Luxembourg : gratuité des transports pour tous

Luxembourg : gratuité des transports pour tous

La nouvelle a été reprise par les principaux journaux y compris par le "Time magazine" ou encore "The Independent". Le nouveau gouvernement Luxembourgeois va rendre les transports publics gratuits au Grand-Duché. Cela a été confirmé par le ministre de la mobilité François Bausch.

Quelles sont les raisons qui ont mené le gouvernement vers cette mesure ?

Déjà gratuit pour les moins de 20 ans ainsi que pour les étudiants (titulaires de la mkaart), la gratuité pour tous démarrera le 1er mars 2020.

L’objectif principal mis en avant par le gouvernement invoque une « mesure sociale ». En effet, le souhait serait de réduire les inégalités facilitant l’accès aux transports à tous, notamment aux plus petits budgets.

Mais l’incitation à l’usage privilégié des transports publics traduit aussi des considérations d’ordre environnemental et pratique.

Le Luxembourg est l’un des pays qui connaît les plus gros embouteillages aux heures de pointe. En moyenne, un conducteur passe près de 33 heures par an dans les bouchons. Donner l’opportunité de voyager gratuitement en transport en commun peut inciter à laisser sa voiture. Les avantages peuvent être nombreux : diminuer ses émissions, limiter ses dépenses automobiles (carburant, mécanique, pneus, etc.) gagner du temps. Mais il y a des inconvénients comme : la dépendance au réseau et aux horaires, le manque de flexibilité.

Des modèles similaires à l’étranger

Pour les sceptiques, sachez que de nombreuses villes ont déjà adopté la gratuité des transports publics. Près de 110 réseaux de transports publics dans le monde dont 22 en France qui est premier pays européen en la matière. Exemple à Aubagne et Dunkerque, villes françaises où il suffit de dire bonjour au chauffeur (la politesse c’est important) puis de prendre place dans le bus. À Aubagne, on se déplace gratuitement depuis 2009 et la mesure fait l’unanimité auprès des usagers, pour preuve la fréquentation a triplé en moins de 10 ans. Un exemple à suivre. Paris étudie aussi la mise en place d’une solution du même type.

En Estonie aussi, le modèle fonctionne bien. Il faut cependant être résident et payer une « carte verte » au prix de…2€ pas vraiment gratuits mais presque.

En résumé, la gratuité totale ou partielle existe déjà mais aucun pays n’a réussi à nationaliser le projet pour l’instant.

Pour la réussite encore faut-il mettre les moyens

Difficile ou non, le gouvernement devra trouver une façon de financer le projet. Pas uniquement pour compenser les revenus générés par les abonnements ou les billets mais aussi en investissant dans le développement d’infrastructures. Des P+R, des nouvelles lignes mieux desservies pour permettre à tous de gagner en qualité et en temps de trajet sans trop de contrainte des horaires, etc. Il faut changer les habitudes des nouveaux usagers en leur faisant vivre une expérience plaisante qui leur donne envie de continuer.

Est-ce que cela suffira ?

Le projet doit probablement encore mûrir. La gratuité aura-t-elle des limites ? Beaucoup de frontaliers travaillent quotidiennement au Luxembourg. Vont-ils préférer les transports publics à la voiture ?

À voir. En tout cas, cette mesure augure une belle avancée en matière de mobilité. Il faut changer d’attitude et s’adapter face aux engorgements, à la surabondance du trafic et des émissions. Le choix de la voiture n’est pas toujours le plus pertinent mais sans doute le plus facile. Cette mesure doit permettre d’encourager l’utilisation de transports publics. Une utilisation récurrente, fréquente ou ponctuelle pour une mobilité plus responsable.

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Publié le mercredi 10 avril 2019
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