Nouvelles du Burkina Faso – Notre partenaire CNA-BIO dit non aux moustiques transgéniques

Nouvelles du Burkina Faso – Notre partenaire CNA-BIO dit non aux moustiques transgéniques

Le Conseil national pour l’agriculture biologique (CNA-BIO) au Burkina Faso et partenaire ASTM depuis 2015, a participé récemment à la marche “Les burkinabè ne sont pas des cobayes !”, une marche contre les OGM et les moustiques génétiquement modifiés organisée par le Collectif Citoyen pour l’Agroécologie (CCAE)* à Ouagadougou.

Plus d’un millier de personnes, des agriculteurs, des étudiants, des femmes et des organisations de la société civile se sont mobilisés pour dire non aux recherches en cours sur des organismes génétiquement modifiés. Après avoir lutté contre le coton BT modifié de Monsanto, le CCAE s’oppose à une nouvelle expérience en cours. Celle du projet Target Malaria, qui veut lutter contre le paludisme en freinant la reproduction du moustique anophèle, vecteur de transmission de la maladie à l’homme. Les chercheurs burkinabè se préparent à lâcher dans certaines localités des moustiques génétiquement modifiés stériles. Les chercheurs burkinabè se préparent à lâcher dans certaines localités des moustiques génétiquement modifiés stériles. Plus d’un millier de personnes, des agriculteurs, des étudiants, des femmes et des organisations de la société civile se sont mobilisés pour dire non aux recherches en cours sur des organismes génétiquement modifiés.

Sur les banderoles que tenaient les marcheurs, les messages sont évocateurs : ‘l’agroécologie, une alternative à la faim au Burkina-Faso’, ‘l’agroécologie est la seule alternative pour nourrir sainement et durablement la planète’, ‘Oui à une alimentation saine, pas de niébé bt dans mon assiette, les OGM : les pasteurs et agropasteurs n’en veulent pas’, ‘Monsanto, Target Malaria et Bill Gates : respectez l’Afrique souveraine’, ‘Stop et dégage : OGM, niébé bt, moustique génétiquement modifié’, etc…

Clémence Saman Lakondé, coordonnatrice de notre organisation partenaire CNA-BIO a déclaré dans une interview avec EburnieToday sa réticence : « Les OGM, on connait les conséquences : ça va détruire nos sols, on n’aura pas de sols fertiles, ça veut dire que la production agricole sera menacée, et aussi la santé des consommateurs. Ce sont des raisons qui nous poussent à dire à nos dirigeants de faire attention à ce genre de pratique. Les OGM dans l’alimentation, nous sommes convaincus qu’on en n’a pas vraiment besoin. On a un domaine de production qu’on peut encourager pour atteindre la sécurité alimentaire notamment l’agroécologie et l’agriculture biologique », insiste-t-elle.

Target Malaria et les risques potentiels sur la santé humaine, animale et environnementale. Si le Burkina-Faso a abandonné en 2016 le coton bt introduit dans le pays par la firme américaine Monsanto, Target Malaria (projet de moustiques génétiquement modifiés) est un programme de recherche financé notamment par la fondation Bill et Melinda Gates. Des œufs de moustiques génétiquement modifiés ont en fait été importés avec l’accord de l’Agence Nationale de Biosécurité au Burkina Faso dans le cadre du projet Target Malaria. Ces œufs sont confinés au laboratoire de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) à Bobo Dioulasso. L’élevage est en cours pour atteindre 10.000 moustiques mâles stériles génétiquement modifiés. Un premier lâcher dans la nature est prévu dans les mois à venir.

Pour la société civile, de nombreuses questions restent sans réponse quant aux risques potentiels sur la santé humaine et animale ainsi que sur l’environnement.

  • Risque de diffusion de 50 femelles qui pourraient piquer une personne infestée par la malaria et pourraient s’accoupler avec des mâles locaux ;
  • Risque de modifier les populations de moustiques et permettre à d’autres espèces de se multiplier et de devenir plus virulente pour le paludisme et d’autres maladies ;
  • Les moustiques génétiquement modifiés sont une solution technique et ne remplacera jamais une bonne politique de santé publique ;
  • À travers le monde, des expériences de diffusion de moustiques génétiquement modifiées ont donnés peu de résultats probants. Pire, cette technologie nécessite de procéder de façon régulière et quasi-continue à des lâchers impliquant d’énormes coûts.
  • D’un point de vue éthique : Le coût onéreux de ce projet (37 milliards de F CFA pour le Burkina, Mali et Ouganda) aux résultats des plus incertains avec des risques et incertitudes majeurs pourrait être employé plus utilement à assainir son environnement pour réduire la population des moustiques ;
  • Une recherche sur le vaccin contre le paludisme était en bonne voie au Burkina Faso : où en sommes-nous ?
  • Est-ce que les populations sont bien informées des enjeux et risques liés à ce prochain lâcher ? etc.

Au vue de toutes ces interrogations, le collectif a demandé à l’Agence Nationale de Biosécurité (ANB) de ne pas autoriser ce lâcher de moustiques mâles stériles à l’IRSS. Vous trouverez plus d’informations sur les revendications dans le Memorandum ci-dessous Affaire à suivre !

Plus d’infos sur :

Rapport de GeneWatch : “les moustiques génétiquement modifiés au Burkina Faso”.
Memorandum du collectif CCAE à l’occasion de la marche

Communiqué ASTM

Communiqué
Publié le lundi 9 juillet 2018
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