonds actuellement investis dans les combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz doivent être redistribués vers des projets d’énergie renouvelable et d’infrastructures durables.

Pour Greenpeace, l’un des principaux rôles du futur gouvernement est de cesser d’investir des fonds publics dans les combustibles fossiles. Il leur revient également d’évaluer les risques financiers potentiels auxquels le Luxembourg est confronté en raison des investissements du secteur financier dans les combustibles fossiles et autres industries à forte intensité de carbone. Le nouveau gouvernement doit prendre les mesures qui s’imposent pour veiller à ce qu’une part pas seulement marginale de l’investissement luxembourgeois soit investie dans des projets durables et respectueux du climat. L’ensemble du secteur financier doit jouer son rôle pour assurer une transition rapide vers une économie sobre en carbone [2] .

Détourner des milliards d’euros d’investissements non respectueux du climat vers des investissements durables et respectueux du climat est à la fois une nécessité et une opportunité pour le secteur financier luxembourgeois, commente Diogo Guia, assistant de campagne Climat et Finance chez Greenpeace Luxembourg. Cela pourrait être la plus grande contribution du Luxembourg à la lutte contre le changement climatique pour un avenir durable pour tous .

[1] Le rapport du GIEC alimente désormais directement le dialogue Talanoa, qui sera finalisé lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra en décembre (COP24). Le rapport du GIEC vise à aider les gouvernements à renforcer leurs objectifs de protection du climat. Un commentaire détaillé sur le rapport du GIEC est disponible au téléchargement sur www.greenpeace.lu
[2] Soutenez notre appel au gouvernement : https://act.greenpeace.org/page/286...

Communiqué Greenpeace

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Publié le mardi 9 octobre 2018
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