
Produits chimiques et santé : le LNS cherche 600 volontaires pour l’étude LëtzHBM
L’enquête nationale LëtzHBM (Lëtzebuerg Human Biomonitoring), pilotée par le Laboratoire national de santé (LNS), vise à évaluer les risques liés à l’exposition de la population luxembourgeoise aux produits chimiques. 600 personnes sont invitées à y participer, sur une base volontaire. Pour encourager la participation, un bon d’achat est offert.
Plastifiants, métaux, pesticides, mycotoxines et substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) font régulièrement la une de l’actualité, suscitant la préoccupation de la population. Nos modes de vie nous exposent-ils à des produits néfastes pour notre santé ? Si oui, quels sont les seuils à ne pas dépasser ? Et surtout, quelles mesures prendre pour protéger les citoyens ?
« Nous sommes tous exposés à un mélange complexe de produits chimiques dans notre vie quotidienne. Certains produits chimiques peuvent nuire à la santé, et c’est pourquoi ils doivent être réglementés dans l’environnement, les produits de consommation, l’alimentation et l’eau potable. »
LëtzHBM
LëtzHBM et le projet PARC
Le projet paneuropéen PARC – Partenariat pour l’évaluation des risques liés aux produits chimiques – doit répondre à ces questions. « Les résultats seront utilisés pour soutenir les décideurs politiques dans leurs choix concernant l’introduction ou l’adaptation de lois pertinentes et d’interventions pour une gestion sûre des produits chimiques et la protection de la santé humaine en Europe », expliquent les porteurs du projet.
Cette enquête luxembourgeoise s’inscrit ainsi dans un vaste programme de surveillance biologique couvrant toute l’Europe. PARC est financé par la Commission européenne et les gouvernements nationaux, et mis en place par des experts de 28 pays ainsi que des agences de l’UE. Pour le Grand-Duché, le Département de protection de la santé du LNS en assure la responsabilité et le suivi, avec un co-financement du ministère de la Santé et de la Sécurité sociale.
Entre 2025 et 2027, 300 adultes (18-39 ans) et 300 enfants (6-11 ans), vivant depuis au moins cinq ans au Luxembourg, seront testés. Selon Le Quotidien, les prélèvements ont déjà été réalisés auprès de 84 personnes.
Comment se déroulent les prélèvements ?
Deux types de prélèvements sont prévus. Dans les habitations, des échantillons de poussières, d’air et d’eau du robinet seront collectés. Certaines règles devront être respectées : ne pas passer l’aspirateur durant deux semaines avant le test, et ne pas aérer les pièces pendant 24 h.
Au niveau individuel, « chaque participant adulte fournira un échantillon biologique d’urine et de sang et remplira un questionnaire. Chaque participant enfant fournira un échantillon biologique d’urine, de sang et de cheveux. » Le sang et les cheveux seront prélevés par des infirmier·e·s spécialisé·e·s.
En compensation, les organisateurs offriront des bons d’achats de 50 euros par adulte et 30 euros par enfant sur le site Letzshop.
Des résultats pour orienter la législation
Le LNS et ses laboratoires partenaires procéderont ensuite aux analyses, en pseudonymisant les données afin de garantir l’anonymat des volontaires. Les résultats concernant les habitations leur seront transmis, et seront accompagnés de recommandations. Les résultats des prélèvements personnels ne seront communiqués qu’en cas de risque pour la santé.
« Les résultats globaux de l’enquête seront fournis aux autorités nationales et européennes pour soutenir les actions politiques liées à la gestion chimique en faveur de la protection de la santé publique et seront publiés dans des revues scientifiques. »
LëtzHBM
Le consortium PARC poursuivra ses travaux jusqu’en 2029, avec des recommandations pour guider les décisions politiques de la Commission européenne et des gouvernements nationaux.
Les personnes souhaitant participer à l’enquête LëtzHBM peuvent s’inscrire via le formulaire disponible sur le site du LNS.
Marie-Astrid Heyde
Photo : Licence CC