Mieux faire pour l'inclusion scolaire

Mieux faire pour l’inclusion scolaire

Pour renforcer le soutien des élèves à besoins spécifiques, le Luxembourg propose de nouvelles mesures dans un texte de loi qui sera soumis au Conseil de gouvernement dans les prochaines semaines.

Le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse a clôturé le rapport d’évaluation de la prise en charge des élèves à besoins spécifiques et annoncé la mise en place de nouveaux dispositifs pour parvenir à des processus rapides et adaptés.

Le ministre Claude Meisch a présenté en début de semaine les principales conclusions du rapport et les modifications qui seront soumises au Conseil du gouvernement en vue d’adapter la loi relative à l’inclusion des élèves à besoins spécifiques.

Ce projet d’évaluation faisait suite à la réforme de 2017-2018 et la mise en place d’un nouveau dispositif organisé sur trois niveaux : national, régional et local. L’évaluation a été basée sur un questionnaire en ligne, sur des entretiens qualitatifs individuels (auprès du personnel enseignant, du personnel socio-éducatif et des directions de l’enseignement fondamental, de l’enseignement secondaire et des Centres de compétences en psychopédagogie spécialisée), ainsi que sur une étude détaillée de la Commission nationale d’inclusion (CNI), à laquelle ont participé tous les membres et collaborateurs et sur une étude de chacun des Centres de compétences en psychopédagogie spécialisée, réalisée par une agence de conseils externe (EXIGO SA).

« L’évaluation permet de constater une grande implication et un fort dévouement de tous les groupes du personnel encadrant les élèves à besoins spécifiques. Le nouveau dispositif est bien accepté par les acteurs de l’éducation. »

Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

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De 10 à 4 mois de délais

Si l’acceptation des dispositifs mis en place en 2017-2018 est bonne, elle confirme aussi et surtout la nécessité d’aller plus loin dans la direction de l’inclusion des élèves à besoin spécifiques, au détriment des scolarisations spécialisées, dites non inclusives.

« Scolariser les élèves à besoins spécifiques dans les mêmes classes que leurs camarades, à l’école fondamentale ou au lycée, lorsque cette inclusion est possible et souhaitée par les parents, est le principe fondamental du dispositif désormais en place. »
Claude Meisch, ministre

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Parmi les points à améliorer : la gestion des délais. Il faut actuellement 10 mois en moyenne avant qu’un enfant soit pris en charge, soit une année scolaire complète durant laquelle il n’a pas reçu le soutien nécessaire. « La nouvelle loi introduira un délai de quatre semaines pour l’établissement d’un premier diagnostic dans l’enseignement fondamental et secondaire, respectivement un délai de trois mois pour l’établissement d’un diagnostic par un Centre de compétences. Une fois ce premier diagnostic établi, la prise en charge débutera aussitôt ; au besoin, un diagnostic détaillé sera établi par la suite. » Pour un total de 4 mois maximum. Cette mesure sera accompagnée de la digitalisation des dossiers afin d’aboutir à une gestion électronique simplifiée.

« De nombreuses mesures sont déjà en cours d’élaboration ou de réalisation par les services du ministère. Il s’agit notamment d’un avant-projet de loi visant à harmoniser et à adapter davantage le dispositif aux réalités du terrain, de la digitalisation des procédures, de campagnes d’information et de sensibilisation, ainsi que de projets de recherche avec l’Université du Luxembourg portant sur l’efficacité des procédures de diagnostic. »
Claude Meisch, ministre

Plus de soutien pour les enfants et leurs parents

Un soutien qui doit être aussi amélioré envers les parents qui disposeront, après vote favorable et mise en application de la loi, d’une personne de référence, interlocuteur entre leur enfant, eux-mêmes et les personnes impliquées dans l’encadrement. Des renforts sont également prévus au sein des écoles. En plus de l’instituteur spécialisé dans l’encadrement et la prise en charge des élèves à besoins spécifiques (I-EBS), un assistant (A-EBS) sera affecté à chaque école. Des recrutements sont ainsi prévus au niveau DAP (Diplôme d’aptitude professionnelle).

Un Service national de l’éducation inclusive (SNEI) devrait voir le jour afin de promouvoir l’éducation inclusive (y compris en formant le personnel enseignant et socio-éducatif à la thématique) et l’amélioration continue de la qualité du dispositif de prise en charge des élèves à besoins spécifiques. Ce Service aura également pour rôle d’assurer la coordination et les échanges entre les différents acteurs concernés.

Un master pour l’éducation inclusive

La formation universitaire est également concernée, avec, à partir de la rentrée universitaire 2024, la création d’un master spécifique à l’éducation inclusive en vue d’améliorer les procédures de diagnostic. « Le MENJE et l’Université du Luxembourg travaillent sur trois programmes de master s’adressant à des titulaires d’un bachelor en sciences de l’éducation, dont un porte spécifiquement sur l’éducation inclusive et l’accessibilité pédagogique », peut-on lire dans le rapport complet.

Le ministère a la volonté de continuellement améliorer ses approches et ses dispositifs afin de coller au mieux aux réalités du terrain et poursuivra les investissements en faveur de l’inclusion des élèves à besoins spécifiques. Depuis les réformes de 2017-2018, plus de 700 nouveaux postes ont été créés. Entre 2015 et 2021, le MENJE constate une augmentation de 57,58% des dépenses publiques pour ces EBS.

Ci-dessous le résumé du rapport :

Le rapport complet :

Marie-Astrid Heyde
Photo : MENEJ - Laurent Dura, directeur de la direction générale de l’inclusion ; Claude Meisch, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse

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Publié le mercredi 25 janvier 2023
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