Pollution marine : tout commence en bas de chez vous !

Pollution marine : tout commence en bas de chez vous !

Huit déchets plastiques sur dix retrouvés dans le milieu marin proviennent des bassins versants. La diversité des déchets plastiques retrouvés dans le milieu marin révèle notre consommation effrénée de plastiques et une mauvaise gestion des déchets.

Le 21e siècle marque un tournant majeur sur les considérations de l’être humain pour son environnement. Jamais une pollution n’aura autant mobilisé nos sociétés. La visibilité des gros déchets plastiques et leurs conséquences sur le milieu vivant interpellent, et pourtant ils ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. En effet, aux observations d’animaux marins blessés ou tués par l’ingestion des macroplastiques, s’ajoute une menace plus insidieuse car invisible, la pollution marine par les microplastiques.

Avec plus de 5 000 milliards de microplastiques flottants à la surface des océans, cette pollution est omniprésente et menace l’ensemble de la chaîne alimentaire marine, jusqu’à l’être humain...

Sensibiliser aux enjeux d’un océan durable

Existe-t-il dans le monde une plage sans plastique ? Derrière chaque déchet plastique, un signal rappelle l’importance de préserver durablement l’océan.

Situées à l’embouchure de nos fleuves et battues par les vagues, nos plages forment des zones d’accumulation des déchets plastiques, témoins de nos usages et de notre consommation parfois immodérés. Au gré des marées, ces déchets sont repris par la mer et se dégradent jusqu’à disparaître dans l’océan.

Ils sont bien visibles, ces gros déchets plastiques, appelés aussi macroplastiques, qui souillent nos côtes. Mais ils ne sont que la face émergée de l’iceberg. Le problème est plus vaste, la menace plus pernicieuse et moins visible. Intempéries, eau de mer, ultra-violets... Les déchets plastiques sont soumis à rude épreuve au cours du temps. Ils finissent par se dégrader et se fragmenter en morceaux de plus en plus petits, de taille d’abord micrométrique puis nanométrique ! Ils mesurent quelques millimètres, souvent moins et se repèrent entre les grains de sable : les microplastiques. Ces débris représentent finalement 90% des déchets plastiques flottant en mer...

Les plastiques, supports de vie pour certaines espèces et piège mortel et silencieux pour d’autres...

L’eau de mer est un bouillon de culture où la vie y foisonne. Tout ce qui flotte finit très vite par être colonisé. C’est le phénomène de fouling. Ainsi, les microplastiques flottant à la surface de l’eau forment de véritables radeaux pouvant traverser les mers et devenir des vecteurs de maladies qui peuvent même faire voyager des espèces susceptibles de perturber les écosystèmes. Les scientifiques n’ont pas encore toutes les réponses, mais la menace est bien réelle. Comment les mollusques ou les crustacés réagissent-ils à cette nouvelle contamination aux plastiques microscopiques ? Dans les laboratoires, la recherche s’organise et les expérimentations commencent à lever le voile sur ces nouvelles problématiques.

Une pollution entre deux eaux, peu visible et dérivante

La pollution marine par les plastiques est le reflet de nos activités. Écosystème proche ou éloigné, la vie marine est largement exposée mais elle n’est pas seule... l’humanité aussi. Réduire, réutiliser, recycler sont devenues des actions indispensables pour notre avenir. Les solutions sont désormais nombreuses pour agir contre la pollution des plastiques. Les bacs à marée sont positionnés à l’entrée des plages pour récupérer les macro-déchets abandonnés sur le littoral. En permettant de lutter contre la pollution plastique, le promeneur devient éco-acteur, il participe au défi de préserver durablement la vie marine et côtière.

Trier et valoriser nos déchets à la source, au pied de nos cités urbaines

Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées en mer. Issus à 80% des activités humaines et terrestres, ils arrivent par les avaloirs d’eaux pluviales présents dans nos cités urbaines. Puis ils circulent par les égouts et sont rejetés dans la mer. De là, ils évoluent au gré des courants marins et se retrouvent dans les estomacs de nombreux organismes aquatiques comme les mammifères marins dont le phoque gris, mais également dans les estomacs de nombreux oiseaux qui longent les côtes et se nourrissent de poissons eux-mêmes pollués.

La chaine est loin d’être vertueuse mais bien réelle. Tous les maillons du réseau alimentaire sont perturbés par les déchets plastiques. Ils peuvent être ingérés par de nombreuses espèces et bien sûr, par l’homme... Entrainés par le cycle de l’eau, les déchets plastiques s’accumulent dans l’océan pour y rester des dizaines voire des centaines d’années. Face à ces pollutions, plusieurs solutions sont déjà en cours de construction ou d’approbation pour ramasser ou réduire l’impact de ces déchets sur l’environnement. De nombreuses associations proposent régulièrement des opérations de ramassage, mais la meilleure des solutions qui reste la plus efficace est bien celle du tri des déchets à la source et la non-pollution des eaux usées par les avaloirs.
Soyons désormais acteurs actifs de l’avenir de notre environnement. Sensibilisons les plus jeunes aux impacts des activités terrestres : ne jetons plus rien dans les caniveaux situés en bas de chez nous, car ici commence l’Océan...

Christelle Carfantan - Fonds de dotation Océanopolis Acts, partenaire Infogreen
Photos : Océanopolis Acts / Erwan Amice CNRS
Article paru dans le dossier du mois « Pollutions ? Solutions ! »

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Publié le jeudi 5 mai 2022
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