Partenaires engagés au Nord, impacts positifs au Sud

Partenaires engagés au Nord, impacts positifs au Sud

Aujourd’hui, plus de 1,5 millions de producteurs et travailleurs profitent du système Fairtrade. 1 210 organisations de producteurs réparties dans 74 pays différents sont certifiées Fairtrade. 

Le commerce équitable au Luxembourg en 2014/2015

L’objectif du commerce équitable depuis plus de deux décennies est d’améliorer les conditions de vie et de travail de familles de producteurs défavorisées au Sud, afin que celles-ci puissent s’assurer par leurs propres forces un meilleur avenir pour eux-mêmes et leurs communautés.

Aujourd’hui, plus de 1,5 millions de producteurs et travailleurs profitent du système Fairtrade. 1 210 organisations de producteurs réparties dans 74 pays différents sont certifiées Fairtrade. Leurs représentants participent avec 50% des voix à toutes les décisions prises au sein du système Fairtrade. Depuis ses débuts, le commerce équitable est en constante évolution au Luxembourg : partenaires engagés, élargissement de l’offre, chiffres de ventes croissants et des parts de marché importantes pour certains produits. Ces développements génèrent des impacts positifs pour les producteurs au Sud. Un marché de l’équitable dynamique, mais qui reste riche en défis En 2014, le chiffre d’affaires total réalisé au Luxembourg par la vente de produits labellisés Fairtrade s’est élevé à 10,7 millions d’euros, ce qui signifie que chaque résident dépense en moyenne 19,48 € par an pour des produits labellisés Fairtrade.

Le Luxembourg se classe 6e dans le ranking international de la consommation de produits Fairtrade par habitants. Plus de 1 400 produits sont actuellement disponibles dans plus de 195 points de vente au Luxembourg. Les bananes (26,40%) et les roses (19,84%) restent les produits avec les parts de marché les plus importantes, suivies par le café avec 6,59%. Malgré cette année réussie, il reste de nombreuses étapes à franchir. Même si les produits phares comme le cacao et le café sont de plus en plus connus et appréciés, et que de nouveaux produits comme l’or ou le coton sont en plein essor, leurs parts de marchés restent assez basses. Le soutien de partenaires engagés reste indispensable pour faire avancer le commerce équitable au Luxembourg.

Partenaires engagés au Nord, impacts positifs au Sud

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19 preneurs de licence commercialisent actuellement des produits labellisés Fairtrade sous leur marque. En tant que « multiplicateurs », ils transmettent à leurs clients et partenaires respectifs les valeurs du commerce équitable, par exemple en participant à nos campagnes de sensibilisation, mais également en organisant des actions propres de promotion du commerce équitable. Un exemple remarquable de cet engagement de nos partenaires a été la décision de la Banque centrale du Luxembourg (BCL) de sortir la première pièce de collection en or Fairtrade au niveau mondial. 15 kilos d’or équitable en provenance des deux organisations minières Sotrami et Aurelsa au Pérou ont été nécessaires à la réalisation des pièces de collection à l’occasion du 175e anniversaire de l’indépendance du Luxembourg. Cet or représente 58% de l’or Fairtrade commercialisé au niveau mondial en 2014. Cette décision de la BCL a non seulement apporté aux mineurs péruviens une reconnaissance de leur travail, mais a également généré – en plus du prix équitable – une prime Fairtrade de 34 000 €, grâce à laquelle des projets sociaux de la communauté peuvent être réalisés.

Ce projet a montré que lorsqu’un acheteur public décide de recourir à une matière première équitable, l’impact au Sud est considérable. De manière régulière, des coopérations entre différents partenaires voient le jour, pour unir ses forces et organiser des actions communes de sensibilisation pour un commerce équitable, comme par exemple la campagne « Fair Fashion ».

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Lancée par l’association Fir de Fairen Handel asbl dans la première moitié de l’année 2015, elle a été soutenue par Fairtrade Lëtzebuerg et Caritas Luxembourg. Ensemble, ils ont organisé une action de solidarité pour rendre hommage aux victimes de Rana Plaza, une table ronde ainsi que la foire Fair Fashion. Un autre événement marquant de l’année en cours a été la décision du Pall Center de proposer en exclusivité dans toutes ses enseignes depuis avril les bananes Fairtrade et issues de l’agriculture biologique. Les bananes sur le marché luxembourgeois proviennent en grande partie de la coopérative péruvienne APPBOSA. Lors de la vente d’une boîte de bananes Fairtrade et biologiques du Pérou de 18,14 kilos, les producteurs reçoivent un prix minimum de 12 dollars. En plus, les organisations de producteurs perçoivent une prime de développement Fairtrade de 1 dollar par boîte de bananes. Cet argent obtenu en plus du prix minimum joue un rôle important pour le développement des organisations de producteurs, mais également de la région entière.

Les producteurs décident dans le cadre d’un processus autonome et démocratique quels projets seront réalisés avec la prime, par exemple la mise en place de nouveaux systèmes afin d’améliorer la qualité et la productivité, le développement des soins médicaux ou des formations continues.

