Meng Landwirtschaft appelle à une réorientation de la politique agricole

"Meng Landwirtschaft" appelle à une réorientation de la politique agricole

Les organisations non gouvernementales réunies dans la plate-forme "Meng Landwirtschaft" présentent aujourd’hui leurs revendications pour une réorientation de la politique agricole luxembourgeoise.

Les membres du collectif Meng Landwirtschaft, qui regroupe les organisations Natur& Ëmwelt, Bio-Lëtzebuerg, Greenpeace, ASTM, SOS-FAIM, Mouvement Ecologique et Caritas, appellent le gouvernement luxembourgeois, dans le cadre de la rédaction du « plan de développement rural », à utiliser les marges de manœuvre offertes par la politique agricole de l’Union européenne afin de maximiser le verdissement de l’agriculture.

En outre, les organisations membres demandent l’élaboration d’une stratégie à moyen et long terme pour s’orienter vers une politique agricole tant écologique que durable économiquement. Pour Meng Landwirtschaft, un concept durable sert avant tout les intérêts des agriculteurs. Le gouvernement doit dans le même temps veiller à la cohérence de ses politiques afin d’éviter les conséquences négatives pour les petits producteurs dans les pays en développement.

Pour les organisations membres de Meng Landwirtschaft, la politique agricole erronée des dernières décennies se ressent au-delà du seul domaine de l’agriculture. Elle affecte la protection de la nature, du climat et des consommateurs, ainsi que les intérêts des petits producteurs des pays en développement. Au Luxembourg, la politique agricole est à l’origine du déclin dramatique de la biodiversité, de la population des abeilles, de la contamination à grande échelle de l’eau potable par les nitrates et les résidus de pesticides, et de l’émission de gaz à effet de serre dommageables au climat.

Refonte totale de la politique agricole luxembourgeoise

À ces conséquences importantes s’ajoutent une baisse des exploitations et de l’emploi agricoles, un déclin économique du secteur et une extrême dépendance des agriculteurs vis-à-vis des subventions, ainsi que des coûts d’exploitation externes, tels que les fertilisants, les fourrages et les pesticides. Malgré des dépenses publiques élevées pour l’agriculture, l’autosuffisance alimentaire du Luxembourg est loin d’être assurée et la production d’aliments bio ne peut satisfaire la demande.

L’importation de protéines pour la production de lait et de viande n’est pas seule à peser sur les petits producteurs du Sud. Alors que le Luxembourg se présente comme l’élève modèle dans le domaine du développement, il existe d’importantes incohérences entre sa politique de coopération et d’autres domaines comme la politique commerciale ou le secteur financier.

La plate-forme Meng Landwirtschaft est convaincue qu’une refonte totale de la politique agricole luxembourgeoise peut mener à une situation gagnant-gagnant pour l’environnement, le climat, la protection de la nature et des consommateurs, ainsi que pour les agriculteurs au Grand-Duché et dans les pays en développement. Un approvisionnement autonome constitué d’aliments sains, produits durablement, conduit notamment à la création d’emplois et de valeur ajoutée locale.

Meng Landwirtschaft appelle donc à développer, avec la participation de tous les acteurs de la société, un concept global qui non seulement prendra en compte la protection de la nature, de l’environnement et des consommateurs, mais qui proposera aussi aux agriculteurs de véritables perspectives pour l’avenir. Ce concept doit adopter comme ligne directrice une agriculture autonome, locale et durable, basée sur la production alimentaire.

Communiqué par natur&ëmwelt a.s.b.l.

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Publié le vendredi 31 janvier 2014
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