Grâce à la prime Fairtrade que la coopérative APPBOSA a obtenue l’année passée, elle a pu mettre en place des installations à câble pour le transport des bananes, facilitant le travail des producteurs au quotidien. Les écoles communautaires locales ont également pu être soutenues et une aide a pu être octroyée aux enfants des producteurs pour l’achat des fournitures scolaires.

Suite aux ventes de produits Fairtrade au Luxembourg en 2014, les producteurs au Sud ont bénéficié – en plus des prix minimums garantis – d’une somme totale de 200 000 € de primes Fairtrade. L’impact de Fairtrade a fait l’objet de multiples études au cours des dernières années. Selon l’étude CODER de 2014, la participation des producteurs et travailleurs de bananes en Colombie au commerce équitable augmente le revenu de leurs foyers et réduit les coûts de production, alors que les conditions de travail et la qualité des habitations se sont améliorées. Des chercheurs de l’Université de Harvard ont analysé en 2014 plusieurs études indépendantes sur les mécanismes d’impact économique de Fairtrade. Ils concluent que les producteurs certifiés Fairtrade obtiennent de meilleurs prix, des récoltes plus importantes et donc des revenus plus élevés. Les chercheurs ont constaté aussi que Fairtrade profite surtout aux producteurs pauvres et marginalisés.

Un groupe de scientifiques de l’Université de Göttingen a étudié en 2013 l’impact des systèmes de certification en Ouganda, en particulier sur les petits producteurs de café. Selon cette étude indépendante, la certification Fairtrade a amélioré de 30% le niveau de vie des producteurs tout en réduisant l’ampleur et la progression de la pauvreté. Comparé à d’autres systèmes de certification, l’étude a montré que Fairtrade est nettement en tête.

Fairtrade – un système en évolution constante

Le commerce équitable a comme but l’autodétermination des producteurs : ceux-ci acquièrent des capacités qui leur aident à se regrouper au sein d’organisations fortes et professionnelles, à exploiter leur potentiel et décider eux-mêmes de leur avenir. Car au-delà des standards et de la certification, le système Fairtrade offre d’autres formes de soutien direct et indirect aux producteurs et à leurs organisations, coopère avec les entreprises et les négociants afin de rendre les filières plus durables et promeut aussi bien la demande au niveau des consommateurs que l’engagement de la société civile. La « théorie du changement », publiée début 2014 par la maison-mère Fairtrade International, décrit les objectifs et les changements les plus importants que le mouvement Fairtrade veut atteindre. En tant que système en perpétuel développement, qui doit constamment faire face à de nouveaux défis pour améliorer la vie des communautés de producteurs au Sud, Fairtrade effectue un travail constant de mise en œuvre d’améliorations au sein du système et de renforcement des impacts positifs.

Par exemple, l’impact dans divers domaines comme l’amélioration des revenus ou des standards de vie, les méthodes d’adaptation au changement climatique ou la sécurité alimentaire durable est régulièrement mesuré, afin de voir où se situent les progrès et pour savoir ce qui pourrait encore être amélioré.

Fairtrade – une piste de solution pour un développement durable

Les standards Fairtrade se basent sur les trois piliers du développement durable : l’économie, le social et l’écologie. En septembre de cette année-ci, les 17 Objectifs pour le développement durable (ODD) seront adoptés au Sommet sur le développement durable des pays membres de l’ONU, en prolongement des Objectifs du millénaire pour le développement. Les propositions de ces ODD examinent un certain nombre de points qui concernent directement les producteurs et travailleurs dans les chaînes d’approvisionnement internationales.

Ainsi, les ODD appellent par exemple à une croissance économique durable et un travail décent pour tous (objectif 8) et à l’instauration de modes de production et de consommation soutenables (objectif 12). Le commerce équitable répond parfaitement à ces objectifs. Si la pauvreté doit être réduite à travers le commerce, il faut payer des prix équitables. Si la durabilité environnementale et la justice sociale doivent être atteintes, il faut réguler les marchés à long terme, afin que les producteurs arrivent à couvrir les coûts d’une production durable et à subsister sur le marché. La vision de Fairtrade ainsi que le travail de Fairtrade Lëtzebuerg vont dans cette direction. Pour atteindre les ODD, les voix des petits producteurs et travailleurs doivent être entendues au plus haut niveau. Aussi bien les dirigeants politiques nationaux qu’internationaux sont sollicités à choisir la bonne direction pour les années à venir. Fairtrade Lëtzebuerg espère que les Objectifs pour le développement durable, qui remplacent les Objectifs du millénaire pour le développement, seront effectivement réalisés et que cette fois-ci les moyens financiers nécessaires seront alloués pour la mise en place effective de ces objectifs.

Photo : ©Santiago_Engelhardt, ©AnneBackendorf, ©MaxHavelaar-Foundation_Switzerland

 

www.fairtrade.lu

 

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Publié le lundi 31 août 2015
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